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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

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Actualisation des recommandations de prise en charge de la DENGUE.

Nous avions annoncé dans notre article Point sur les recommandations de prise en charge de la dengue (décembre 2012) de nouvelles recommandations issues du RETEX dengue… Elles sont parues dans le BVS de septembre et sont bienvenues pour cette épidémie, et les suivantes…

Ce RETEX avait réunit en novembre 2011, des épidémiologistes, biologistes, infectiologues, pédiatres, urgentistes … de Guadeloupe, Martinique et Guyane.
J’y représentais les médecins sentinelles.
Le  Bulletin de Veille Sanitaire N° 6-7 : Enseignement des épidémies de dengue de 2010 pour la prise en charge et la surveillance. résume en 4 chapitres les conclusions des différents ateliers.

L’un des objectifs des cliniciens était de formuler de nouvelles « recommandations d’orientation et de prise en charge des patients (adultes et enfants) suspects de dengue » notamment destinées aux médecins de ville, et qui répondent notamment aux questions: «quel bilan biologique? pour qui? et quand?»

Le 1er chapitre est donc celui qui intéresse le plus le praticien, c’est la partie CLINIQUE: signes et symptômes de la dengue (description des 3 phases) et conduite à tenir en période épidémique (arbre décisionnel, conseils aux patients notamment sur l’hydratation et la gestion des antalgiques/antipyrétiques, repérage des signes de gravité, et des patients à risque).

arbre CAt dengue

Le 2ème chapitre est DIAGNOSTIQUE: actualisation de la stratégie diagnostique (techniques biologiques) et des définitions de cas.

Le 3ème chapitre est EPIDEMIOLOGIQUE: bilan de la surveillance des cas hospitalisés au cours des épidémies de dengue survenues en Guadeloupe et en Martinique en 2009-2010 (analyse descriptive et comparative des caractéristiques de l’épidémie dans les 2 iles) et recommandations (uniformisation des pratiques)

Le 4ème chapitre regroupe ces 3 dimensions: Décès attribués à la dengue : une harmonisation (entre les 3 DFA) de leur caractérisation.

Procédure en cas d’Accident d’Exposition au Sang (AES).

DÉFINITION: Un accident exposant au sang (AES) est défini comme tout contact avec du sang ou un liquide biologique contenant du sang et comportant soit une effraction cutanée (piqûre ou coupure) soit une projection sur une muqueuse (oeil, bouche) ou sur une peau lésée.

QUELQUES CHIFFRES, issus de la surveillance des accidents avec exposition au sang dans les établissements de santé français en 2010.
Sous l’égide du Réseau d’Alerte, d’Investigation et de Surveillance des infections nosocomiales (Raisin) et avec le Groupe d’Étude sur le Risque d’Exposition des Soignants aux agents infectieux (Geres), la surveillance des AES utilise des méthodes harmonisées au niveau national depuis 2002.
En 2010, deux établissements de soins de Guadeloupe (le CHU de Pointe-à-Pitre-Abymes, et la Clinique des Eaux Claires) participe au recueil au sein du CCLIN Sud-Ouest.

L’objectif de cette surveillance est de décrire les circonstances précises de survenue des AES pour améliorer leur connaissance et guider les stratégies de prévention qui repose avant tout sur la vaccination contre l’hépatite B des personnels, la formation, le respect des précautions standard, et l’utilisation rationnelle de matériel de sécurité.

Le risque moyen de transmission après exposition percutanée au sang d’un patient infecté est de 0,3% pour le VIH, entre 0,5 et 3% pour le VHC et entre 2 et 40% pour le VHB en l’absence de vaccination ou d’immunisation antérieure.

La transmission de virus par AES fait l’objet d’une surveillance particulière par l’institut de veille sanitaire, depuis 1991 pour le VIH, 1997 pour le VHC et 2005 pour le VHB.
En France, au 31 décembre 2009, 14 cas documentés (prouvés) et 35 cas présumés de séroconversions VIH et 64 cas prouvés de séroconversions VHC, après AES professionnels, ont été recensés. Aucun cas de contamination par le VHB n’a été déclaré depuis 2005.

