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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

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Point sur… la Prise de la Tension Artérielle.

La Société Française d’HyperTension Artérielle (SFHTA) a émis en décembre 2011, des recommandations sur les « Mesures de la pression artérielle pour le diagnostic et le suivi du patient hypertendu »:
– mesure électronique >manuelle
au bras > poignet
répétition des mesures
– position assise ou couchée
– position debout pour la recherche d’hypotension orthostatique (lors du diagnostic et des modifications thérapeutiques)
– automesure tensionnelle (AMT) de préférence après formation du patient
–  MAPA utile  en cas de discordance entre la PA au cabinet médical et en AMT (effet blouse blanche), est également la seule méthode qui permette d’obtenir des mesures pendant l’activité et le sommeil (les valeurs normales pendant le sommeil étant chez l’adulte <120/70 mmHg)

A RETENIR, EN GUADELOUPE:
• Le Programme d’Education à l’Automesure (PEA) proposé par le réseau HTA-GWAD. Après inclusion (fiche en lien), la formation en 2 séances est dispensée par des IDE eux même formés.

MAPA CHU• L‘Education AutoMesure Tensionnelle dans l’unité d’explorations cardio-vasculaires du CHUPPA: demande à faire sur la fiche ci-contre.

 

Angine: scores cliniques et TDR.


La majorité des angines est d’origine virale. Le streptocoque β-hémolytique du groupe A (SGA) est le premier agent bactérien en cause dans l’angine, mais ne se retrouve que dans 25 à 40% des angines de l’enfant et 10 à 25% des angines de l’adulte (son pic d’incidence se situant entre 5 et 15 ans).

Devant les limites du diagnostic clinique quand à l’étiologie d’une angine plusieurs auteurs ont tenté de valider des scores cliniques:
– En 1981, Centor propose un score basé sur 4 items clinique : fièvre > 38 °C, présence d’exsudat, d’adénopathies cervicales douloureuses, absence de toux. Mais chez l’adulte, la sensibilité maximale de ce test est faible (seulement 56 % pour un score à 4)
– En 1997-1998, le canadien Mac Isaac propose d’améliorer ce score, en ajoutant un item concernant l’âge du patient : +1 si âge < 15 ans et -1 si > 45 ans

Concernant la prise en charge des angines, les recommandations de 2005 sont toujours en vigueur (celles de 2011 n’ayant pas été publiées pour cause de conflits d’intérêts entre les experts et les firmes pharmaceutiques concernées…)

angine

EN PRATIQUE, EN GUADELOUPE, on retiendra:
– pour se procurer les tests de diagnostic rapide (TDR): aller dans EspacePro en bas de la page d’accueil, dans «Commandes» ou par mail à l’adresse RPS qui transfère la demande au service concerné. Les frais sont entièrement pris en charge y compris le transport (le postier ne doit RIEN vous réclamer).
les DOM sont considérés comme une zone à risque de RAA
– pas de TDR chez l’adulte ayant un score de Mac Isaac < 2,  et pas de prescription d’antibiotiques, mais d’un traitement symptomatique
TDR systématique pour les enfants à partir de 3 ans et les adultes ayant un score ≥ 2
– si TDR négatif → mise en culture
– si mise en culture ou TDR positifs → traitement antibiotique (amoxicilline en 1ère intention)

L’ETAT DES LIEUX réalisé par le Dr F.Martino dans le cadre de sa thèse, présentée en décembre 2012, sur « Utilisation des TDR et prise en charge de l’angine en médecine générale, évaluation des pratiques dans la région Guadeloupe » montre que :
• le score clinique de Mac Isaac n’est connu que par 36.4% des 110 médecins interrogés, même si ses items sont utilisés en pratique
• une sous-utilisation des TDRmoins de la moitié (43.6%) des 110 généralistes interrogés utilisent régulièrement  le TDR
341 boites de tests ont été commandées en Guadeloupe, en 2011.
• les utilisateurs sont statistiquement plus jeunes, ont une patientèle jeune, suivent des formations en ligne, sont ou ont été maîtres de stage
• 79.2% des utilisateurs trouvent l’utilisation simple et la recommande, et 95.8% des médecins pensent que les patients apprécient le TDR
les prescriptions sont influencées par le résultat du TDR dans 83.3% des cas, pour autant 66.6% des utilisateurs prescrivent une antibiothérapie après un TDR négatif
une sur-prescription d’antibiotiques, même si près de 80% des prescriptions sont adaptées aux recommandations (pénicillines, pour une durée de 5 à 8 jours)
• les motifs de non utilisation sont: un temps rallongé de consultation, la mise à disposition des tests, le manque de crédibilité, et de formation.
80.6% des non utilisateurs sont près à modifier leur pratique.

