Infections Sexuellement Transmissibles (IST) en Guadeloupe.

Rappel sur les IST:
orsag 3

D’après l’étude REGLIST de ORSAG en 2010, les taux de positivité (proportion de tests positifs pour 100 tests réalisés) en Guadeloupe sont les suivants :

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A noter:
– La recherche du HPV par PCR sur prélèvement vaginal, ne se fait qu’à la suite d’anomalies du frottis cervico-vaginal (ASC-US). Le taux de positivité retrouvé est de 34.5%, ce qui étendu à la population générale donne une prévalence de 24.6%.
– La recherche de mycoplasmes se fait par culture sur prélèvement génital ou sanguin. Le taux de positivité (34.5%) n’est pas interprétable, sans le décompte des germes, qui permet de distinguer l’infection, du portage simple qui est chez la femme de 50% pour U.urealiticum, et 15% pour M.hominis.

On retiendra:
– Le diagnostic chlamydia se fait par PCR sur prélèvement vaginal (la sérologie n’a plus lieu d’être prescrite). Il reste peu demandé, alors qu’on retrouve un taux élévé (3.8%) de positif.
– Le taux de 1.6% de portage de l’AgHBs (près de 3 fois celui de la Métropole: 0.65%)

Coût indicatif de ces examens de dépistage, en euros:
– sérologie VIH: B54 = 16.74
– AgHBS: B55 = 17.05
– AcantiVHC: B60 = 18.6
– TPHA + VDRL: B20 = 6.2
– recherche de gonocoque à l’examen direct sur prélèvement génital: B140 = 43.4
– recherche de mycoplasme après culture du prélèvement sanguin ou génital: B40 = 12.4
– PCR chlamydia sur prélevement vaginal: B85 =26.35
– PCR HPV sur prélèvement vaginal: B140 = 43.4

Point sur la CIGUATERA, en Guadeloupe.

EPIDEMIOLOGIE:
Ces dernières années, en Guadeloupe, ont été signalés en moyen 3 cas/an de ciguatéra (intoxication à la ciguatoxine).
Le communiqué de presse de la préfecture de Guadeloupe du 05/12/2012 fait état de 57 cas confirmés depuis début 2012.

PHYSIO-PATHOLOGIE:
La ciguatoxine est produite par une micro-algue (Gambierdiscus toxicus) présente dans les récifs coralliens qui s’accumule au fil de la chaîne alimentaire chez les poissons de récif et leurs prédateurs.
 

Le risque d’intoxication dépend principalement de 3 facteurs:
– Le poisson: les espèces à risque sont listées par l’arrêté préfectoral N° 2002-1249, interdites à la consommation, et à fortiori à la vente!!!
Le poids et la taille: plus un poisson est grand (en taille et en age), plus il a accumulé de toxine.
– Le lieu de pêche: plus de risque dans les îles du Nord (Antigue, Barbude, Saint-Martin…)

CLINIQUE:
Dans la majorité des cas, les signes apparaissent entre 2 et 24h après le repas.
La clinique est extrèmement polymorphe:
– en gravité: 
formes asymptomatiques, bénignes, ou graves (déshydratation, choc), voire fatales (<1% des cas, par choc ou paralysie respiratoire), fonction de la quantité de toxine ingérée, et de la dose antérieure cumulée.
– en durée: 
formes  aiguës (type gastro-entérite) à chroniques (ex: prurit ou dysesthésies sur plusieurs mois), avec des récurrences décrites lors de nouvelle consommation de poisson.
– en symptomatologie: formes digestives (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées…), neuro-musculaires (asthénie, faiblesse des membres, paresthésies autour de la bouche et aux extrémités, dysesthésies au froid, prurit -d’ou le surnom local de « grattelle »- arthralgies, myalgies, crampes, ataxie, vertiges, hallucinations… et dans les formes sévères des convulsions et des paralysies respiratoires), cardio-vasculaires (lipothymie, hypotension, bradycardie, choc…)

La prise en charge est essentiellement symptomatique, fonction des signes  et de leur gravité.

EN PRATIQUE:
Y penser
en cas de troubles (notamment digestifs +/- tendance lipothymique, prurit, paresthésies) suite à une consommation de poisson.
Signaler dès le 1er cas au 05 90 410 200, et dès 2 cas remplir une fiche de signalement TIAC (Toxi-Infection Alimentaire Collective). Si possible, conserver les restes du repas au congélateur et les faire analyser.

PREVENTION: 
Les pêcheurs (professionnels ou amateurs), doivent savoir reconnaître les espèces vénéneuses, ou susceptibles de l’être compte tenu de leur taille et les écarter de la consommation et à fortiori de la vente.
Les consommateurs doivent être vigilants quant à l’origine du poisson.
Bien vider les poissons. Ne pas manger les viscères, la tête, ou les œufs.
Ne pas se fier aux méthodes de détection populaires (fourmis, chats, cuillère en argent…).

Sources:  wikipédiathèse C.Bonnat, 1995Les toxines marines : problèmes de santé en émergence, 2003, Marie-Ludivine Chateau-DegatBASAG aout 2008La ciguatera dans les Antilles Francaises 2008, InVSBulletin de Veille Sanitaire Antilles-Guyane, 03-2013

Point sur l’HEPATITE B.

