Information sur les « codes gestion » CGSS Guadeloupe.

Voici tout le détail de la constitution des « codes gestion » des assurés de Guadeloupe… pour remplir les cases en cas de facturation en « flux dégradé »
– code grand régime :01
– code département: 971
– code rattachement: 7011 pour la Grande-Terre, 7031 pour la Basse-Terre, et 7281 pour les AME, et 7111 pour les personnels CGSS
– code gestion: 89 pour la plupart des cas, mais beaucoup de cas particuliers: 00 pour AME, 25 pour les étudiants, 11 pour les retraités…
info secu CMU AME

info secu hors cmu et AME

Exemples:
– assuré AME: 01-971-7281-00
– assuré CMU Grande-Terre: 01-971-7011-89
– assuré professionnel de santé Basse-Terre: 01-971-7031-90

Reco. infections urinaires.

La SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française) a réactualisé ses recommandations sur Diagnostic et antibiothérapie des infections urinaires bactériennes communautaires de l’adulte.
On retiendra:
Le diabète même insuliné n’est pas un facteur de complication
CYSTITE: 
– toujours pas d’indication de l’ECBU
fosfomycine-trométamol (Monuril ® ou Uridoz®), en 1ère intention
– les fluoroquinolones sont à éviter pour des raisons de résistances
– pages 15 et 17: prise en charge des cystites récidivantes (>4 /an)
PYELONEPHRITE:
– ECBU +/- échographie
prise en charge ambulatoire en absence de signes de gravité (page 25)
fluoroquinolones (per os) en 1ère intention en probabiliste, à adapter à l’ECBU, 10-14 jours
– suppression de l’ECBU de contrôle en cas d’évolution favorable
CHEZ L’HOMME (page 30)

Prime à la performance 2013.

Versée mi-avril 2014, et annoncée en hausse moyenne d’environ 10%, par la Caisse:
• en National:
– moyenne de 5774 €/généraliste (soit +792 € entre 2012 et 2013)
• en Guadeloupe, la caisse annonce pour les médecins généralistes:
– 252 éligibles sur 321
une moyenne de 6450 €/généraliste (soit + 1125€ entre 2012 et 2013)
– soit environ 8€/ patient (pour une patientèle moyenne de 800)

La CGSS Guadeloupe est toutefois incapable de présenter ses chiffres de façon plus qualitative (montant/patient/an) que quantitative (montant par médecin)…

La Caisse Nationale continue elle à confondre indicateur quantitatif et qualité des soins… car rappelons que ce mode de rémuération complémentaire n’a encore jamais montré ni sa capacité à améliorer les soins, ni à faire des économies…
Elle se réjouit de l’amélioration des certains indicateurs (+5 points pour les HBA1C par exemple), mais que peut on bien dire:
– des chiffres de vaccination anti-grippale… résultat de la politique de santé menée…
– des spectaculaires (+20 points) améliorations de certains indicateurs (comme la prescription en générique des IPP) totalement dépendantes du passage en générique de certains molécules, et donc totalement indépendantes de la volonté des médecins…
– des indicateurs qui ne correspondent toujours à aucune recommandation (par exemple: statine en systématique chez diabétique hypertendu)

Alors espérons au moins que votre ROSP 2013, vous aura permis de « rembourser »:
– les sommes payées pour maintenir votre installation informatique à jour: système d’exploitation compatible avec logiciel professionnel (en 2014 mauvaise surprise pour les utilisateurs de Médiclick qui ont ainsi du passer en Windows 7 ou 8… perso ça m’a couté 1100 euros), mises à jour du logiciel (perso 800 euros pour 2014)
–  le temps passer à télétransmettre (déclarations médecin traitant, FSE, arrêts de travail, protocoles ALD…)

Référentiels de durée des arrêts de travail.