Article relu par le Dr Frédéric MARTINO, médecin généraliste.

Sources: articles: « angine » de wikipedia, et « Angine, score de Mac Isaac et TDR »

Recommandations sur le dépistage du cancer du col de l’utérus.

Recommandations sur le dépistage du cancer du col de l’utérus: un sujet dont il convient de rétablir la «vérité» et en tous cas la «réalité» après la désinformation organisée par la CGSS de Guadeloupe (via le site ameli Guadeloupe, les médecins conseils, et les délégués de l’assurance maladie [DAM]) sur l’age recommandé pour débuter le dépistage individuel du cancer du col de l’utérus par le frottis cervico-uterin (FCU).

En effet, la CGSS de Guadeloupe a fait circuler une « recommandation orale » (car aucune trace écrite dans ce sens) comme quoi en Guadeloupe les médecins devaient prescrire le frottis à partir de 20 ans??? (et non 25-65 ans comme partout en France à l’exception de la Guyane) et que les médecins généralistes seraient « notés » dans leurs objectifs de rémunération sur le nombre de frottis entre 20 et 65 ans???

Le Dr DELSOL (généraliste à Basse-Terre) et moi même nous sommes étonnées, d’une part de ne trouver aucun document écrit dans ce sens, alors que les DAM et médecins conseils maintenaient leur position. Et d’autre part, de la possibilité de modifier de façon locale les critères déterminants le calcul d’objectifs de rémunération décidés au plan national?

La HAS recommande en fait, depuis juillet 2010 (voir les évolutions) le dépistage du cancer du col de l’utérus de 25 à 65 ans, par frottis cervico-uterin tous les 3 ans (après deux frottis consécutifs normaux faits à un an d’intervalle). La recommandation dit même l’inverse de ce que véhicule la CGSS Guadeloupe, puisqu’il est précisé à la page 5, qu’un «dispositif particulier n’apparaît pas nécessaire pour les autres départements d’outre-mer» en parlant de la Guyane.

Nous avons alors posé la question aux gynécologues (Dr HALLEY et Dr KADHEL) qui n’étaient pas davantage au courant d’une telle reco, et ne sont pas en faveur (problème de surdiagnostic et surtraitement [conisation] chez des jeunes femmes, avec problèmes notamment de béance du col lors de grossesses ultérieures).
Le débat a été élargi sur l’intérêt de l’avancement de l’age du dépistage, avec le Dr BACHELLIER-BILLOT de l’AGWADEC, et il ne semble pas y avoir d’indication puisque l’incidence du cancer du col de l’utérus en Guadeloupe est comparable à celle de la métropole.
Pour information les incidences standardisées du cancer du col de l’utérus, selon le BVS d’octobre 2011 sont en Guadeloupe de 6.7/100 000, 8.78 pour la Martinique, 31.52 en Guyane!!! , 7.1 pour la France (INCa) et 9 pour l’union européenne (INCa).

La question a donc été posée en CPL le 14/03/13, et la réponse de la CGSS a été qu’il s’agit effectivement d’une recommandation interne, mais qu’ils ne savent sur quel document elle s’appuie… mais qu’en attendant une « vraie » réponse, la consigne serait donnée aux DAM d’arrêter de véhiculer une information non vérifiée…

Juste pour finir avec le dépistage du cancer du col de l’utérus, quelques mots sur le dépistage organisé:
– il fait l’objet de recommandations de l’HAS, pour autant il n’est toujours pas en place
– SAUF dans 4 départements, donc la Martinique
en Guadeloupe, le dossier déposé par l’AGWADEC, en janvier 2013, près de l’INCa pour un dépistage gratuit et ciblé (femmes assurées sociales auprès de la Mutualité Sociale Agricole et femmes consultant en PMI) n’a pas été retenu…

A venir: un article sur « Où réaliser le frottis cervico-utérin, en Guadeloupe? »

Article co-écrit et relu par les Dr BACHELLIER-BILLOT (médecin coordinateur à l’AGWADEC), Dr DELSOL (généraliste à Basse-Terre), et Dr HALLEY (gynécologue à Pointe-à-Pitre).

Scores et risque embolique dans l’ACFA.

