Audit de sécurité des soins au cabinet médical de ville.

L’assureur médical MACSF, offre à ses adhérents (grâce à leur numéro de sociétaire, et à un code confidentiel) un accès gratuit à « Audit de sécurité des soins au cabinet médical en ville »:
– LE LIVRE (en version papier ou numérique): travers l’analyse de 110 cas concrets, l’inventaire des risques au cabinet: information du patient, accessibilité du cabinet, organisation de l’agenda, conduite des consultations, gestion des dossiers, réaction face à des patients conflictuels, gestion du temps,  du dossier médical, des traitements…
L’AUDIT en ligne sur 110 questions, puis analyse des réponses commentées et comparées aux réponses d’une population comparable de médecins.

Pour des raisons de confidentialité, le test est détruit immédiatement après analyse des résultats, mais le médecin peut y avoir accès avec son code confidentiel. Et dans le cadre d’un programme d’amélioration des pratiques, un 2ème test est prévu après 6 mois (avec le même code à converser).

audit

Bulletin de pharmacologie (BIP31): Bilan de 2012.

Avec dans ce numéro de décembre 2012, le bilan de l’année 2012…
L’AFSSaPS est devenue l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) entraînant une restructuration de l’Agence avec un renforcement théorique de la PharmacoVigilance…
– des retraits de médicaments:
• Méprobamate par voie orale (Equanil®, Mépronizine®)
• Kétoconazole par voie orale (Nizoral®)
– des ré-évaluations du Bénéfice/Risque:
• Varénicline (Champix®) considéré comme favorable par l’Agence Européenne du Médicament malgré le risque de suicide et d’accidents cardiovasculaires (comme les infarctus du myocarde)!!!
• Tianeptine (Stablon®) : le B/R reste favorable selon l’ANSM malgré le risque de dépendances « graves » (chimiquement proche de l’antidépresseur l’amineptine (Survector®), retiré du marché en France en 1999)
• Calcitonine (Caldens®, Calsyn®, Miacalcic®): risque de cancer. L’utilisation de la calcitonine est désormais limitée à la durée la plus courte possible et à la dose efficace minimale en seconde intention dans les seules indications autorisées : maladie de Paget, prévention de la perte osseuse aigüe lors d’immobilisation et hypercalcémie d’origine maligne.
des alertes de PharmacoVigilance: encore…
• 
Citalopram (Séropram®) et escitalopram (Seroplex®): pour risque d’allongement dose-dépendant de l’intervalle QT
• Dompéridone (Motilium®, Péridys®…) neuroleptique « caché » possiblement associer à des arythmies ventriculaires ou morts subites
• Saxagliptine (Onglyza®): risque de graves réactions d’hypersensibilité.
• Aliskirène (Rasilez®): effets indésirables cardio-vasculaires (AVC, décès d’origine cardiovasculaire) et insuffisances rénales sévères chez des diabétiques de type 2 traités par IEC ou sartans…alors qu’autres antihypertenseurs efficaces (sur la morbi-mortalité) et moins dangereux sont disponibles
• Fébuxostat (Adénuric®), qui n’a pas démontré plus que l’allopurinol molécule de réference, avec des risques cardiaques (infarctus du myocarde, AVC, arrêt cardiaque) et hépatiques, et un prix plus élevé.
• Tacrolimus (Protopic®), topique indiqué dans la dermatite atopique résistante à la corticothérapie  : possible association avec lymphomes ou cancers cutanés. Il s’agit de la troisième alerte sur ce risque depuis 2006.
• Rivaroxaban (Xarelto®) et dabigatran (Pradaxa®), en pratique dans la fibrillation auriculaire, il n’y a pas d’argument pour changer le traitement d’un patient stabilisé sous AVK.
– des articles sur:
• neuroleptiques et Parkinson
• benzodiazépines et démence
• tramadol et hypoglycémies
• statines: choix et objectifs
• nouveaux anti-agrégants
– enfin on retiendra:
• indications restreintes pour le Tavanic® (lévofloxacine)
• ASMR IV (pas de service rendu) pour Januvia® et Xelevia® (sitagliptine).

PRESCRIRE: Revue et Organisme de Formation.