Ameli.fr met en ligne des référentiels de durée des arrêts de travail, pour vous aider…
Quelques exemples:
– angine, GEA, sinusite: 3 jours
– grippe: 7 jours
-entorse de cheville: 0 à 21 jours en fonction de la gravité et de l’activité
– appendicectomie: entre 7 et 28 jours selon l’activité et la voie d’abord chirurgical
– infarctus: 28 à 60 jours

Si vous faites les arrêts de travail en ligne sur EspacePro, pour les pathologies pour lesquelles il existe des référentiels, ceux-ci apparaissent à titre indicatif.

Test d’aptitude au sport: Ruffier-Dickson

Les premiers tests d’aptitude sportive apparaissent lors de la 1ère guerre mondiale (pour classer l’aptitude des soldats).
Ils étaient basés sur la course sur place pour le test de LIAN (1916), et sur des flexions de jambes pour le test de MARTINET (1916).

En 1950, le Dr RUFFIER publie un indice de résistance du coeur à l’effort. Il s’agit de prendre le pouls au repos, immédiatement après 30 flexions sur les jambes, réalisées en 45 secondes, puis 1 minute après l’arrêt de l’effort, et de calculer l’indice qui porte son nom: (P1 + P2 + P3) – 200 / 10, qui classe les sujets en 5 catégories :
● indice <0: très bonne adaptation à l’effort
● de 0 à 5 : bonne adaptation à l’effort
● de 5 à 10 : adaptation moyenne à l’effort
● de 10 à 15 :  adaptation à l’effort insuffisante
● > 15 : mauvaise adaptation à l’effort

Pour la petite histoire… Le Dr Jean-Edouard Ruffier, était français, né en 1874 et décédé en 1964, à l’âge de 90 ans.
Sportif et surtout cycliste toute sa vie, il faisait à Paris ses visites à vélo, et à 80 ans descendait encore à bicyclette à Cannes.

Dr Ruffier 1958

Dr Jean-Edouard RUFFIER en 1958.

Il a écrit de nombreux ouvrages pour diffuser:
– ses idées notamment sur « la pratique raisonnable des sports et d’emploi judicieux de la gymnastique médicale pour traiter les infirmités, impotences et maladies chroniques »
– ses techniques, et notamment « sa méthode: la culture physique fondamentale, qui a le mérite d’être simple et peu coûteuse : une barre ou une paire d’haltères… Sa devise était : la santé se mérite et se conquiert. »

La même année (1950), J. DICKSON publie une étude sur « L’utilisation de l’indice cardiaque de Ruffier dans le contrôle médicosportif. Med. Educ. Phys. Sport., 1950, 2, 65», et propose une modification du calcul de l’indice, qui pénalise moins les émotifs et les tachycardes, et qui s’appellera:
Indice de RUFFIER-DICKSON: (P1-70) + 2 (P2-P0) / 10
Il s’interprète ainsi:
• indice < 0: excellente adaptation à l’effort
• 0 à 2: très bonne
• 2 à 4: bonne
• 4 à 6: moyenne
• 6 à 8: faible
• 8 à 10: très faible
• indice > 10: mauvaise adaptation à l’effort.

Ce calculateur gratuit en ligne propose les 2 calculs, ainsi que les repères d’interprétation.

Sources:
– article wikipedia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Test_de_Ruffier
– site de la Fédération Européenne de Culture Physique Fondamentale (FECPF)
« Evaluation de l’aptitude physique. Intérêt, méthodes et application pratique » C. DAH, Médecine d’Afrique Noire : 1991, 38 (10)
article en ligne du Dr Eric JOUSSELIN (Inpes) .

Les rémunérations forfaitaires.

Rémunérations « spécifiques » ou forfaitaires:
– La ROSP (Rémunération sur Objectifs de Santé Publique) dépendante de votre taux de télétransmission, et fonction de votre patientèle MT, et de vos résultats par rapport aux objectifs…
Elle est versée une fois pas an depuis 2013, vers avril.

– La RSO (Rémunération adhésion SOPHIA)=1C(S), soit 25.3€/patient (diabétique) pour lequel vous complétez et envoyez le questionnaire médical SOPHIA.
La somme correspondante est versée chaque semestre.