De nombreux scores existent qui permettent d’estimer le risque embolique chez les patients en fibrillation auriculaire (sans maladie valvulaire mitrale), et d’aider à la décision de mise en place d’un traitement anticoagulant ou non.
Le score CHA2DS2VASc remplace depuis 2011 le score CHADS2 (2001).

chadsvasc

Le risque d’AVC en l’absence d’anticoagulation estimé en fonction du score CHADS2 est:
– score de 0: risque de 1.9% par an
– score de 1 et 2: risque de 2.8% à 4% par an
– score de 3 à 5 : risque de 5.9% à 12.5% par an
– score de 6 : risque de 18.2% par an

Enfin en 2012 à été développé le score R2CHADS2 qui prend en compte la fonction rénale (en rajoutant 2 points en cas de ClCr<60 mL/min), et qui améliore la prédictibilité de 8,2% par rapport au CHADS2 et de 6,2% par rapport au CHA2DS2VASc.

Les recommandations de 2010 de l’European Society of Cardiology, basées sur le score CHA2DS2VASc, préconisent:
• Score > 2 : anticoagulation orale.
• Score = 1 : anticoagulation orale > aspirine.
• pas de facteur de risque : pas de traitement antithrombotique > aspirine.

Exemple: homme de moins de 65 ans, ayant une FA isolée sans aucun facteur de risque: pas d’indication à un traitement antithrombotique.

Mais avant introduction d’un traitement antithrombotique il convient d’évaluer le risque hémorragique avec le score HAS BLED.
Et si le score est >3: prudence avec l’aspirine comme avec les AVK.

Enfin, un petit mot sur ce qu’il faut savoir des nouveaux anticoagulants oraux type Rivaroxaban (Xarelto®) et dabigatran (Pradaxa®), et la conclusion des avis de transparence pour l’un comme l’autre: pas d’avantage clinique démontré par rapport aux AVK, et notamment pas d’antidote, et un coût bien supérieur.

 Sourcesarticle wikipedia sur les scores CHADS2 et CHA2DS2VASc, et les articles sur the heart.org: Les nouvelles recommandations européennes sur la FA « collent à la pratique » et « Plus d’accidents emboliques dans la FA avec fonction rénale dégradée » et Synthèse HAS, du guide parcours de soins fibrillation atriale

Nouvelles reco dans le diabète de type 2.

Les nouvelles recommandations de la HAS sur la stratégie médicamenteuse du contrôle glycémique du diabète de type 2 sont arrivées… avec différents documents mis à disposition:
¤ La fiche mémo des objectifs glycémiques en fonction du type de patient (age, ancienneté du diabète, espérance de vie, pathologies associées…)
¤ La synthèse des recommandations (document HAS)
¤ Reco2clics: le résumé synthétique dont on retiendra le schéma thérapeutique « cas général »

dnid reco cas gen

Par rapport aux précédentes recommandations (2006), on note:
la confirmation la metformine en 1ère intention, avec une recommandation claire concernant son utilisation chez les patients insuffisants rénaux dont la clairance de la créatinine se situe entre 30 et 60 ml/min/1,73 m²: ne pas dépasser 1 500 mg de metformine par jour.
– la place des sulfamides en 2ème intention (bithérapie, et intolérance ou contre-indication à la metformine)
la disparition du paysage des glitazones
– la place en 3ème intention des inhibiteurs des alpha-glucosidases et des nouvelles molécules
• conséquence logique de la confirmation de la faible efficacité des inhibiteurs des alpha-glucosidases et des inhibiteurs de la DPP4 (baisse moyenne de 0.8% d’HbA1c), pour une tolérance que l’on sait médiocre pour les premiers, et pour les seconds un manque de recul sur les effets indésirables et un coût journalier non négligeable (Glucor® 50 ou 100 mg d’acarbose x 3/jour = 0,52 à 0,68 €/ jour, contre Januvia®/Xelevia®: 100 mg de sitagliptine x 1/jour = 1,79 €/jour)
• inhibiteurs de la DDP4, mais pour combien de temps encore sur le marché? La sitagliptine reste la seule encore autorisée (AMM) et remboursée dans cette indication. (Lire les avis de la commission de transparence de septembre 2012, et les synthèses pour en mono ou bithérapie et en trithérapie qui ont eu pour conséquence le déremboursement en mono ou bithérapie, suite au passage en ASMR IV = pas des service rendu).
• analogues GLP1 si IMC ≥ 30