Le décret n°94-352 du 4 mai 1994 relatif à la protection des travailleurs contre les risques résultant de leur exposition à des agents biologiques prévoit qu’il est de la responsabilité de l’employeur d’évaluer le risque biologique et de mettre en place les procédures requises et la mise à disposition des matériels permettant de prévenir le risque de contamination biologique (Art. R. 231-62-3, alinéa 2e).

La piqûre avec une aiguille souillée est l’AES le plus à risque de contamination. Dans la majorité des cas, la piqûre survient après le geste, au retrait de l’aiguille, lors de son recapuchonnage, avec un matériel traînant ou déposé transitoirement.

En 2010, 17 039 AES ont été recensés dont la majorité (59,9%) est notifiée par les personnels paramédicaux. Les AES sont dûs dans 51% des cas à des actes infirmiers, 19% des actes chirurgicaux, et 4% des actes médicaux.
Dans 8 cas sur 10, les AES documentés sont des accidents percutanés. Les piqûres représentent 68% des cas, les projections 18%, et les coupures 11%. Le port des gants est absent dans 29% des AES. Et dans 26% des AES, il n’y avait pas de collecteur d’aiguille à proximité.

Il est à noter que la dernière contamination professionnelle par le VIH en France date de 2004 et fait suite à une projection massive de sang au niveau oculaire.

La CONDUITE A TENIR en cas d’AES, est présentée sur les sites du Geres (Groupe d’Étude sur le Risque d’Exposition des Soignants aux agents infectieux) et atousanté (spécialisé dans les maladies professionnelles).

La conduite à tenir après un AES doit être connue de tous!
Elle est rappelée dans la circulaire inter-ministérielle n°2008-91 du 13 mars 2008 du Ministère de la Santé et du Ministère du Travail visant à préciser le dispositif permanent garantissant la possibilité d’un accès à une prophylaxie contre le VIH dans un délai court quelque soit le lieu et le mode d’exercice – public, privé ou libéral – de la personne victime d’une exposition à du sang potentiellement contaminant.

1/ NETTOYER ET DÉSINFECTER  immédiatement:
En cas de piqûre, blessure, contact avec une peau lésée:
– stopper l’activité en cours
– laisser saigner, MAIS NE PAS PRESSER POUR FAIRE SAIGNER
– nettoyer à l’eau et au savon, rincer abondamment, sécher
– réaliser l’antisepsie de la plaie par trempage au moins 5 minutes dans du Dakin®, ou  de l’eau de Javel à 10° diluée au 1/10, ou de la BETADINE® dermique (jaune), ou de l’alcool à 70°.

en cas de projection sur les muqueuses ou l’œil: rincer abondamment à l’eau ou au sérum physiologique durant au moins 5 minutes.

2/ CONTACTER IMMÉDIATEMENT UN MÉDECIN RÉFÉRENT (pour la prophylaxie du VIH) ou le médecin des urgences de l’établissement le plus proche, si possible dans l’heure qui suit pour:
évaluer l’importance du risque infectieux en fonction des éléments suivants: type d’exposition, profondeur de la blessure, type d’aiguille ou de matériel en cause, nature du liquide biologique, statut sérologique et clinique du patient source.
initier si besoin une chimioprophylaxie au plus vite, et un suivi sérologique.

On rappelle que la mise en route rapide d’une prophylaxie post-exposition par un traitement antirétroviral adapté peut réduire de 80% le risque de contamination par le VIH.

EN PRATIQUE en Guadeloupe:
CHU de Pointe-à-Pitre/Abymes: Service des Maladies Infectieuses en semaine de 8h à 16h, sinon Service des Urgences.
Centre Hospitalier (CH) de Basse Terre: Service des Urgences 7j/7 24h/24, ou CIDDIST du CHBT aux heures ouvrables.
CH de Marie-Galante: Service des Urgences 7j/7 24h/24
CH de Saint-Martin: Service des Urgences 7j/7 24h/24, ou CIDDIST aux heures ouvrables
CH de Saint-Barthélémy: Service des Urgences 7j/7 24h/24

3/ RECHERCHER ACTIVEMENT LE STATUT SÉROLOGIQUE  DE LA PERSONNE SOURCE avec les tests suivants:
– tests rapides d’orientation et de diagnostic (TROD), à confirmer ensuite par une sérologie VIH.
– sérologie VHC.
– sérologie VHB complète.