– La RMT (Rémunération Médecin Traitant patient ALD) de 40€/an/patient en ALD dont vous êtes le médecin traitant, versée chaque trimestre suivant la date anniversaire de la déclaration MT.
Cette rémunération prend en compte le besoin de coordination médicale, la rédaction et l’actualisation du protocole de soins.

– La MPA (Majoration Personnes Agées) de 5€/an/patient de plus de 80 ans (depuis le 1er juillet 2014) vu en consultation ou visite.
En vigueur depuis le 1er juillet 2013 (précédemment pour les plus de 85 ans).
Le virement de la somme correspondante (5€ x nombre de consultations ou visites effectuées pour patients > 80 ans/ trimestre), est effectué directement pas l’Assurance Maladie,  le trimestre suivant (et donc 4 fois/an).

– Le FMT (Forfait Médecin Traitant) de 5€/an/patient MT (hors patients ALD) versée chaque trimestre suivant la date anniversaire de la déclaration MT, à partir du 1er juillet 2013.
La somme correspond globalement par trimestre à 5€ x ¼ de votre patientèle MT (hors patients ALD, pour lesquels existe le forfait annuel de 40€).

En théorie les 1ers versement ont eu lieu le 1er octobre 2013…
En pratique, la Caisse envoie parfois des courriers, parfois des bordereaux de versement… mais dans tous les cas ces versements ne sont pas individualisés au niveau des relevés bancaires et donc impossible à identifier au niveau comptable et à vérifier… Le problème a été signalé en CPL.

Suites de la pétition anti-pesticides.

Les  associations porteuses de l’alerte nationale des médecins de France métropolitaine et des Antilles sur les pesticides se félicitent de leur ténacité dans leur combat pour la défense de l’Environnement et de la Santé Publique.
Le juge des référés du Conseil d’Etat a en effet ordonné le 6 mai 2014, la suspension de l’exécution de l’arrêté interministériel du 23 décembre 2013 qui « encadrait les dérogations aux interdictions d’épandage aérien », et qui prolongeait ainsi les autorisations d’épandage aérien.
http://www.conseil-etat.fr/fr/communiques-de-presse/epandage_aerien.html
Pour autant la question de l’utilisation des pesticides en général n’est cependant pas résolue… Souhaitons que les ministères tiennent comptent des éléments du dossier remis aux ministères de l’agriculture et de la santé le 30 avril 2014.

Pour rappel, vous pouvez trouver sur le site alerte-medecins-pesticides:
la pétition en ligne depuis septembre 2013, et qui a été signée par près de 1352 médecin à la date du 09/05/14
– des infos utiles, sous l’onglet « s’informer », notamment le dossier « Pesticides et santé », construit pour une bonne part à partir du rapport de l’Inserm de juin 2013.

pesti
Carte issue du rapport du  Commissariat général au développement durable (avril 2013): en rouge, les zones où l’eau atteint des concentration en pesticides > 0,5 µg par litre d’eau, rendant celle-ci impropre à la consommation.

Compte rendu de l’EPU Chikungunya.

L’EPU du 20/03/2014, organisée par l’ARS, c’est divisée en 3 parties:
1ERE PARTIE: MEDICALE, présentée par le Pr HOEN du service de maladies infectieuses du CHU, avec:
a) Rappel des 3 phases de la maladie (forme typique non compliquée) et de la prévalence des signes cliniques
• phase aigue, fébrile, qui dure environ 5 jours, avec des arthralgies (signe constant)  +/- associé à des oedèmes +/- un rash morbiliforme.

chik artic
dengue versus chik

phase de convalescence: apyrétique, avec une asthénie, des arthralgies persistantes +/- une éruption papulo-maculause +/- prurit notamment des paumes et palmes.
phase chronique (30 à 60% des cas), avec des arthrites récidivantes, et comme facteurs de risque identifiés: un age > 45 ans, des arthrites intenses à la phase aigue, des ATCD rhumato.