L’HEPATITE B: 
– est une infection virale (VHB)
– très contagieuse (50 à 100 fois plus que le VIH)
– transmissible lors des relations sexuelles, par le sang ou ses dérivés, de la mère à l’enfant lors de l’accouchement et par contacts intra-familiaux
– présente chez 1,6 % de la population guadeloupéennesoit 3 fois plus que dans la population générale métropolitaine (0.65%)
– responsable de 2400 infections aiguës/an
asymptomatique dans 70% des cas
– évolue vers la chronicité (persistance de l’AgHBs > 6 mois) dans 5 à 10% des cas.
– responsable de 1300 décès/an en France dont 50 à 60 décès/an en Guadeloupe.

Il existe un VACCIN efficace (pour lequel il y a eu une polémique non fondée sur le risque de déclencher une sclérose en plaque).
En Guadeloupe, la couverture vaccinale est de 73.5% chez les enfants de 2 ans, contre 41,9 % en métropole.

En France, le DEPISTAGE de l’antigène HBs (AgHBs) est obligatoire au 6ème mois de grossesse, et pour la population générale plusieurs stratégies de dépistage biologique des hépatites virales sont proposées par l’HAS avec des avantages, inconvénients, et coûts (B=0.31 euros) à prendre en compte.

Rappel sur l’interprétation des marqueurs sérologiques
– AgHBs (B55=17.05 euros), signe la présence du VHB
– Ac-antiHBs (B60=18.6 euros), anti-corps protecteur signe la guérison, ou la vaccination (efficace si taux > 10Ui)
– Ac-antiHBc (B60), signe un contact viral (récent ou ancien)

En pratique: le schéma qui semble le plus « rentable » (B115=35.65 euros) est l’AgHBs associé à l’Ac-antiHbs, qui permet de savoir si le patient est infecté ou non (si oui bilan à compléter), et s’il est guéri ou vacciné (si oui pas besoin de renouveler le dépistage).

En cas de suspicion d’hépatite chronique (AgHBs positif et Ac-antiHbs négatif), il convient de compléter le bilan avec : AgHBc (B60=18.6 euros), AgHBe (B70=21.7 euros), dosage ARN viral VHB (B150=46.5 euros), et ALAT.

En cas d’HEPATITE CHRONIQUE confirmée, la charge virale est le marqueur clé qui permet de distinguer:
– le portage chronique asymptomatique (charge virale faible et ALAT normales), avec un taux de guérison (séroconversion HBs) spontanée de 3 à 5 % par an.
– l’hépatite B chroniqueactive (charge virale élevée et ALAT > 2 à 5 fois la normale), dont la gravité et l’évolutivité sont déterminée par l’histologie (score METAVIR).

Les objectifs du traitement sont:
– virologique : rendre indétectable l’ADN VHB
– biochimique : normaliser les transaminases
– sérologique : obtenir la séroconversion HBe (si Ag HBe positif) associée à l’arrêt de la réplication virale et à une évolution favorable vers la guérison (séroconversion HBs)
– histologique : réduire la fibrose et prévenir la cirrhose et la cancérisation (à dépister par l’échographie hépatique et le dosage annuel de l’alpha-FoetoProteine)
L’arrêt de la multiplication virale, est obtenu dans 80% des cas.

Sources: BVS novembre 2010BEH juillet 2012, spécial hépatites B et Cguide hépatite B chroniqueBEH-Web mai 2011item 83 sur infectiologie.comEtude REGLIST ORSAG 2010

Article relu et corrigé par le Dr Magali DURAND, gastro-entérologue.

Réunion du 20/12/2012 avec l’URSSAF, suite aux mises en demeure.

Suite aux mises en demeures reçues par 480 médecins, les représentants syndicaux ont réclamé et obtenu de rencontrer des représentants de l’URSSAF (Mme MELINA à la Direction, Mme PICHY à la comptabilité, et Mr GALITA au recouvrement).

Nous avons ainsi découvert que depuis le 01/01/2009 (LKP, mesures spécifiques pour règlement des dettes sociales…) le recouvrement n’avait plus lieu, et qu’au 01/01/2013 il y aurait prescription de ces dettes sociales. Et donc pour sécuriser les créances, l’URSSAF a choisi la procédure de mise en demeure. Mme MELINA reconnait cependant que ce n’est « pas satisfaisant sur le plan de la relation client », et elle a répété qu’il n’y aura pas de procédures de recouvrement forcé (huissier…) avant mai 2013.

