Actualisation des recommandations de prise en charge de la DENGUE.

Nous avions annoncé dans notre article Point sur les recommandations de prise en charge de la dengue (décembre 2012) de nouvelles recommandations issues du RETEX dengue… Elles sont parues dans le BVS de septembre et sont bienvenues pour cette épidémie, et les suivantes…

Ce RETEX avait réunit en novembre 2011, des épidémiologistes, biologistes, infectiologues, pédiatres, urgentistes … de Guadeloupe, Martinique et Guyane.
J’y représentais les médecins sentinelles.
Le  Bulletin de Veille Sanitaire N° 6-7 : Enseignement des épidémies de dengue de 2010 pour la prise en charge et la surveillance. résume en 4 chapitres les conclusions des différents ateliers.

L’un des objectifs des cliniciens était de formuler de nouvelles « recommandations d’orientation et de prise en charge des patients (adultes et enfants) suspects de dengue » notamment destinées aux médecins de ville, et qui répondent notamment aux questions: «quel bilan biologique? pour qui? et quand?»

Le 1er chapitre est donc celui qui intéresse le plus le praticien, c’est la partie CLINIQUE: signes et symptômes de la dengue (description des 3 phases) et conduite à tenir en période épidémique (arbre décisionnel, conseils aux patients notamment sur l’hydratation et la gestion des antalgiques/antipyrétiques, repérage des signes de gravité, et des patients à risque).

arbre CAt dengue

Le 2ème chapitre est DIAGNOSTIQUE: actualisation de la stratégie diagnostique (techniques biologiques) et des définitions de cas.

Le 3ème chapitre est EPIDEMIOLOGIQUE: bilan de la surveillance des cas hospitalisés au cours des épidémies de dengue survenues en Guadeloupe et en Martinique en 2009-2010 (analyse descriptive et comparative des caractéristiques de l’épidémie dans les 2 iles) et recommandations (uniformisation des pratiques)

Le 4ème chapitre regroupe ces 3 dimensions: Décès attribués à la dengue : une harmonisation (entre les 3 DFA) de leur caractérisation.

Nouvelles recommandations européennes sur l’HTA.

Les nouvelles recommandations européennes sur l’HTA:
–  à lire (en anglais)
à visionner (synthèse commentée) sur medscape.

On retiendra:
– un objectif tensionnel  inférieur à 140/90, à atteindre et maintenir (éducation thérapeutique et lutte contre l’inertie thérapeutique)
– une mise en avant de l’automesure pour la prise de la tension artérielle
– la quantification du risque cardio-vasculaire  pour adapter « l’agressivité » de la prise en charge comme le montre le tableau ci-dessous en fonction du stade d’HTA et des facteurs de risque.
risque CV reco europ 2013

Où adresser pour un frottis, en Guadeloupe?

Le frottis cervico-uterin (FCU) est l’examen de référence pour le dépistage individuel du cancer du col de l’utérus. Il doit selon la recommandation de la HAS de juillet 2010, être proposé tous les 3 ans (après 2 premiers FCU normaux à un an d’intervalle), chez les femmes de 25 à 65 ans (age avancé à 20 ans uniquement pour la Guyane).

Cet examen peut-être pratiqué chez plusieurs professionnels de santé (gynécologues, généralistes, sages-femmes, laboratoires d’analyse…).
J’ai essayé de répertorier de façon aussi exhaustive que possible les différents LIEUX DE PRÉLÈVEMENT en Guadeloupe, vers lesquels vous pouvez orienter les patients, et leurs conditions de prélèvement (sur RDV ou non, coût, prise en charge).
En théorie vous devriez les retrouver sur ameli-direct.fr avec les critères «ponction et biopsie de l’appareil génital féminin»??? (parce que frottis n’existe pas dans la liste!!!) et «Guadeloupe», sauf que vous n’obtenez que 33 résultats (uniquement généralistes et gynécologues).

EN PRATIQUE:
√ Chez un gynécologue ou un généraliste.
Afin de favoriser la généralisation de cet acte, l’article 27.1 de la convention autorise une dérogation au principe de non cumul d’un acte de consultation et d’un acte technique prévue à l’article III-3 des dispositions diverses de la  CCAM. La consultation est facturée à taux plein et l’acte technique à 50% de sa valeur (soit JKHD001 divisé par 2 = 4.82 euros).
Le coût théorique du FCU est donc d’après ameli.fr:
• 
chez le gynécologue (accès direct): CS = 30.3€ si la patiente a un médecin traitant déclaré, et CS = 36€ si pas de médecin traitant déclaré → FCU entre 35.12€ et 40.82€.

 chez le généraliste:
– médecin traitant C ou CS = 25.3€ → FCU = 25.3+4.82 = 30.12€
– si le médecin généraliste ne réalise pas lui-même de frottis de dépistage, il peut adresser sa patiente à un autre généraliste qui pourra coter C2 + JKHD001/2 = 46+9,64/2 = 50.82€, mais à conditions que 1) le généraliste soit  spécialiste en médecine générale, et 2) il fasse un retour au MG traitant.

