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Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

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Le Registre Général des Cancers de Guadeloupe.

registre K logo Les registres de morbidités sont des structures épidémiologiques qui réalisent l’enregistrement continu et exhaustif des cas d’une pathologie donnée dans une région géographique donnée et qui, à partir de cet enregistrement, effectue, seule ou en collaboration, des études visant à améliorer les connaissances concernant cette pathologie.
Ils sont essentiels pour la production d’indicateurs épidémiologiques : incidence et mortalité par sexe par période, par classe d’âge ; probabilité de survie après un diagnostic de cancer. Ces indicateurs sont utilisés pour l’élaboration de stratégies de prévention, l’amélioration de la prise en charge des patients et le développement de la recherche en épidémiologie.
Les registres peuvent aussi mettre en évidence des inégalités sociales et/ou des
inégalités territoriales de santé.

Les registres fonctionnent dans le cadre d’un réseau de collaborations locales avec les professionnels du système de soins mais aussi nationales et internationales du fait de l’utilisation de règles communes d’enregistrement.

Il existe en France, 15 registres généraux (toutes localisations cancéreuses) et 10 registres spécialisés faisant partie du réseau Français des registres de cancers (réseau Francim).

Présentation du registre de Guadeloupe
Responsable: Dr Jacqueline DELOUMEAUX 
Année de création: 2008
Autorisation CNIL: 29 juin 2009 (N° 909113)
Année de première qualification: 2011
Localisation: CHU de Pointe-à-Pitre
Coordonnées: 05 90 89 16 99, secretariat.registre@chu-guadeloupe.fr
Financeurs: Institut de veille sanitaire, Institut National du Cancer, ARS Guadeloupe
Population cible: Guadeloupe et collectivités territoriales de Saint-Martin et Saint-Barthélemy (450 000 habitants)

Collaborations :
Etablissements de soins (DIM et service de soins): CHU de Pointe-à-Pitre, Centre Hospitalier de la Basse-Terre, Centre Hospitalier de Saint-Martin, Cliniques des Eaux-Claires, Polyclinique de Guadeloupe, Centre Médico-sociale.
Laboratoires d’Anatomo-Cyto-Pathologie : CHU, cabinet Dr Trival, cabinet Dr Téron-Aboud.
Assurance Maladie : CNAMTS, RSI
Structures: Karukéra-onco (Réseau de cancérologie de Guadeloupe), AGWADEC (Association Guadeloupéenne de dépistage des cancers), Centres de Coordination en Cancérologie de Basse-Terre et Grand-Terre (3CGT)

Fonctionnement :
Recueil rétrospectif (n-2) de données socio-démographiques et médicales à partir des différentes sources d’informations.
La codification des cas de cancer se fait à partir de la Classification Internationale des maladies pour l’Oncologie 3ème version (CIM O3).

Le cancer en quelques chiffres en Guadeloupe :
Plus de 1500 nouveaux cas par an.
Sex ratio de 1,7
Moyenne d’âge : 66 ans (±13) chez les hommes, 61 ans (± 16) chez les femmes.

Le cancer de la prostate chez les hommes représente 1/3 des cas nouveaux cas de cancers toutes localisations confondues.

registre 1

 

registre 2

 A venir:
Le bulletin du registre pour la fin du 1er trimestre 2013
– Un article sur la procédure de signalement au Registre des cancers par les médecins.

Point sur la LEPTOSPIROSE aux Antilles.

Point sur la leptospirose à partir de 2 sources récentes:
le Bulletin de Veille Sanitaire, Antilles-Guyane, juillet 2013, sur la leptospirose en Guadeloupe et Martinique, avec plusieurs volets: épidémiologie, incidence, diagnostic, clinique, traitement, prévention…
– le rapport de l’INVS sur l’incidence de la leptospirose aux Antilles en 2011 qui avait été présenté aux 3èmes JIRVS (3èmes Journées Inter-Régionales de Veille Sanitaire des Antilles-Guyane, au Gosier, en octobre 2012).

lepto chiffres

On retiendra en Guadeloupe, en 2011:
– une incidence annuelle estimée à 69.4 cas pour 100 000 habitants (contre 0.47 en métropole), avec 89% des cas entre juillet et décembre.
– une incidence cas hospitalisés de 26/100 000 habitants
– une incidence cas sévères (décès et/ou admission en service de réanimation et/ou épuration extra-rénale et/ou ventilation mécanique) de 5.2/100 000 habitants
– une létalité estimée à 3%.