b) Le diagnostic est avant tout clinique, et dès que vous aurez vu une dizaine de cas vous les reconnaitrez à leur démarche (de la gêne à la marche, type boiterie, jusqu’au besoin d’être soutenu par les accompagnants pour se déplacer).
Le diagnostic biologique est à réserver aux formes atypiques ou doute diagnostic (notamment avec dengue, leptospirose, primoinfection VIH…polyarthrites…)
Par ailleurs la biologie montre en général une lymphopénie (inférieure à 1000, en moyenne 850), une absence de thrombopénie, et une CRP aux environs de 50.
Le score clinico-biologique ci-dessous a été proposé (il n’est cependant pas encore validé).

score chik
c) La prise en charge est principalement ambulatoire.
Les critères d’hospitalisation ne sont pas spécifiques (imposibilité au maintien à domicile, déshydratation, AEG, forme grave… décompensation d’une co-mobidité, complication iatrogène, nourrisson fébrile <3 mois, syndrome hyper-algique non gérable à domicile notamment pour les enfants…) sauf dans le cas de la femme enceinte proche du terme.
En effet s’il y a une situation à risque c’est la transmission du virus à l’enfant au cours de l’accouchement (50% des cas, avec 50% de formes graves parmi lesquelles 50% gardent des séquelles notamment neurologiques).
Thérapeutique:
• en aigu: hydratation et paracétamol (aux posologies adaptées au poids).
En 2ème intention antalgiques de palier 2 voire 3 (en respectant les AMM: tramadol >3 ans, et codeine >12 ans). AINS et aspirine sont contre-indiqués.
• en post-aigu: antalgiques de palier 1, 2, voire 3.
AINS en 2ème intention en cures courtes, voire corticoides.
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2EME PARTIE: EPIDEMIOLOGIQUE présentée par le Dr Sylvie CASSADOU, médecin épidémiologiste à la Cire Antilles-Guyane.
courbe chikAvec un essai de projection à l’echelle de la Guadeloupe, de ce que pourrait être l’épidémie chez nous en s’appuyant sur la courbe épidemiologique de l’épidémie de la Réunion, avec:
– une 1ère période de avril à décembre 2005, avec entre 100 et 350 cas/semaine
– une 2ème période «explosive», avec passage en 1 mois de 400 à 10 000 cas/semaine, puis 15 jours apres le pic de 47 000 cas/semaine !!! et ensuite une décroissance sur 6 mois.
A la Réunion, on estime que l’épidémie 2005-2006, a touché 33% de la population, soit 266 000 personnes, avec 250 cas graves, 44 cas de transmission materno-néonatale et un « excès » de 250 décès sur la période.
Pour le moment en Guadeloupe, on recense entre 150 et 200 cas/semaine. L’épidémie de dengue prend fin, et la saison sèche commence. On espère une ascension lente du nombre de cas, mais les choses risquent de changer avec l’été et la conjonction pluie + chaleur… comme cela a été le cas à la Réunion (où hémisphère Sud oblige, l’été est en décembre).
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3EME PARTIE: « GESTION DE LA CRISE à venir», présentée par le Dr Patrick SAINT MARTIN, pharmacien, et Directeur du pôle de Veille Sanitaire à l’ARS.
Pour extrapoler à la Guadeloupe (400 000 habitants), l’épidemie pourrait concerner 132 000 personnes, avec dans le cas d’un pic de même ampleur, un pic de 23 000 cas/semaine !!!
Le chikungunya étant une pathologie qui necessite rarement l’hospitalisation (250 cas graves à la Réunion), la prise en charge sera essentiellement ambulatoire.
L’ARS estime que les 340 médecins généralistes en activité de Guadeloupe, atteindront leurs « limites d’absorption » du phénomène vers 1000 cas/semaine.
L’ARS réfléchi donc à l’organisation de dispositifs faisant appel par exemple aux:
– professionnels de santé de la réserve sanitaire, gérée par l’EPRUS (Etablissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires) qui existe depuis 2007, suite justement à la crise sanitaire provoquée par l’épidémie à la Réunion.
– infirmiers de ville, en utilisant les moyens de télémédecine et e-prescription (en cours de discussion avec l’Ordre)
– médecins retraités
– médecins salariés (PMI, scolaires, travail…)
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