Enfin pour la petite histoire, on se rappellera que les précédentes recommandations de 2006 avaient été abrogées en avril 2011, suite à un recours déposé en 2009 par Formindep, auprès du Conseil d’État contre deux recommandations de la HAS (DNID et Alzheimer), pour non respect des règles de conflits d’intérêts des experts… Dans les suites de la décision du Conseil d’Etat, la HAS était également condamnée à verser 1500 euros à l’association Formindep, et retirait « spontanément » sa recommandation dans la maladie d’Alzheimer

Nouvelles stratégies dans le dépistage de la trisomie 21

RAPPEL EPIDEMIOLOGIQUE:
La trisomie 21 ou syndrome de Down, est la plus fréquente des anomalies chromosomiques viables : elle atteint 1 enfant sur 700, avec un sexe ratio de 0,6 en faveur des garçons.
Le facteur de risque le plus connu est l’âge maternel  avec un risque inférieur à 1/1000 jusqu’à 25 ans, qui passe à 1/800 à 30 ans, 1/400 à 35 ans, 1/100 à 40 ans et 1/30 à 45 ans. Cependant dans le dépistage de masse le critère age n’est pas pertinent puisqu’il y a plus de grossesse chez les femmes jeunes, et donc en valeur absolue plus de risque que chez les femmes « agées ».

LE DEPISTAGE, en France:
Depuis 1997, il repose sur le dosage d’au moins deux marqueurs sériques maternels entre la 15ème et la 18ème semaine d’aménorrhée (SA).
Actuellement le taux de détection se situe autour de 70 %, pour les marqueurs sériques du 2ème trimestre et le taux global d’amniocentèses autour de 11% ce qui est élevé pour un examen diagnostique invasif, à l’origine de pertes fœtales.

Depuis novembre 2011 et la mise en application  de l’arrêté du 23 juin 2009 fixant les bonnes pratiques du dépistage de la trisomie 21les nouvelles modalités de dépistage pour TOUTES les femmes enceintes (quelque soit l’age) associent:
– le dosage de deux marqueurs sériques maternels: la Protéine Plasmatique Placentaire A (PAPP-A) et la fraction libre de la ß-hCG
la mesure échographique de la clarté nucale (en fonction de la longueur cranio-caudale) à réaliser entre 11 et 13+6 SA

NB: Cette stratégie n’entraîne pas la suppression du dépistage par le dosage des marqueurs sériques maternels, pratiqué au 2ème trimestre de la grossesse. Mais les recommandations préconisent de le réserver aux femmes qui n’auraient pu bénéficier du dépistage combiné du 1er trimestre, pour des raisons de délai ou d’absence de mesure adéquate de la clarté nucale.

depistage-trisomie-02

Ce dépistage combiné du 1er trimestre permet:
– d’améliorer les taux de détection de la trisomie 21 (autour de 80-85 %)
– d’éviter les situations particulièrement anxiogènes d’un premier calcul de risque basé sur la mesure de clarté nucale apparemment contradictoire avec les marqueurs du deuxième trimestre.
– de diminuer les taux de faux positifs (5%) susceptibles de conduire à une amniocentèse.

En raison des performances actuelles du dépistage,la réalisation d’un diagnostic prénatal d’emblée (amniocentèse) pour les femmes de 38 ans et plus, n’est plus justifiée.

EN PRATIQUE:
Dès la première consultation: Qu’il soit médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme, celui qui annonce le diagnostic de grossesse devra:
aborder la question angoissante de la trisomie 21 et en proposer le dépistage… tout en respecter les positions éthiques de chaque femme…
orienter vers un échographiste agréé

Dès la première échographie: qui devra être réalisée par un échographiste (gynécologue, sage-femme ou radiologue…) agréé adhérent à un réseau de périnatalité pour garantir l’assurance qualité de la mesure de la clarté nucale.
En lien: la liste des échographistes agréés de Guadeloupe (mise à jour 28/12/2012).

Concernant le prélèvement sanguin: Il peut être effectué dans un laboratoire de proximité, qui transmettra le tube pour analyse à un laboratoire agréé, ainsi que l’identité de la patiente, l’identité du prescripteur, les mesures de clarté nucale et de longueur cranio-caudale, et le numéro d’affiliation de l’échographiste au réseau de périnatalité, ce qui garanti la qualité des mesures et assure la traçabilité des résultats rendus par le laboratoire.

Au moment des résultats (rendus rapidement), l’information délivrée est essentielle pour le choix entre:
– un diagnostic précoce par biopsie de trophoblaste avec un risque légèrement majoré de fausse couche et un risque minime de résultat ambigu obligeant à pratiquer un nouveau prélèvement.
– un diagnostic plus tardif par amniocentèse.