L’étude en Guadeloupe, en 2011, a porté sur :
687 cas évocateurs (syndrome dengue-like): 512 en hospitalier (dont 100% prélevés) et 175 en « cabinet de ville sentinelle » (dont 47% prélevés).
126 cas confirmés (115 en hospitalier soit 22% des prélèvements, et 11 cas en ville soit 13% des prélèvements).
• 87% étaient des hommes
(109/126soit un sex ratio de 6.4)
65% d’entre eux (81 cas) avaient entre 20 et 59 ans, 29% plus de 60 ans (37 cas) , et 7% moins de 20 ans (8 cas).

Infections Sexuellement Transmissibles (IST) en Guadeloupe.

Rappel sur les IST:
orsag 3

D’après l’étude REGLIST de ORSAG en 2010, les taux de positivité (proportion de tests positifs pour 100 tests réalisés) en Guadeloupe sont les suivants :

orasg xx

A noter:
– La recherche du HPV par PCR sur prélèvement vaginal, ne se fait qu’à la suite d’anomalies du frottis cervico-vaginal (ASC-US). Le taux de positivité retrouvé est de 34.5%, ce qui étendu à la population générale donne une prévalence de 24.6%.
– La recherche de mycoplasmes se fait par culture sur prélèvement génital ou sanguin. Le taux de positivité (34.5%) n’est pas interprétable, sans le décompte des germes, qui permet de distinguer l’infection, du portage simple qui est chez la femme de 50% pour U.urealiticum, et 15% pour M.hominis.

On retiendra:
– Le diagnostic chlamydia se fait par PCR sur prélèvement vaginal (la sérologie n’a plus lieu d’être prescrite). Il reste peu demandé, alors qu’on retrouve un taux élévé (3.8%) de positif.
– Le taux de 1.6% de portage de l’AgHBs (près de 3 fois celui de la Métropole: 0.65%)

Coût indicatif de ces examens de dépistage, en euros:
– sérologie VIH: B54 = 16.74
– AgHBS: B55 = 17.05
– AcantiVHC: B60 = 18.6
– TPHA + VDRL: B20 = 6.2
– recherche de gonocoque à l’examen direct sur prélèvement génital: B140 = 43.4
– recherche de mycoplasme après culture du prélèvement sanguin ou génital: B40 = 12.4
– PCR chlamydia sur prélevement vaginal: B85 =26.35
– PCR HPV sur prélèvement vaginal: B140 = 43.4

Point sur la CIGUATERA, en Guadeloupe.

EPIDEMIOLOGIE:
Ces dernières années, en Guadeloupe, ont été signalés en moyen 3 cas/an de ciguatéra (intoxication à la ciguatoxine).
Le communiqué de presse de la préfecture de Guadeloupe du 05/12/2012 fait état de 57 cas confirmés depuis début 2012.

PHYSIO-PATHOLOGIE:
La ciguatoxine est produite par une micro-algue (Gambierdiscus toxicus) présente dans les récifs coralliens qui s’accumule au fil de la chaîne alimentaire chez les poissons de récif et leurs prédateurs.
 

Le risque d’intoxication dépend principalement de 3 facteurs:
– Le poisson: les espèces à risque sont listées par l’arrêté préfectoral N° 2002-1249, interdites à la consommation, et à fortiori à la vente!!!
Le poids et la taille: plus un poisson est grand (en taille et en age), plus il a accumulé de toxine.
– Le lieu de pêche: plus de risque dans les îles du Nord (Antigue, Barbude, Saint-Martin…)