1400 mises en demeure ont ainsi été envoyées aux professionnels de santé (dont 480 médecins), sans aucune information préalable… et alors qu’un bon nombre d’entre eux pensaient être à jour.
340 sur ces 1400 professionnels ont déjà été reçu depuis la mise en place d’un dispositif d’accueil spécifique (contrairement à l’habituelle plateforme téléphonique à Lyon, ou à l’absence de réponse aux courriers…), qui est prolongé jusqu’au 18/01/2013.
L’URSSAF souhaite ainsi mettre à plat les comptes… mais cela ne peut évidemment ne se faire qu’au cas par cas

Alors profitez du dispositif spécial d’accueil jusqu’au 18/01/2013:
– par téléphone au 05 90 93 69 77 ou 79
– sur place à Jarry sans RDV du lundi au vendredi de 7h30 à 12h, et avec RDV les lundi, mardi et jeudi de 14h à 16h (prendre RDV aux numéros ci-dessus)
– via l’adresse mail : mdrecouvrement.guadeloupe@urssaf.fr

L’envoi par l’URSSAF d’ un mail reprenant ces éléments est prévu.
Et une réunion médecins/URSSAF est prévue dans le cadre des jeudis de l’URPS (probablement en mars).

J’attire votre attention sur certains points:
– Il y a prescription des dettes antérieures à 2009, sauf si accord de payement en cours pour les dettes antérieures à 2009.
– Il ne devrait pas y avoir de procédures de recouvrement forcé (huissier) avant mai 2013
En fin de règlement de votre dette, demandez la remise ou l’annulation des pénalités, elle devrait vous être accordée.
En cas d’avoir (trop perçu…), vous pouvez demander le report sur l’année suivante ou le remboursement (normalement prescription au bout de 3 ans, donc munissez vous d’une preuve (par ex accusé réception  si votre demande est antérieure.

Ont aussi été abordé :
– Le problème des pénalités de retard dues au courrier (écopli) qui arrive à la date limite de payement… Le problème est connu et au niveau interne l’URSSAF Guadeloupe nous a répondu en tenir compte en repoussant, de façon officieuse mais régulière, la date limite de réception des règlements.
– Notez que le prélèvement automatique vous dispense de surveiller votre courrier et de stresser sur le règlement dans les délais…
– Le problème des difficultés à rentrer en contact avec l’URSSAF ( au téléphone appels traités à Lyon, absence de réponse aux courriers recommandés ou non…)
L’obscurantisme qui entoure le calcul des charges.
– Le retard de prise en compte des déclarations, pourtant renvoyées dans les temps, qui entraîne des taxations d’office.
– Le retard ou l’absence d’envoi des échéanciers pour les cotisants en prélèvement automatique (devrait arriver avant le 05 janvier, date du 1er prélèvement automatique, mais au 21 décembre de cette année toujours par reçu…)
– L’envoi non systématique des attestations FAF (Fond Assurance Formation) réclamées pour les inscriptions en formation.

En conclusion: Des interlocuteurs qui ont semblé compétents et attentifs à nos requêtes, des moyens mis en place pour solutionner les procédures en cours, d’autres rencontres prévues…
Le début d’une nouvelle relation avec l’URSSAF?
A suivre!!!

Point sur les recommandations de prise en charge de la DENGUE.

– Les dernières recommandations OMS datent de 2009 et sont principalement basées sur le test du tourniquet: technique peu répandue chez nous et dont la reproductibilité et fiabilité sont encore débattues…

Pour la prise en charge des adultes: Le document « dengue et conduite à tenir en phase épidémique » produit par l’ARS Martinique en 2009, a l’avantage de rappeler la clinique en 3 phases de la maladie, de produire un organigramme qui différencie clairement les patients à risque ou ayant des signes d’alerte, du « patient type » (le plus fréquent, sans pathologie associée, ni signe de complication), et de proposer une prise en charge adaptée à ces différents patients.

– Concernant les enfants: les recommandations de l’ARS Guadeloupe, qui s’inspirent de publications de 2007, préconisent un bilan biologique assez mal défini, systématique pour TOUS les patients et avant J3… ce qui semble abusif et ne cible pas la phase critique (classiquement autour du 5ème jour).

Un des objectifs du RETEX dengue qui a réunit en novembre 2011 des biologistes, infectiologues, pédiatres, urgentistes, épidémiologistes… des 3 DFA, est justement de formuler de nouvelles « recommandations d’orientation et de prise en charge des patients (adultes et enfants) suspects de dengue » notamment destinées aux médecins de ville, et qui répondent à « quel bilan biologique? pour qui? et quand? »
Nous nous en ferons évidemment l’écho dès quelles seront disponibles…

32èmes journées de l’HTA, décembre 2012.

hta 32A l’issu des 32èmes journées de l’HTA, vous pouvez en vous inscrivant accéder à la médiathèque des communications, parmi lesquelles la présentations du  Dr CARRERE Philippe, (chef de clinique en médecine générale en Guadeloupe) sur « multiparité et obésité en population adulte féminine guadeloupéenne » (chercher par auteur).
On notera qu’il a aussi présenter sous l’égide de l’UAG, une vidéo sur « connaissances de santé et niveau de revenu en population adulte guadeloupéenne », et 2 posters, dont l’un a obtenu le prix du meilleur poster pour le travail sur « surexposition télévisuelle et comportements à risque en population adulte guadeloupéenne » .

La Société Française d’HyperTension Artérielle (SFHTA), a émis des recommandations sur la prise en charge de l’HTA de l’adulte: rien de nouveau… mais on retiendra que l’HTA dans 20% des cas n’est pas traitée, et dans 50% des cas non controlée.