L’Association Mieux Prescrire, qui édite toutes les productions Prescrire, est une association de formation à but non lucratif (loi 1901) financée à 100 % par les abonnés, sans aucune ressource publicitaire ni subvention.
Sa mission est inscrite dans l’Article 1 des statuts: « Œuvrer, en toute indépendance, pour des soins de qualité, dans l’intérêt premier des patients. À cet effet, l’Association pourra prendre toute initiative et entreprendre toute action à des fins de formation des professionnels de santé, de sensibilisation, d’information, et d’amélioration des pratiques. »

PRESCRIRE c’est donc:
– Une revue mensuelle (avec une édition en anglais et un supplément annuel consacré aux interactions médicamenteuses) réputée indépendante (financée par ses abonnés), qui dénonce régulièrement les incohérences du système quand il fait passer la qualité ou la sécurité des soins, et l’intérêt des patients après celui des firmes pharmaceutiques, avec la bénédiction des agences gouvernementales…
Prescrire est donc régulièrement citée et crée la polémique… alors qu’aime… ou pas, il faut leur reconnaître leur « méthode rédactionnelle Prescrire » et la valeur de leurs analyses basées sur des données solides et pertinentes.

– Un organisme agréé pour la formation continue (FMC) et l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) qui propose plusieurs programmes de formation et d’amélioration des pratiques professionnelles (APP).

– Des sites: 
• prescrire.org
le site générique avec:
– en accès libre: les articles en Une, ou le Petit manuel de Pharmacovigilance et Pharmacologie clinique
– en accès abonné: la liste des Idées-Force (sorte de résumé sur une question posée) classées par matière , ou la liste des arrêts de commercialisation (depuis 1981).
• Formation, avec:
– un accés libre aux exercices: lectures critiques, remue-méninges, et take it easy
– une information sur les différents programmes de formation (et comment s’y inscrire): question de pratique (le programme Prescrire d’APP) sur le thème des anti-coagulants en 2013, test de lecture mensuel (à partir de la revue), ou thématiques (démarche individuelle de perfectionnement des connaissances basée sur un support documentaire et une évaluation, à raison de 3 thèmes par an)
• Campus, destiné aux étudiants et à leurs enseignants, dont les Maitres de Stage qui peuvent commander le kit maître de stage.
• Éviter l’Evitable, ou comment tirer parti des erreurs pour mieux soigner?
 In English

BIP31: Bulletins de Pharmacologie, Informations et vigilance.

Le site bip31 est le site du Service Hospitalo-Universitaire de Pharmacologie Clinique de la Faculté de Médecine et du CHU de Toulouse.
Le site est strictement financé par des crédits universitaires et ne reçoit aucun subside autre. Indépendant, il n’accepte et ne contient aucune publicité. Les textes sont donc écrits en l’absence de tout conflit d’intérêt.
Depuis Juin 2006, BIP31.fr fait partie de l’International Society of Drug Bulletins (ISDB), réseau international de revues indépendantes d’information et de formation sur le médicament. Les membres de l’ISDB publient des informations comparatives indépendantes sur le Médicament reposant sur des données probantes afin d’aider les professionnels de santé à améliorer leurs pratiques de prescription tout en servant au mieux les intérêts des patients.
Les analyses et textes sont l’œuvre d’une équipe multidisciplinaire de Pharmacologues médecins ou pharmaciens, soucieux de toujours mieux évaluer le médicament dans ses nombreuses composantes scientifiques, médicales ou sociétales…avec des informations récentes, validées et indépendantes sur le médicament dans les divers domaines de la Pharmacologie (mécanisme d’action,  pharmacologie fondamentale et clinique, interactions, médicament et grossesse, pharmaco-vigilance, pharmaco-dépendance, pharmaco-économie…)

bip31 Le site donne accès aux Bulletins d’Information de Pharmacologie (BIP31) destinés aux professionnels de Santé. Ils sont au nombre de 4 à 5 par an, téléchargeables en ligne à partir de la liste. Vous pouvez également les recevoir en vous inscrivant dans la mailling-list.