Chez une sage-femme libérale formée (en lien la listes des sages femmes libérales) où le frottis est coté SF3,4 soit 9,52€ en plus de la consultation(C=25.3€).

Lors des consultations de planification familiale, de gynécologie préventive et de suivi de grossesse, dans les structures de la PMI (Protection Materno-Infantile), par un médecin ou une sage-femme formée: les CLASS (Centres Locaux d’Action de Santé et de Solidarité) et les CPEF (Centres de Planification ou d’Education Familiale).
Liste des adresses disponible sur la page PMI du site du conseil général.

Dans les centres d’examens de santé (voir la liste dans l’article dédié à venir).

√ Directement dans un laboratoire d’anatomo-pathologie:
• Dr SOCRIER (ex cabinet TRIVAL) à Jarry, sur RDV, facturé 27.24€ avec le prélèvement (et 60.81€ si associé à une demande de recherche du HPV)

• Dr TERON à Basse-Terre, egalement sur RDV, et facturé 27.24€ avec le prélèvement.

NB: Le frottis seul, porté au cabinet est facturé 17,60€.

√ Dans les laboratoires d’analyses (liste obtenue après “enquête téléphonique”):
• HIPPOMENE à Pointe-à-Pitre, seulement si bilan biologique en même temps, sans RDV, entre 7h30 et 12h, facturé 17.6€.
• ESPIAND à Pointe-à-Pitre, de 7 à 10h sans RDV, au prix de 23.74€.
KALIBIO à la clinique de Choisy, au Gosier, sur RDV, tiers-payant pour le prélèvement, puis facture du laboratoire en métropole pour la lecture.
GOMBAULD-ARADE au Gosier, sans RDV à partir de 9h, 4€ pour le prélèvement  tiers payant total en cas de mutuelle, sinon entre 10 et 15€ à régler.
LOMBION à Morne-à-l’eau, sans RDV de 7 à 11h, 2€ pour les frais de port, et tiers-payant total en cas de mutuelle, sinon 6€.
CENTRE DE BIOLOGIE de la GRANDE TERRE aux Abymes,  Moule, et St François, avec ou sans RDV, 3.91€ pour le prélèvement puis facture entre 20 et 30€ pour la lecture en Métropole.
• LAURENT-LEROY au Moule, et Petit-Canal, seulement si bilan biologique en même temps, ou patients déja connus, avec RDV, facturé 14.85€ si pas de mutuelle.

• TAMBY à Baie-Mahault, seulement si bilan biologique associé, sur RDV, prélèvement facturé 5.76€ a régler au laboratoire, puis facture à régler au laboratoire qui réalise la lecture.
BIOCARAIBES à Goyave, sur RDV à partir de 10h, facturé 30.03€.
LACAVE à Capesterre, sur RDV les mercredis et jeudis après-midi, facturé 23.36€.
BEAUBRUN-CASALAN à Basse-Terre, sans RDV jusqu’à 15h, facturé 27€ euros environ, avec remise de la feuille maladie avec les résultats.

NB: pour les patients ayant la CMU ou une mutuelle, la plupart des laboratoires font le tiers-payant.

LES LIEUX DE LECTURE en Guadeloupe sont les laboratoires d’anatomo-pathologie de ville (TRIVAL et TERON) et du CHU.

NB: Un certain nombre de laboratoires d’analyse qui prélèvent envoient en Métropole (CERBA) pour la lecture.

Article écrit avec la collaboration des Dr Monique TRIVAL (anatomo-pathologiste à Jarry), et Dr Sylvie CARBONNEL (médecin de PMI).

Outil i-phone: Urgences pédiatriques.

outil pedUne application i-Phone du célèbre  «Urgences pédiatriques» (2300  pages), est née :-), destinée aux soignants,  elle est adaptée à bon nombre de situations et à tous les terrains (des pays développés aux zones peu médicalisées).

