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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

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Epidémiologie leptospirose en Guadeloupe (2012-2019)

Bilan de situation épidémiologique des cas biologiques de leptospirose, 2012-2019, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy.

 En 2018, le bilan des données de surveillance n’indique pas de recrudescence saisonnière plus importante que les années précédentes (n=72 contre 68 cas en 2017 et 75 cas en moyenne par an sur la période 2012-2016 ) (Figure 1).  Les cas surviennent tout au long de l’année, mais la majorité est identifiée d’août à décembre, période qui correspond globalement à la saison des pluies aux Antilles. La répartition mensuelle des cas indique un pic en novembre 2018, avec un nombre de cas plus important (n=25) par rapport à l’année précédente (n=16) et aux moyennes observées entre 2012-2016 (n=12).

Depuis janvier 2019, l’analyse globale des données de surveillance épidémiologique ne montre pas de survenue inhabituelle des cas de leptospirose sur nos territoires comparée à la même période des années précédentes. A noter néanmoins une légère hausse de cas observée au cours du mois de janvier 2019 (n=8 cas contre 6 cas et 5 cas en 2018 et 2017 respectivement). Ce nombre de cas reste toutefois inférieur à ceux déjà observés en 2014 (n=13) et en 2012 (n=10) pour la même période.

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Figure 1. Répartition mensuelle des cas de leptospirose (confirmés et probables) rapportés au dispositif de surveillance, 2012-2019, données reçues et traitées par l’ARS Guadeloupe Saint-Martin Saint-Barthélemy, exploitation santé publique France en région Antilles, données provisoires en 2019

Rappel de la maladie (signes cliniques, épidémiologie, principaux facteurs de risques) La leptospirose est causée par une bactérie appartenant à la famille des Leptospires (plus de 300 sérovars pathogènes rassemblés en 24 sérogroupes), avec un sérogroupe identifiée de façon prédominante aux Antilles, Icterohaemorragiae. Les leptospires se maintiennent assez facilement dans le milieu extérieur (eau douce, sols boueux).

 La contamination humaine se fait :
· soit directement par contact direct de la peau (en particulier si elle est lésée) ou des muqueuses avec des urines ou des tissus d’animaux infectés (rongeur et insectivore, chien, bovin, porc, animaux de compagnie, etc…);
·  soit indirectement par l’intermédiaire du milieu extérieur pouvant être contaminé par l’urine d’animaux infectés

La leptospirose débute après une incubation de 5 à 20 jours par l’apparition brutale d’une fièvre élevée (en général >39°C), accompagnée de douleurs musculaires, articulaires, abdominales et de forts maux de tête. La maladie peut s’aggraver 4 à 5 jours après les premiers signes et s’étendre au foie (ictère), aux reins, aux poumons, et aux méninges.

 Le diagnostic de leptospirose repose sur la conjonction d’arguments cliniques, biologiques et épidémiologiques. Le polymorphisme clinique peut conduire à un retard thérapeutique délétère par confusion avec des diagnostics différentiels tels que le virus de la grippe ou le virus de la dengue.

 Depuis le début d’année 2019, comme les années précédentes, les investigations menées par l’ARS n’ont pas mis en évidence de source commune d’exposition qui serait à l’origine de cas groupés. Les expositions à risque identifiées lors des enquêtes menées autour des cas sont principalement liées aux activités agricoles, d’élevage ou de jardinage. Des risques liés aux activités pédestres ou activités de loisirs (baignade) ont également été documentées.

 Source : ARS Guadeloupe

Rougeole : quand le médecin n’est pas vacciné !

Je partage cet article Rougeole : quand le médecin n’est pas vacciné !  de JIM.fr, qui raconte comment à la Réunion parmi les cas recensées depuis décembre 2018 « six ont plus particulièrement retenu l’attention de l’Agence régionale de Santé (ARS) de l’Océan Indien…
Les investigations menées par l’ARS ont permis de déterminer que deux médecins, eux-mêmes possiblement précédemment contaminés par des patients qu’ils avaient pris en charge aux urgences, étaient très probablement à l’origine de ces six cas de rougeole. »
Rappelons que les recommandations sont que « Les personnes nées avant 1980, non vaccinées et sans antécédent connu de rougeole ou de rubéole, qui exercent des professions de santé en formation, à l’embauche ou en poste, doivent recevoir une dose de vaccin trivalent rougeole-oreillons-rubéole. La vaccination avec une dose de vaccins trivalent ROR est fortement recommandée pour les personnes travaillant dans les services accueillant des patients à risque de rougeole grave ».