A noter: le BIP31 d’octobre 2012 , spécial médicaments à éviter.
A lire aussi sur  PRESCRIRE campus le Petit manuel de Pharmacovigilance et Pharmacologie clinique.

Outil iphone: Homéopathie

3 applications A TESTER,par ordre de préférence:

homeofiches (1)HoméoFiches:
Une base de données à double entrée permettant la recherche par souche homéopathique ou par indication thérapeutique.
Fiches rédigées exclusivement par des pharmaciens, avec une mise en page irréprochable, et une information complète:

Origine de la source homéopathique.
Indications (par symptômes et pathologies)
Administration: formes disponibles, mode d’administration, posologies, durée de traitement…
– Particularités et Conseils (description du contenu selon les formes, Grossesse & Allaitement, associations possibles en fonction du syndrome…)
Auteurs, sources et références
Téléchargement gratuit.

Homéopathie: Une base de données référençant 300 remèdes homéopathiques et 200 symptômes, mais une mise en page décevante (manque de lisibilité et une accumulation d’informations). On note la possibilité de bookmarker vos fiches en favoris et de les envoyer sur l’adresse mail configurée.
Téléchargement pour 1.79 euros.

imeoIméo, le guide d’homéopathie:
En touchant la zone concernée on accéder à un ensemble de symptômes: une idée ingénieuse offrant une navigation rapide vers une zone anatomique et le symptôme concerné.
Cependant on regrette la faiblesse de sa base de données (699 solutions thérapeutiques pour les 27 maladies les plus courantes)
Téléchargement
 pour 5.49 euros.

Point sur la LEPTOSPIROSE aux Antilles.

Point sur la leptospirose à partir de 2 sources récentes:
le Bulletin de Veille Sanitaire, Antilles-Guyane, juillet 2013, sur la leptospirose en Guadeloupe et Martinique, avec plusieurs volets: épidémiologie, incidence, diagnostic, clinique, traitement, prévention…
– le rapport de l’INVS sur l’incidence de la leptospirose aux Antilles en 2011 qui avait été présenté aux 3èmes JIRVS (3èmes Journées Inter-Régionales de Veille Sanitaire des Antilles-Guyane, au Gosier, en octobre 2012).

lepto chiffres

On retiendra en Guadeloupe, en 2011:
– une incidence annuelle estimée à 69.4 cas pour 100 000 habitants (contre 0.47 en métropole), avec 89% des cas entre juillet et décembre.
– une incidence cas hospitalisés de 26/100 000 habitants
– une incidence cas sévères (décès et/ou admission en service de réanimation et/ou épuration extra-rénale et/ou ventilation mécanique) de 5.2/100 000 habitants
– une létalité estimée à 3%.

L’étude en Guadeloupe, en 2011, a porté sur :
687 cas évocateurs (syndrome dengue-like): 512 en hospitalier (dont 100% prélevés) et 175 en « cabinet de ville sentinelle » (dont 47% prélevés).
126 cas confirmés (115 en hospitalier soit 22% des prélèvements, et 11 cas en ville soit 13% des prélèvements).
• 87% étaient des hommes
(109/126soit un sex ratio de 6.4)
65% d’entre eux (81 cas) avaient entre 20 et 59 ans, 29% plus de 60 ans (37 cas) , et 7% moins de 20 ans (8 cas).

Nouvelles stratégies dans le dépistage de la trisomie 21

RAPPEL EPIDEMIOLOGIQUE:
La trisomie 21 ou syndrome de Down, est la plus fréquente des anomalies chromosomiques viables : elle atteint 1 enfant sur 700, avec un sexe ratio de 0,6 en faveur des garçons.
Le facteur de risque le plus connu est l’âge maternel  avec un risque inférieur à 1/1000 jusqu’à 25 ans, qui passe à 1/800 à 30 ans, 1/400 à 35 ans, 1/100 à 40 ans et 1/30 à 45 ans. Cependant dans le dépistage de masse le critère age n’est pas pertinent puisqu’il y a plus de grossesse chez les femmes jeunes, et donc en valeur absolue plus de risque que chez les femmes « agées ».