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L’application reprend l’intégralité de l’ouvrage avec :
331 fiches traitant des pathologies du prématuré au grand adolescent (au domicile, sur la voie publique, au cabinet, en milieu hospitalier  médical ou chirurgical), détaillant les moyens les plus rapides pour établir le  diagnostic et proposant les stratégies de soins à mettre en place
96  fiches dédiées aux examens complémentaires, et gestes
259 fiches de produits pharmacologiques
59  fiches de normes/diagrammes/abaques
300 figures et 420  tableaux
– et de nombreuses coordonnées et références utiles  au quotidien.

L’accès à l’information est rapide grâce à:
– un moteur de recherche et plus  de 50 000 mots clés,
– une grande simplicité d’utilisation,
– une recherche par menus déroulants: consultation, outils, médicaments
– de nombreux liens à l’intérieur des fiches
– la  possibilité de marquer des « favoris ».

Disponibles sur iTunes, une version « lite » gratuite et une version complète en français pour 49,99 euros.

Commission paritaire locale (CPL) du 19/09/13.

On notera en préambule la faible présence des médecins (6 seulement) à cette séance, situation qui s’explique par une convocation tardive (par téléphone le 16, et par email le 19 au matin).

A L’ORDRE DU JOUR:
1) Présentation de la nouvelle direction à la branche assurance maladie de la CGSS de Guadeloupe: Mme RESID au poste de directrice générale adjointe, Mr SANSIQUET au poste de sous-directeur, et Mme CHOLLET au poste de manager du pôle santé.

2) Approbation des PV des CPL des 13/12/12, 14/03/2013 et 18/04/13.

3) Présentation par Mr SANSIQUET du bilan 2009-2013, avec les chiffres suivants:
– un délai moyen de remboursement des actes télétransmis de 7 jours, contre 35 jours pour le traitement des feuilles de soin papier (contre 6 mois antérieurement)
– 93% des flux dématérialisés, dont 22% des arrêts de travail, 18% des protocoles ALD, plus de 60% des déclarations médecin traitant.
– la mise en place de SOPHIA pour les diabétiques avec 20% d’adhérents en Guadeloupe (soit 3841/20 522 assurés ciblés), et une campagne d’information et promotion prévue en radio en Guadeloupe les 1ere semaine d’octobre et 2eme semaine de novembre.
– la mise en place de PRADO maternité, qui concerne près de 54% des accouchées des Eaux Claires et du CHU, et bientôt de la Polyclinique et du CHBT.
– la présentation du E-coatching et des « boutiques santé » qui se mettent en place en métropole… avec les réserves émises par les représentants des médecins sur le caractère inadapté à notre population tant sur l’accès aux infos (internet, transport, lieu et population ciblés par la boutique…) que sur les thèmes choisis (nutrition, mal au dos)
– la mise en place de l’avenant N°8, pour 76 médecins de secteur 2 éligibles, 31 contrats ont pour le moment été signés soit plus de 40% (environ 30% en métropole).

4) Présentation par le Dr LE LOUARN des chiffres de la ROSP (rémunération sur objectifs de santé publique) pour les médecins généralistes de Guadeloupe.
Par exemple:
33% pour les 3 HBA1C/an, 60% pour les FO chez le diabétique, 56% de statine chez les diabétiques + hypertendus, 40% pour l’aspirine…
Nous avons demandé que soient dorénavant présentés ces résultats « locaux » lors des remises par les DAM de l’évolution de leurs indicateurs, aux médecins de façon à se comparer aux résultats du département.
En Guadeloupe, pour 2012, 344 médecins ont été rémunérés, avec une moyenne de 3512 €/médecin. Nous avons a nouveau demandé une présentation des résultats qualitatifs (c’est a dire pondéré par le chiffre de clientèle).

Les représentants syndicaux ont formulé les remarques suivantes:
-les HBA1C réalisées en structure hospitalière notamment côte sous le vent et à Marie-Galante qui ne sont pas comptabilisés.
– la recommandation n’est pas pour une statine systématique chez le diabétique hypertendu, mais pour un objectif de LDL à atteindre.
– il n’y a pas de recommandation pour l’aspirine en systématique et notamment en prévention primaire chez le diabétique hypertendu.
– les prescriptions de vasodilatateurs par les ophtalmologistes, sont imputées aux médecins traitants des patients concernés, tout comme les prescriptions de benzodiazépines et antidépresseurs par les psychiatres (deux spécialités ou l’accès est direct donc non « filtré » par le médecin traitant).

On notera qu’aucune date n’est fixée pour la déclaration des indicateurs déclaratifs pour 2013.