NB1: Si la personne source est porteuse connue du VIH, avec son accord, contacter son médecin pour adapter le traitement post-exposition de la personne exposée.
NB2: ce que dit le droit concernant le fait de pratiquer un test VIH sans le consentement.

4/ FAIRE ÉTABLIR UN CERTIFICAT MEDICAL INITIAL (sur un formulaire violet d’Accident du Travail/Maladie Professionnelle), par le médecin qui vous prend en charge, utile seulement si vous avez souscrit une assurance volontaire individuelle auprès de votre Caisse.
Et dans ce cas, vous devez envoyer, dans les 48h, à la CGSS de votre lieu de résidence, le certificat médical ainsi que le résultat du test sérologique pratiqué avant le 8ème jour suivant l’AES.

NOTE EXPLICATIVE IMPORTANTE, sur la couverture «Accident du Travail – Maladie Professionnelle» des libéraux: Les praticiens et auxiliaires médicaux libéraux, même conventionnés ne bénéficient pas de la prise en charge spécifique de la branche Accident du Travail-Maladie Professionnelle prévue au titre IV du code de la Sécurité Sociale (couverture à 100% des soins, appareillages et pharmacie et versement dès le 1er jour d’indemnités journalières), la condition de subordination (employeur/salarié) faisant défaut (articles L411-1 et L412-1 du code de la Sécurité Sociale).
Il est donc possible de souscrire une assurance volontaire individuelle auprès de votre Caisse Primaire d’Assurance Maladie, en faisant une demande sur le formulaire S6101C ou cerfa 11227*02.
La cotisation est basée de les revenus libéraux (compter dans les 50€/trimestre). Les prestations sont celles prévues par la législation relative aux accidents  du travail, à l’exception de l’indemnité journalière pour incapacité temporaire.
Cependant cette assurance n’est pas indispensable.
En effet, en l’absence de cette couverture spécifique, vous serez pris en charge au titre de la branche maladie comme pour n’importe qu’elle maladie, c’est-à-dire selon le taux de remboursement et le tarif conventionnel applicables (et non à 100% comme pour la branche « accidents du travail »).
Si vous bénéficiez d’une complémentaire-santé, elle prendra en charge la part restante.

5/ FAIRE LE SUIVI SEROLOGIQUE jusqu’au 3ème mois qui suit l’AES (ou 4ème mois si un traitement prohylactique a été prescrit). Ce suivi peut être prolongé jusqu’au 6ème mois en cas de risque VHC.
Adresser à la caisse le résultat des sérologies pratiquées au 3ème mois (ou 4ème mois si un traitement prophylactique a été prescrit).

6/ FAIRE ETABLIR UN CERTIFICAT FINAL au 6ème mois si tests négatifs, ou à la fin des soins, (toujours si vous avez souscrit l’assurance volontaire).

Sources: article Couverture Risque Accident Travail/Maladie Professionnelle pour le libéral sur le forum des  l’internat Antilles-Guyane, et Procédure Ameli-Val d’Oise, en cas d’AES pour les infirmiers libéraux
Biblio:  http://www.cclin-sudouest.com/pages/thema_aes.html

Article relu et corrigé par le Dr François BISSUEL, du CIDDIST du CHBT. 

Certificat de décès électronique.

A l’installation de EspacePro, j’avais bien noté l’item «certificat de décès»… j’avais même poser la question de l’utilisation à la cellule de veille sanitaire de Guadeloupe… mais en pratique je ne voyais pas bien comme faire…
Le dernier UGeZapping (n°72) du Dr BRONNER nous donne la solution, que je partage avec vous 🙂

D’après le BEH N°7 mars 2013 « Évaluation de la qualité des certificats de décès en France : l’apport de la certification électronique » seuls 5% des décès sont declarés en ligne, principalement en milieu hospitalier, ce qui est logique puisqu’à domicile la connexion Espace Pro avec CPS c’est plus compliqué…
Pourtant, il semble qu’il suffit d’autoriser la levée de corps par les pompes funèbres, par un certificat libre attestant « la mort réelle et constante » et de demander à la famille de passer chercher ledit certificat au cabinet.