LE DEPISTAGE, en France:
Depuis 1997, il repose sur le dosage d’au moins deux marqueurs sériques maternels entre la 15ème et la 18ème semaine d’aménorrhée (SA).
Actuellement le taux de détection se situe autour de 70 %, pour les marqueurs sériques du 2ème trimestre et le taux global d’amniocentèses autour de 11% ce qui est élevé pour un examen diagnostique invasif, à l’origine de pertes fœtales.

Depuis novembre 2011 et la mise en application  de l’arrêté du 23 juin 2009 fixant les bonnes pratiques du dépistage de la trisomie 21les nouvelles modalités de dépistage pour TOUTES les femmes enceintes (quelque soit l’age) associent:
– le dosage de deux marqueurs sériques maternels: la Protéine Plasmatique Placentaire A (PAPP-A) et la fraction libre de la ß-hCG
la mesure échographique de la clarté nucale (en fonction de la longueur cranio-caudale) à réaliser entre 11 et 13+6 SA

NB: Cette stratégie n’entraîne pas la suppression du dépistage par le dosage des marqueurs sériques maternels, pratiqué au 2ème trimestre de la grossesse. Mais les recommandations préconisent de le réserver aux femmes qui n’auraient pu bénéficier du dépistage combiné du 1er trimestre, pour des raisons de délai ou d’absence de mesure adéquate de la clarté nucale.

depistage-trisomie-02

Ce dépistage combiné du 1er trimestre permet:
– d’améliorer les taux de détection de la trisomie 21 (autour de 80-85 %)
– d’éviter les situations particulièrement anxiogènes d’un premier calcul de risque basé sur la mesure de clarté nucale apparemment contradictoire avec les marqueurs du deuxième trimestre.
– de diminuer les taux de faux positifs (5%) susceptibles de conduire à une amniocentèse.

En raison des performances actuelles du dépistage,la réalisation d’un diagnostic prénatal d’emblée (amniocentèse) pour les femmes de 38 ans et plus, n’est plus justifiée.

EN PRATIQUE:
Dès la première consultation: Qu’il soit médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme, celui qui annonce le diagnostic de grossesse devra:
aborder la question angoissante de la trisomie 21 et en proposer le dépistage… tout en respecter les positions éthiques de chaque femme…
orienter vers un échographiste agréé

Dès la première échographie: qui devra être réalisée par un échographiste (gynécologue, sage-femme ou radiologue…) agréé adhérent à un réseau de périnatalité pour garantir l’assurance qualité de la mesure de la clarté nucale.
En lien: la liste des échographistes agréés de Guadeloupe (mise à jour 28/12/2012).

Concernant le prélèvement sanguin: Il peut être effectué dans un laboratoire de proximité, qui transmettra le tube pour analyse à un laboratoire agréé, ainsi que l’identité de la patiente, l’identité du prescripteur, les mesures de clarté nucale et de longueur cranio-caudale, et le numéro d’affiliation de l’échographiste au réseau de périnatalité, ce qui garanti la qualité des mesures et assure la traçabilité des résultats rendus par le laboratoire.

Au moment des résultats (rendus rapidement), l’information délivrée est essentielle pour le choix entre:
– un diagnostic précoce par biopsie de trophoblaste avec un risque légèrement majoré de fausse couche et un risque minime de résultat ambigu obligeant à pratiquer un nouveau prélèvement.
– un diagnostic plus tardif par amniocentèse.

Les limites à la mise en œuvre des nouvelles stratégies de dépistage:
– voir les patientes précocement…
connaitre la date des dernières règles (DDR), pour effectuer l’échographie du 1er trimestre dans la fourchette idéale
l’accès aux soinsPenser dans ce cas à faire appel au Réseau Périnat « Naître en Guadeloupe », et à son assistante sociale.

Sources: Synthèse du rapport d’évaluation des stratégies de dépistage de la trisomie 21, HAS, 2007Webzine HAS, Nouvelles stratégies de dépistage de la trisomie 21 : impact et mise en oeuvre Pr Marc Dommergues, gynécologie Pitié-Salpêtrière (AP-HP)

Article relu et corrigé par le Dr Guy HALLEY, gynécologue et échographiste agréé, Pointe-à-Pitre.