5) Présentation INFO STAT sur l’environnement des omnipraticiens libéraux du département et leur part dans les dépenses de santé.
On retiendra:
– 327 omnipraticiens soit 86/100 000 habitants
– une moyenne d’âge de 50 ans
– 30,9% de femmes
– 94% en secteur 1
– 284 en activité libérale intégrale
– 16 cabinets de groupe regroupant 25 praticiens
– en 2012 18 installations contre 11 départs
– les honoraires des omnipraticiens représentent 37,2% (contre 37,6% en 2011) de l’ensemble des honoraires des médecins libéraux, soit 6,3% des dépenses de soins de ville.

6) Rappel sur le forfait médecin traitant (FMT= 5 €/an/patient “médecin traitant” hors ALD), et la majoration personnes âgées (MPA = 5 €/consultation pour les plus de 85 ans ) applicables depuis le 1er juillet, et dont les premiers versements devraient avoir lieu mi-septembre, puis tous les trimestres en fonction des dates anniversaire de la signature des déclarations MT.
Un courrier “informatif” sera adressé chaque trimestre aux médecins avec le montant versé et le nombre de patients concernés.

7) Retour sur la “fiche technique  pour la télétransmission en flux dégradé” des CMU ou AME sans CV, que la CGSS nous promet pour mi-octobre…

8) La question a été posée d’un lien informatique entre le portail sésam vitale et espace-pro pour un accès en une fois aux informations des assurés, quelque soit leur régime de sécurité sociale.

9) La date de la prochaine CPL, est fixée au 5 décembre 2013.

Compte-rendu du Dr BALLANDRAS, représentant en CPL le syndicat MGFrance-Guadeloupe.

L’entretien du 1er trimestre de grossesse.

A l’occasion de chaque nouvelle grossesse, la femme enceinte à la possibilité de se préparer à l’accouchement, la naissance et l’accueil de son enfant grâce aux 8 séances de « Préparation à la Naissance et à la Périnatalité » (PNP) entièrement prises en charge par la Sécurité Sociale.

Lorsque cette préparation est débutée tôt, la première de ces séances est un entretien individuel, ou en couple, « l’entretien du 4ème mois », avec une sage femme ou un médecin. Elle peut être réalisée durant le premier trimestre de grossesse et permet à la patiente d’exprimer ses attentes, de répondre à ses interrogations, d’évoquer d’éventuelles difficultés et de lui apporter des conseils personnalisés.

liste Sagefemme PMI (2)

EN PRATIQUE, EN GUADELOUPE:
Ce sont les sages-femmes libérales (Liste des SF Lib 04 2014) et les sages-femmes de la PMI (liste ci-contre) qui font les entretiens du 1er trimestre.

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L’ENTRETIEN INDIVIDUEL DU 1er TRIMESTRE de la grossesse est inclus dans la PNP pour laquelle des recommandations pour la pratique clinique ont été publiées par la Haute Autorité de Santé (HAS) en Novembre 2005.
C’est une mesure centrale du plan périnatalité 2005-2007. Il peut avoir lieu plus précocement ou plus tardivement si le besoin est exprimé.
L’entretien individuel ne se substitue pas aux consultations de suivi de la grossesse. Il permet de structurer la PNP et de coordonner les actions des professionnels autour de la femme enceinte.
Il est pris en charge par les caisses d’assurance maladie à 100%.

Il s’agit d’impliquer la femme et le couple dans une démarche de prévention, d’éducation et d’orientation, indiquer les contenus essentiels à aborder lors des séances prénatales, repérer les situations de vulnérabilité et proposer une aide, adapter le suivi en fonction des besoins et des difficultés de la femme et du couple.

La Direction Générale de la santé a offert aux professionnels qui mèneront l’entretien un cadre d’exercice pour une meilleure mise en route, parallèlement aux recommandations de la HAS:
•un entretien précoce, individuel, ou en couple
• proposé systématiquement au moment de la confirmation de la grossesse
• réalisé durant le 1er trimestre de la grossesse par une sage-femme ou un médecin
• ne doit pas se substituer à la première consultation médicale de suivi de la grossesse
• est une aide pour le professionnel, qui assure le suivi médical de la grossesse, qui pourra ajuster sa vigilance grâce aux transmissions.

Objectifs:
Cet entretien doit être conduit avec tact, la femme et le couple doivent être mis en confiance. Ils doivent pouvoir en toute sérénité exprimer leurs attentes, leurs besoins, leur questionnement. Ils doivent pouvoir livrer leurs ressentis, leurs angoisses, les traumatismes actuels ou anciens qui pourraient être source de difficultés ultérieures. 

