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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

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Grippe 2015… encore des incohérences!

Copie -coller de l’article de la lettre d’information du SNJMG du 30/01/15 à propos de la grippe et qui résume très bien la situation:
Toujours dans la catégorie «gags officiels », la Direction Générale de la Santé (DGS) vient de s’illustrer avec un message urgent à destinations des médecins à l’occasion du début de l’épidémie de grippe. Dans ce message, la DGS préconise l’utilisation précoce de Tamiflu° sans donner la moindre référence scientifique pour étayer son propos… Mais il n’y a pas que la DGS à faire du n’importe quoi ! Dans un article du Monde hier, Isabelle Bonmarin, chargée de la surveillance de la grippe à l’Institut national de veille sanitaire (InVS), invite la population à vite se faire vacciner alors que l’épidémie a déjà commencé, que le délai d’immunisation suite au vaccin est de deux semaines et que le vaccin 2014-2015 ne prend en compte le type AH3N2 présent dans 62% des cas de grippes en France
On se croirait un peu revenu en 2009 en plein festival d’incongruités sur la grippe H1N1… à moins qu’on n’en soit jamais sortis…
Pour en savoir plus : Dossier du Formindep sur le Tamiflu°

Alerte rougeole en zone Amérique.

Alerte de la Pan American Health Organization (PAHO)  à la rougeole.
Les États-Unis connaissent en effet une épidémie qui s’est propagé à plusieurs états ainsi qu’au Canada et au Mexique.

rougeole
Pour mémoire en 2000 les USA déclaraient l’extinction de la rougeole…
Mais en 2014 ils recensaient 644 cas, dans 27 Etats, dont 59% (383 cas) au sein de communautés Amish non-vaccinées de l’Ohio.
Et entre le 1er et le 30 janvier 2015, 102 personnes de 14 états ont déjà été diagnostiqués positifs, dont 92 % liés à une patiente ayant visité le Disneyland californien à la fin 2014.
On sait le virus est extrêmement contagieux, et le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) estime que 90 % des non immunisées qui rentrent en contact avec une personne malade peuvent être infectées.

Rappel des mesures préventives vaccinales recommandées:
– enfants entre 6 à 11 mois: une dose de vaccin monovalent dans les 72 heures suivant le contact présumé (dans ce cas, l’enfant recevra par la suite deux doses de vaccin trivalent suivant les recommandations du calendrier vaccinal : 1ère dose à l’âge de 12 mois, 2e dose entre 16 et 18 mois)
 – enfant de + 12 mois et nés depuis 1980 : mise à jour conformément au calendrier vaccinal pour atteindre deux doses de vaccin trivalent
– professionnels de santé ou personnels en charge de la petite enfance, sans antécédent de rougeole ou n’ayant pas reçu deux doses de vaccin trivalent, quelle que soit leur date de naissance : une dose de vaccin trivalent.
La vaccination contre la rougeole et la rubéole est contre-indiquée pendant la grossesse, et toute grossesse doit être évitée dans le mois suivant la vaccination.
Aujourd’hui encore, malgré la généralisation du vaccin depuis 1963, dans le monde, environ 20 millions de personnes attrapent la rougeole tous les ans, et 146 000 en meurent.

Zika: ce qu’il faut savoir.

Après le Virus Zika en Polynésie, 2013-2014 et île de Yap, Micronésie, 2007 – Janvier 2014 et l’Emergence du Zika en Polynésie., les 1ers cas signalés au Brésil en février 2015, le virus Zika s’implante dans les Caraibes depuis décembre 2015.
POUR RAPPEL:
Le virus Zika (ZIKV) est un arbovirus, de la famille des Flaviviridae (comme la dengue), virus à ARN simple brin identifié initialement, en 1947 en Ouganda. La transmission est essentiellement vectorielle par des moustiques du genre Aedes dont A.aegypti., A.polynesiensis et A.albopictus.
Les symptômes apparaissent à la suite d’une période d’incubation de quelques jours après la piqûre d’un moustique infecté et persistent en général 3 à 12 jours.
Les formes asymptomatiques sont fréquentes mais l’infection liée au virus Zika se manifeste aussi par un large spectre de signes cliniques: syndrome de type « dengue
like »  associant fièvre modérée, céphalées, douleurs retroorbitaires, hyperhémie conjonctivale, myalgies,  arthralgies, oedèmes des extrémités, éruptions maculopapulaires d’évolution habituellement descendante du visage aux membres et souvent prurigineuses, des vertiges, et des troubles digestifs.
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zika brasilLe Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a émis en aout 2015 un avis et des recommandations sur la Prise en charge médicale des personnes atteintes par le virus Zika.
Enfin, l’évolution est le plus souvent favorable, sans séquelle, mais des complications neurologiques de type syndrome de Guillain-Barré ont été observées ainsi que des microcéphalies congénitales.