Les avantages sont:
• pour l’Inserm et le CépiDc (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de Décès)
– une diminution des coûts (impression des certificats, envoi, saisie…)
– un retour d’information plus rapide (24h dans 90% des cas, contre plusieurs mois via l’ARS)
– un dénombrement plus rapide des causes de décès pour l’amélioration de la veille et l’alerte sanitaire (exemple de la canicule)
– souvent une qualité de renseignement supérieure.

• pour le médecin:
– une facilité d’utilisation, avec une aide au remplissage du certificat
– une sécurisation, et une confidentialité accrues de l’information
– plus besoin d’aller chercher les certificats papiers en mairie (même si souvent les pompes funèbres nous les procurent), mais nécessité d’imprimer et de tamponner les 3 exemplaires à remettre à la famille.
– enfin un téléservice proposé par EspacePro utile en terme de santé publique…

J’AI DONC TESTE pour vous 🙂
MAIS impossible de me connecter via ma CPS!!! Le problème est en cours d’analyse… Cependant j’ai écrit à l’adresse indiquée (certdc.cepidc@inserm.fr), et obtenue une réponse rapide, et en échange de mon numéro RPPS, un code d’accès provisoire pour me connecter à l’espace professionnel sur:
https://sic.certdc.inserm.fr

Une fois connecté, vous avez accès au Guide de l’utilisateur dans le cadre d’un exercice à titre individuel, et vous pouvez tester la procédure dans “Votre profil” puis “Médecin déclarant, exercice a titre individuel en mode apprentissage”… en attendant un test « en vrai ».

Article relu et corrigé par Mme Emilie HARBEBY, pour l’Inserm-CépiDc.

Le réseau des médecins sentinelles de Guadeloupe.

La Plateforme de Veille et d’Urgences Sanitaires (PVUS) de Guadeloupe vous présente le réseau de médecins sentinelles de Guadeloupe, bilan 2011-2012, InVS, premier réseau sentinelle de France, créé en 1983 (avant la Martinique en 1986, et la Métropole à partir de 2004).

RÉPARTITION et REPRÉSENTATIVITÉ:
Initialement constitué de 18 médecins, le réseau s’est développé, et il compte en 2012, 46 médecins sentinelles pour la Guadeloupe et ses dépendances (21 en Grande-Terre, 19 en Basse-Terre, 3 à Marie Galante, 2 aux Saintes et 1 à La Désirade).

Les médecins du réseau représentent 15,6 % de l’ensemble des médecins répartis de façon homogène sur le territoire (13 % en Grande-Terre, 17 % en Basse-Terre, 38% à Marie-Galante, 75% aux Saintes, et 100 % à La Désirade) et sont considérés comme représentatif de l’activité médicale de ville, ce qui permet des estimations pour l’ensemble de la population guadeloupéenne

DÉFINITION ET RÔLES DU MÉDECIN SENTINELLE:
Un médecin sentinelle est un médecin généraliste volontaire dont les 2 rôles principaux sont:
DECLARER des données hebdomadaires de surveillance portant sur:
• Les syndromes dengue-like : température ≥38° avec un début brutal, évoluant depuis moins de 7 jours, sans point d’appel infectieux et avec au moins un des signes suivants: céphalées, douleurs rétro orbitaires, myalgies, arthralgies.
• Les syndromes grippaux : fièvre > 39°C d’apparition brutale accompagnée de myalgies et de signes respiratoires.
• Les infections respiratoires (autres que la grippe),
• Les bronchiolites: Dyspnée expiratoire avec signes obstructifs et difficulté à expectorer dans un contexte infectieux chez des enfants de 0 à 2 ans
• Les conjonctivites: Inflammation oculaire en dehors d’un contexte contagieux avec sensations de brûlures ou larmoiements ou sécrétions lacrymales ou sensibilité à la lumière.
• Les gastro-entérites aiguës: épisode brutal de diarrhée, avec ou sans fièvre, avec ou sans vomissement.
• La varicelle: Éruption typique érythémato-vésiculeuse durant 3-4 jours avec phase de dessiccation débutant de façon brutale.