Les buts recherchés sont :
• Présenter le dispositif de suivi de la grossesse
• Situer dans ce dispositif l’intervention des professionnels
• Préciser sa manière de travailler avec les autres professionnels
• Anticiper les difficultés somatiques, psychologiques et sociales qui pourraient advenir
• Compléter ou donner des informations sur les facteurs de risque, les comportements à risque et des conseils d’hygiène de vie
• Encourager la femme ou le couple à participer aux séances de PNP.

Ainsi l’entretien du 1er trimestre permet de :
1- Apprécier la santé globale de la femme enceinte (aspects somatique, psychologique et social) dans le but de permettre aux professionnels de santé de mieux connaître la femme ou le couple et leur contexte de vie, explorer le vécu de la grossesse en consolidant les compétences personnelles de la femme, conforter le couple dans son projet de grossesse et de naissance (choix des modalités d’accouchement, possibilités d’accompagnement pendant la grossesse et après la naissance), permettre aux femmes enceintes et aux futurs pères de mobiliser leurs ressources personnelles et sociales pour faire face aux changements induits par la grossesse et l’arrivée d’un enfant.
2- Informer sur les ressources de proximité et le rôle des professionnels autour de la femme enceinte. L’objectif est de présenter l’offre de soins, l’organisation du travail en réseau, les droits liés à la maternité, (congés pour la mère et le père, droits du travail et droits sociaux) également faire le point sur le suivi médical et son importance tout au long de la grossesse.
3- Informer précocement sur la prévention des facteurs de risque et comportements à risque. Il faut donner des informations sur les risques liés au mode de vie, des conseils d’hygiène alimentaire et de nutrition et une information sur les risques infectieux et alimentaires. Souligner les risques de l’automédication, de la consommation d’alcool, de tabac et de drogues.
4- Identifier les besoins d’information et les compétences parentales. Il est important d’insister sur l’accueil de l’enfant dans les meilleures conditions, de soutenir la fonction parentale. Il sera précisé aux parents que leur expérience va être consolidée, un apprentissage leur sera proposé concernant les soins à l’enfant, l’alimentation, le couchage, la prévention, la sécurité au domicile.
5- Repérer les facteurs de vulnérabilité (somatique, social, psychoaffective), susceptibles de compromettre la santé de l’enfant, de perturber l’instauration d’un lien entre les parents et l’enfant, voire de nuire à la protection et à la sécurité de l’enfant.
Il apparaît important de ne pas réduire les difficultés aux seules situations connues comme la précarité et un bas niveau socio-éducatif, mais de les élargir à d’autres facteurs.
Il est essentiel d’identifier une addiction (alcool, drogue, médicament, tabac), et également de convaincre les femmes de ne pas taire l’existence de violences conjugales.
6- Créer un premier lien avec des professionnels de santé autour de la femme, de sa famille, de la période anténatale à la période postnatale.
Ceci afin de proposer précocement une réponse adaptée aux difficultés, pouvoir adresser rapidement la patiente en consultation spécialisée en cas de besoin, envisager une conduite à tenir devant de réelles situations de danger ou d’insécurité (violences, isolement extrême …), adapter le suivi en fonction des besoins tout au long de la grossesse, à la naissance et en postnatal.

Il doit permettre:
• D’orienter vers des dispositifs d’aide et d’accompagnement si nécessaire
• De transmettre des informations aux professionnels susceptibles d’apporter une aide.
• De donner des informations (Offre de soins de proximité; missions et fonctionnement du réseau; rôle des professionnels; alternatives locales de séances de PNP)
• De consolider le projet de naissance.

Cet entretien dure en moyenne 45 mn et constitue par sa durée et ses circonstances un espace de temps et de lieu propice à découvrir les facteurs de risques qui échapperaient à une consultation classique, même bien menée.

Tous les éléments recueillis doivent être consignés dans le carnet de maternité dont la remise doit constituer le premier geste à accomplir lors de la découverte et la déclaration d’une grossesse.
Il permettra de porter des informations à la parturiente, de l’accompagner tout en restant en étroite collaboration avec d’autres professionnels de santé dont elle pourrait avoir besoin tout au long de sa grossesse. Il doit permettre de personnaliser et de mieux adapter le parcours du suivi de la grossesse tout en respectant le libre choix de la patiente.

Article rédigé par Mme Francelise NADESSIN, sage-femme coordonnatrice administrative du Réseau Périnat « Naître en Guadeloupe », et présidente de l’Ordre Départemental de Guadeloupe des sages-femmes.