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BVS spécial chikungunya.

Le Bulletin de Veille Sanitaire Antilles-Guyane N°3-4-5, est entièrement consacré au Chikungunya, avec notamment:
– des articles sur la prise en charge subaigue et chronique, éléments que l’on retrouve dans les Recommandations nationales sur la prise en charge du chikungunya nouvellement parues.
–  une évaluation de l’utilisation d’immunoglobulines intraveineuses hyperimmunes pour la prévention de l’infection néonatale à virus Chikungunya – des articles sur l’entomologie et l’écologie des vecteurs
– une estimations de l’incidence des formes cliniques de la maladie au cours de l’épidémie (page 29), à partir de l’enquête ipsos dont nous avons déjà parlé.
– des éléments sur les épidémies de Guyane et St Martin…

Fin de l’épidémie de chikungunya en Guadeloupe.

chikLe dernier Point Epidémiologique (n° 33-2014) diffusé le 20 novembre, montrait un nombre de cas évocateurs inférieur à 200 (132, 139 et 60) pour les semaines 44, 45 et 46.
Il a été prévu de déclarer la fin de l’épidémie lorsque le nombre de cas évocateurs sera inférieur à 200 pendant 4 semaines consécutives.
Les données consolidées de la 47ème semaine (semaine du 17 novembre) allant dans le même sens, cela signe la sortie d’épidémie, pour la Guadeloupe.
Attention: cela ne signifie pas pour autant une absence de circulation du virus!

Enquête IPSOS « chikungunya ».

L’institut IPSOS-Antilles , a réalisé en aout 2014, pour l’ARS,  des enquêtes téléphoniques en Guadeloupe et Martinique sur 900 personnes (à partir de 15 ans ), dont il ressort:
Concernant « l’Etude d’évaluation des retombées des actions de prévention contre le Chikungunya en Guadeloupe »:
– 81% de la population sait que le vecteur de la maladie est le moustique, contre 19% qui pense qu’elle se transmet autrement que par la piqûre de moustique
-85% pensent que les messages de prévention diffusés par les autorités publiques contre le Chikungunya sont suffisamment clairs
– 61% (contre 39%) ont changé leurs habitudes ou comportement afin d’éviter de se faire piquer par les moustiques, et 69% de la population utilise régulièrement répulsifs, ou moustiquaires, ou insecticide pour vêtement
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Concernant le volet  « expérience du chikungunya et médicalisation »
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ipsos chik 1soit 152/214 = 71% de ceux qui déclarent avoir eu le chikungunya, déclarent avoir des douleurs persistantes (intermittentes ou continues).
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L’incidence obtenue à la date de l’enquête est donc de 40,7% en Guadeloupe et 32,2% en Martinique. Ces résultats sont cohérents avec les données de la surveillance par les médecins sentinelles tant en Guadeloupe qu’en Martinique.
Par ailleurs l’enquête montre que pour 10 personnes qui ont consulté, 12 disent avoir eu le Chikungunya sans avoir consulté.

Source: Diaporamas InVS et Ipsos sur « Etudes chikungunya menées par Ipsos-Antilles en Guadeloupe et Martinique », et Examen du volet « expérience du chikungunya et médicalisation » présentés au Cemié de Guadeloupe de sept. 2014.