SIGNALER des évènements sanitaires survenant dans le cadre de son activité et pouvant avoir un impact sur la santé publiqueévènements indésirables graves,  maladies à déclaration obligatoire, évènement inhabituel,  survenue de cas groupés dans le temps et l’espace ou susceptibles d’avoir un potentiel épidémique…
Ainsi la PVUS a reçu 86 signalements en 2011 et 84 en 2012. Ils concernaient des Toxi-Infections Alimentaires Collectives (TIAC), des cas de ciguatéra, des pathologies infectieuses (rougeole, légionellose, leptospirose, choléra, tuberculose…) et des pollutions environnementales (pollution hydrique, échouages d’algues…).

Sources: le BASAG (Bulletin d’Alerte et de Surveillance Antilles Guyane) de juin 2008 sur les réseaux sentinelles, et le réseau de médecins sentinelles de Guadeloupe, bilan 2011-2012, InVS

Recommandations sur le dépistage du cancer du col de l’utérus.

Recommandations sur le dépistage du cancer du col de l’utérus: un sujet dont il convient de rétablir la «vérité» et en tous cas la «réalité» après la désinformation organisée par la CGSS de Guadeloupe (via le site ameli Guadeloupe, les médecins conseils, et les délégués de l’assurance maladie [DAM]) sur l’age recommandé pour débuter le dépistage individuel du cancer du col de l’utérus par le frottis cervico-uterin (FCU).

En effet, la CGSS de Guadeloupe a fait circuler une « recommandation orale » (car aucune trace écrite dans ce sens) comme quoi en Guadeloupe les médecins devaient prescrire le frottis à partir de 20 ans??? (et non 25-65 ans comme partout en France à l’exception de la Guyane) et que les médecins généralistes seraient « notés » dans leurs objectifs de rémunération sur le nombre de frottis entre 20 et 65 ans???

Le Dr DELSOL (généraliste à Basse-Terre) et moi même nous sommes étonnées, d’une part de ne trouver aucun document écrit dans ce sens, alors que les DAM et médecins conseils maintenaient leur position. Et d’autre part, de la possibilité de modifier de façon locale les critères déterminants le calcul d’objectifs de rémunération décidés au plan national?

La HAS recommande en fait, depuis juillet 2010 (voir les évolutions) le dépistage du cancer du col de l’utérus de 25 à 65 ans, par frottis cervico-uterin tous les 3 ans (après deux frottis consécutifs normaux faits à un an d’intervalle). La recommandation dit même l’inverse de ce que véhicule la CGSS Guadeloupe, puisqu’il est précisé à la page 5, qu’un «dispositif particulier n’apparaît pas nécessaire pour les autres départements d’outre-mer» en parlant de la Guyane.

Nous avons alors posé la question aux gynécologues (Dr HALLEY et Dr KADHEL) qui n’étaient pas davantage au courant d’une telle reco, et ne sont pas en faveur (problème de surdiagnostic et surtraitement [conisation] chez des jeunes femmes, avec problèmes notamment de béance du col lors de grossesses ultérieures).
Le débat a été élargi sur l’intérêt de l’avancement de l’age du dépistage, avec le Dr BACHELLIER-BILLOT de l’AGWADEC, et il ne semble pas y avoir d’indication puisque l’incidence du cancer du col de l’utérus en Guadeloupe est comparable à celle de la métropole.
Pour information les incidences standardisées du cancer du col de l’utérus, selon le BVS d’octobre 2011 sont en Guadeloupe de 6.7/100 000, 8.78 pour la Martinique, 31.52 en Guyane!!! , 7.1 pour la France (INCa) et 9 pour l’union européenne (INCa).