Les limites à la mise en œuvre des nouvelles stratégies de dépistage:
– voir les patientes précocement…
connaitre la date des dernières règles (DDR), pour effectuer l’échographie du 1er trimestre dans la fourchette idéale
l’accès aux soinsPenser dans ce cas à faire appel au Réseau Périnat « Naître en Guadeloupe », et à son assistante sociale.

Sources: Synthèse du rapport d’évaluation des stratégies de dépistage de la trisomie 21, HAS, 2007Webzine HAS, Nouvelles stratégies de dépistage de la trisomie 21 : impact et mise en oeuvre Pr Marc Dommergues, gynécologie Pitié-Salpêtrière (AP-HP)

Article relu et corrigé par le Dr Guy HALLEY, gynécologue et échographiste agréé, Pointe-à-Pitre.

Point sur l’HEPATITE B.

L’HEPATITE B: 
– est une infection virale (VHB)
– très contagieuse (50 à 100 fois plus que le VIH)
– transmissible lors des relations sexuelles, par le sang ou ses dérivés, de la mère à l’enfant lors de l’accouchement et par contacts intra-familiaux
– présente chez 1,6 % de la population guadeloupéennesoit 3 fois plus que dans la population générale métropolitaine (0.65%)
– responsable de 2400 infections aiguës/an
asymptomatique dans 70% des cas
– évolue vers la chronicité (persistance de l’AgHBs > 6 mois) dans 5 à 10% des cas.
– responsable de 1300 décès/an en France dont 50 à 60 décès/an en Guadeloupe.

Il existe un VACCIN efficace (pour lequel il y a eu une polémique non fondée sur le risque de déclencher une sclérose en plaque).
En Guadeloupe, la couverture vaccinale est de 73.5% chez les enfants de 2 ans, contre 41,9 % en métropole.

En France, le DEPISTAGE de l’antigène HBs (AgHBs) est obligatoire au 6ème mois de grossesse, et pour la population générale plusieurs stratégies de dépistage biologique des hépatites virales sont proposées par l’HAS avec des avantages, inconvénients, et coûts (B=0.31 euros) à prendre en compte.

Rappel sur l’interprétation des marqueurs sérologiques
– AgHBs (B55=17.05 euros), signe la présence du VHB
– Ac-antiHBs (B60=18.6 euros), anti-corps protecteur signe la guérison, ou la vaccination (efficace si taux > 10Ui)
– Ac-antiHBc (B60), signe un contact viral (récent ou ancien)

En pratique: le schéma qui semble le plus « rentable » (B115=35.65 euros) est l’AgHBs associé à l’Ac-antiHbs, qui permet de savoir si le patient est infecté ou non (si oui bilan à compléter), et s’il est guéri ou vacciné (si oui pas besoin de renouveler le dépistage).

En cas de suspicion d’hépatite chronique (AgHBs positif et Ac-antiHbs négatif), il convient de compléter le bilan avec : AgHBc (B60=18.6 euros), AgHBe (B70=21.7 euros), dosage ARN viral VHB (B150=46.5 euros), et ALAT.

En cas d’HEPATITE CHRONIQUE confirmée, la charge virale est le marqueur clé qui permet de distinguer:
– le portage chronique asymptomatique (charge virale faible et ALAT normales), avec un taux de guérison (séroconversion HBs) spontanée de 3 à 5 % par an.
– l’hépatite B chroniqueactive (charge virale élevée et ALAT > 2 à 5 fois la normale), dont la gravité et l’évolutivité sont déterminée par l’histologie (score METAVIR).

Les objectifs du traitement sont:
– virologique : rendre indétectable l’ADN VHB
– biochimique : normaliser les transaminases
– sérologique : obtenir la séroconversion HBe (si Ag HBe positif) associée à l’arrêt de la réplication virale et à une évolution favorable vers la guérison (séroconversion HBs)
– histologique : réduire la fibrose et prévenir la cirrhose et la cancérisation (à dépister par l’échographie hépatique et le dosage annuel de l’alpha-FoetoProteine)
L’arrêt de la multiplication virale, est obtenu dans 80% des cas.

Sources: BVS novembre 2010BEH juillet 2012, spécial hépatites B et Cguide hépatite B chroniqueBEH-Web mai 2011item 83 sur infectiologie.comEtude REGLIST ORSAG 2010

Article relu et corrigé par le Dr Magali DURAND, gastro-entérologue.