Il n’est donc pas trop tard pour nous demander si nous sommes bien à jour, et dans le cas contraire faire en sorte de l’être pour notre bien, celui de notre entourage et de nos patients!
Primum non nocere  🙂

Chlamydia: reco de dépistage.

La nouvelle recommandation  (octobre 2018), préconise un dépistage du Chlamydia systématique (pour les femmes sexuellement actives entre 15 et 25 ans) , et ciblé (chez les hommes et femmes de plus de 25 ans présentant des facteurs de risques)
Les facteurs de risques sont le multi-partenariat (au moins deux partenaires dans l’année), le changement de partenaire récent, les antécédents ou le diagnostic d’une autre IST (co-infection avec mycoplasme, gonocoque, syphilis, VIH…), les relations homosexuelles masculines, la prostitution ou le viol.
L’infection à chlamydia est fréquente, et en progression (trois fois plus de diagnostics en 2017 versus 2012). Elle est asymptomatique dans 60 à 70 % des cas, et potentiellement grave et avec un retentissement parfois sévère chez les femmes (atteinte inflammatoire pelvienne, salpingite, grossesse extra-utérine, stérilité) que chez les hommes.
Le diagnostic: par PCR sur prélèvement vaginal chez la femme, et sur prélèvement urétral ou sur 1er jet des urines chez l’homme.
La sérologie n’a pas d’intérêt.
En cas de résultat négatif : le dépistage est a répété chaque année en cas de nouveau(x) partenaire(s).
En cas de résultat positif : dans ce cas un traitement doit être prescrit le plus rapidement possible, et un contrôle doit être proposé à 3-6 mois.
Les recommandations sont: azythromycine 1g en dose unique, OU doxycyline 100mg x 2/j x 7j AVEC TRAITEMENT DU PARTENAIRE
Pour les femmes enceintes, la doxycycline est contre-indiquée.
En cas de co-infection par Neisseria gonorrhoeae, de la ceftriaxone injectable (250 mg ou 500 mg) est préconisée.

Vaccinations : une histoire de santé publique et de controverses sociales

Je vous invite à lire ce très bon article « Vaccinations : une histoire de santé publique et de controverses sociales » de la Revue Prescrire, qui retrace l’histoire de la vaccination en commençant par la variole et en passant par la poliomyélite et la tuberculose…, et les débats qui ont toujours agité la société, avec l’opposition entre intérêt public et liberté des individus… n’empêche qu’aujourd’hui la variole est éradiquée, et que ceux qui peuvent polémiquer ont la chance de ne pas faire partie des décédés de la rougeole par exemple.

01/12/2018: Journée mondiale contre le VIH.

En 2018 le thème choisit par ONUSIDA est « Connais-tu ton statut? »… plus que jamais à l’ordre du jour quand on sait que VIH : plus d’un quart des malades diagnostiqués trop tardivement 
En 2017, 5,6 millions de sérologies VIH ont été réalisées par les laboratoires de biologie médicale (de ville ou hospitaliers), en augmentation de +6,4% par rapport à 2014, plus particulièrement dans les départements d’Outre-Mer (+10,4%) qu’en métropole (+6,2%).
En 2017, les régions où l’activité de dépistage du VIH est la plus importante sont la Guyane (231 sérologies/1 000 habitants), la Guadeloupe (170), la Martinique (150), Mayotte (130), puis l’Ile-de-France (115), la Réunion (108) et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (104).
A LIRE aussi:  le BEH spécial 1er décembre 2018, et pour connaitre les actions prévues en Guadeloupe et dépendances : le Dossier de presse COREVIH 1er décembre 2018

Surveillance dengue.

Avec l’apparition des 1ers cas confirmés de dengue (DEN1) en cette fin d’année 2018 (a cette date 4 cas confirmés en Guadeloupe et 1 a St Martin), l’ARS nous rappelle:
1) la définition de cas suspect:
FIEVRE élevée (39-40°C) de début brutal évoluant depuis moins de 10 jours
– ET au moins un des signes suivants :
syndrome algique (céphalées ± arthralgies ± myalgies ± lombalgies)
± douleurs rétro orbitaires ± fatigue
– ET en l’absence de tout autre point appel infectieux

2) la CAT « biologique », dans le but de confirmer les cas et d’identifier les sérotypes circulants (surtout en début et fin d’épidémie): pour toute demande noter la date de début des signes pour le laboratoire qui déterminera ainsi de lui même la meilleure technique, et idéalement avant J7 test NS1 et PCR dengue.