La question a donc été posée en CPL le 14/03/13, et la réponse de la CGSS a été qu’il s’agit effectivement d’une recommandation interne, mais qu’ils ne savent sur quel document elle s’appuie… mais qu’en attendant une « vraie » réponse, la consigne serait donnée aux DAM d’arrêter de véhiculer une information non vérifiée…

Juste pour finir avec le dépistage du cancer du col de l’utérus, quelques mots sur le dépistage organisé:
– il fait l’objet de recommandations de l’HAS, pour autant il n’est toujours pas en place
– SAUF dans 4 départements, donc la Martinique
en Guadeloupe, le dossier déposé par l’AGWADEC, en janvier 2013, près de l’INCa pour un dépistage gratuit et ciblé (femmes assurées sociales auprès de la Mutualité Sociale Agricole et femmes consultant en PMI) n’a pas été retenu…

A venir: un article sur « Où réaliser le frottis cervico-utérin, en Guadeloupe? »

Article co-écrit et relu par les Dr BACHELLIER-BILLOT (médecin coordinateur à l’AGWADEC), Dr DELSOL (généraliste à Basse-Terre), et Dr HALLEY (gynécologue à Pointe-à-Pitre).

Bilan 2010-2013 de la surveillance épidémiologique hebdomadaire, par le réseau sentinelle de Guadeloupe.

Le réseau des médecins sentinelles de Guadeloupe, existe depuis 1983, et compte en 2012, 46 médecins sentinelles pour la Guadeloupe et ses dépendances (21 en Grande-Terre, 19 en Basse-Terre, 3 à Marie-Galante, 2 aux Saintes et 1 à la Désirade).

Les médecins du réseau représentent 15,6 % de l’ensemble des médecins répartis de façon homogène sur le territoire (13 % en Grande-Terre, 17 % en Basse-Terre, 38% à Marie-Galante, 75% aux Saintes, et 100% à La Désirade) et sont considérés comme représentatifs de l’activité médicale de ville, ce qui permet à partir notamment des déclarations de cas hebdomadaires des estimations pour l’ensemble de la population guadeloupéenne, et des courbes épidémiologiques de suivi comme celles présentées ci-dessous sur:

1)  LA DENGUE (ou plus exactement les syndromes dengue-like) : avec mise en évidence l’épidémie de 2010 à DENV-1 et 4.
dengue2) LA GRIPPE (ou plus exactement les syndromes grippaux), avec mise en évidence de l’épidémie 2010-2011 (17 100 cas estimés)

grippe3) LA BRONCHIOLITE avec identification de VRS en 2012.

bronchioloite

4) LES CONJONCTIVITES, avec l’épidémie de 2010-2011, et ses 2 pics à 340 cas estimés/semaine.

conjonctivites

5) LES GASTRO-ENTÉRITES AIGUËS (GEA) , avec des épidémies annuelles (16 000 cas estimés en 2011-2012).
GEA6) LA VARICELLE, avec l’épidémie de 2011 (5500 cas estimés).
varicelle

Source: le réseau de médecins sentinelles de Guadeloupe, bilan 2011-2012, InVS

Voir aussi les bilans 2011-2012 des réseaux de médecins sentinelles de St Martin et St Barth, et de Martinique.

Donneurs d’Alerte: Epidémio, Toxico, et Hématologie.

En lien, l’article «L’épidémiologie, une science au service des l’industrie?», en ligne sur le blog du Dr William DAB, épidémiologiste: «Des risques et des Hommes. Incertitudes et démocratie».
Un article sur l’épidémiologie et la toxicologie, pour OUVRIR LE DÉBAT qui mérite une clarification de la limite des paramètres entre les effets inattendus ou pervers de ces deux sciences et les enjeux de santé publique.

Le Pr William DAB, a été un Directeur de la Santé en France (il est venu en Guadeloupe), et il n’ignore pas que les enjeux sociétaux sont répartis entre l’intérêt des victimes qu’il semble présupposer exagérer les effets oncogènes de l’environnement, ceux des industriels qui les minorent, et les institutions d’État de la Santé Publique qui seraient censés les arbitrer…L’équité de cet arbitrage resterait une vertu indiscutable et légitime…

La réalité et l’actualité des faits semble faire évoluer ces contingences vers plus de complexité.
A travers l’exemple Guadeloupéen, nous devons nous questionner sur nos systèmes d’alerte et les conséquences de la place d’un autre acteur plus actuel mais qui est de plus en plus prégnant c’est le WEB, la blogosphère, les RSS…
J’ai lancé, en tant que seul hématologue exerçant dans un DOM, en Guadeloupe, en 2010, une alerte sur l’émergence des hémopathies malignes, comme les lymphomes, les myélomes, sur une petite étude épidémiologique, au congrès de la SFH (Société Française d’Hématologie). Peu de temps après, le «Plan Chlordécone» est arrivé en Guadeloupe, ayant permis la création d’un registre limité à 3 ans et les travaux épidémiologiques de l’équipe INSERM en place ont confirmé le rôle délétère sur l’incidence des cancers de la prostate et sur le développement cognitif des enfants…Les premiers résultats du registre viennent de tomber, les hémopathies malignes arrivent au 4ème rang des cancers en Guadeloupe !…Cette alerte passe inaperçue car, entre autres raisons, j’ai été le seul hématologue clinicien ayant exercé en Guadeloupe ces dernières années et j’y suis parti depuis 3 ans !…
Pour un clinicien de mon âge, l’épidémiologie et la toxicologie ne sont que des outils diagnostiques, comme le microscope et la radiologie appliqués à des populations ou des groupes, la médecine préventive ou curative à appliquer à ces populations procède en utilisant ces outils mais pas seulement: le bon sens, le principe de précaution, sont des outils de plus en plus négligés, de même que l’expérience, tous ces outils orientent les décisions médicales…
Lorsque j’étais étudiant médecin, il y a 40 ans, la précaution par rapport au bitume était déjà un acquis, la leucémie myéloïde chronique était la maladie des cantonniers (épidémiologie) et on savait que les cancers de la peau étaient induits par le bitume en apprenant l’oncogénèse (toxicologie).
Aujourd’hui tous ceux qui ont un impact décisionnel nous devrions utiliser tous nos outils et non nous fier qu’aux deux outils épidémiologie et toxicologie…
Illustration des divergences et des défiances entre les positions des institutions d’État et les victimes supposées, sur divers problèmes non résolus : Impact des cancers de la thyroïde post TCHERNOBYL, Amiante, Chlordécone et autres pesticides, bitume…
Les donneurs d’alerte et les décideurs de la santé publique devraient être redéfinis et impliquer plus les citoyens…

Le plan Cancer III est en instance, je vous invite à vous connecter sur le site de l’INCa (Institut National du Cancer), vous pouvez y laisser vos observations avant le 20 mai, n’hésitez pas vous aussi à donner l’alerte!!!

En Guadeloupe, les hémopathies malignes sont endémiques, liées en grande partie à l’environnement, toujours pas d’hématologue clinicien depuis mon départ, toujours pas de service hospitalier dédié à l’hématologie dans les établissements de santé, le recours reste la Martinique ou la France hexagonale!…

Dr Michaël FINAUD, hématologue.

Maladies à déclaration obligatoire…tous « sentinelles ».

Nous sommes tous des sentinelles notamment lors du signalement d’une maladie de la  liste des 31 maladies à déclaration obligatoire.

Retenir en Guadeloupe:
– La dengue est exclue de la liste.
– La rougeole dans le contexte mondial (recrudescence) et régional (cas groupés début 2011 à Saint-Martin).
– Le choléra dans le contexte de proximité avec Haiti, et des 2 cas confirmés à Saint Martin en 2012.
-Les TIAC (Toxi-Infections Alimentaires Collectives), y penser et les signaler sans attendre au 05 90 410 200 et/ou en utilisant la fiche de signalement.

NOTA BENE:
-Les cas de ciguatera sont à signaler dès le premier cas (à la différence des TIAC par définition ≥ 2 cas)
-L’infection à VIH, le paludisme d’importation, la tuberculose… sont des diagnostics biologiques déclarés par les laboratoires.

A lire: BVS 2013-01 spécial MDO dans les DFA