CLINIQUE:
Dans la majorité des cas, les signes apparaissent entre 2 et 24h après le repas.
La clinique est extrèmement polymorphe:
– en gravité: 
formes asymptomatiques, bénignes, ou graves (déshydratation, choc), voire fatales (<1% des cas, par choc ou paralysie respiratoire), fonction de la quantité de toxine ingérée, et de la dose antérieure cumulée.
– en durée: 
formes  aiguës (type gastro-entérite) à chroniques (ex: prurit ou dysesthésies sur plusieurs mois), avec des récurrences décrites lors de nouvelle consommation de poisson.
– en symptomatologie: formes digestives (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées…), neuro-musculaires (asthénie, faiblesse des membres, paresthésies autour de la bouche et aux extrémités, dysesthésies au froid, prurit -d’ou le surnom local de « grattelle »- arthralgies, myalgies, crampes, ataxie, vertiges, hallucinations… et dans les formes sévères des convulsions et des paralysies respiratoires), cardio-vasculaires (lipothymie, hypotension, bradycardie, choc…)

La prise en charge est essentiellement symptomatique, fonction des signes  et de leur gravité.

EN PRATIQUE:
Y penser
en cas de troubles (notamment digestifs +/- tendance lipothymique, prurit, paresthésies) suite à une consommation de poisson.
Signaler dès le 1er cas au 05 90 410 200, et dès 2 cas remplir une fiche de signalement TIAC (Toxi-Infection Alimentaire Collective). Si possible, conserver les restes du repas au congélateur et les faire analyser.

PREVENTION: 
Les pêcheurs (professionnels ou amateurs), doivent savoir reconnaître les espèces vénéneuses, ou susceptibles de l’être compte tenu de leur taille et les écarter de la consommation et à fortiori de la vente.
Les consommateurs doivent être vigilants quant à l’origine du poisson.
Bien vider les poissons. Ne pas manger les viscères, la tête, ou les œufs.
Ne pas se fier aux méthodes de détection populaires (fourmis, chats, cuillère en argent…).

Sources:  wikipédiathèse C.Bonnat, 1995Les toxines marines : problèmes de santé en émergence, 2003, Marie-Ludivine Chateau-DegatBASAG aout 2008La ciguatera dans les Antilles Francaises 2008, InVSBulletin de Veille Sanitaire Antilles-Guyane, 03-2013

Point sur les recommandations de prise en charge de la DENGUE.

– Les dernières recommandations OMS datent de 2009 et sont principalement basées sur le test du tourniquet: technique peu répandue chez nous et dont la reproductibilité et fiabilité sont encore débattues…

Pour la prise en charge des adultes: Le document « dengue et conduite à tenir en phase épidémique » produit par l’ARS Martinique en 2009, a l’avantage de rappeler la clinique en 3 phases de la maladie, de produire un organigramme qui différencie clairement les patients à risque ou ayant des signes d’alerte, du « patient type » (le plus fréquent, sans pathologie associée, ni signe de complication), et de proposer une prise en charge adaptée à ces différents patients.

– Concernant les enfants: les recommandations de l’ARS Guadeloupe, qui s’inspirent de publications de 2007, préconisent un bilan biologique assez mal défini, systématique pour TOUS les patients et avant J3… ce qui semble abusif et ne cible pas la phase critique (classiquement autour du 5ème jour).

Un des objectifs du RETEX dengue qui a réunit en novembre 2011 des biologistes, infectiologues, pédiatres, urgentistes, épidémiologistes… des 3 DFA, est justement de formuler de nouvelles « recommandations d’orientation et de prise en charge des patients (adultes et enfants) suspects de dengue » notamment destinées aux médecins de ville, et qui répondent à « quel bilan biologique? pour qui? et quand? »
Nous nous en ferons évidemment l’écho dès quelles seront disponibles…

01-12-2012: Journée de lutte contre le VIH.

En ce 1er décembre 2012, journée du VIH…

A lire: Le BVS 2012-10, spécial VIH aux Antilles-Guyane.

A suivre: L’arrivée des Test Rapide d’Orientation Diagnostic (TROD), en ville.
Une formation rémunérée à l’utilisation des ces tests a eu lieu le 22 novembre dernier. A l’issue de celle-ci, 20 médecins généralistes de Grande-Terre se sont portés volontaires pour tester la faisabilité en ville. L’étude se déroulera entre les 3 et 8 décembre, et on espère en connaitre rapidement les résultats… Cette opération est soutenue notamment par les URPS (Dr Lethuillier) et le COREVIH (Dr Messiaen).
A lire à ce sujet:  L’article page 18 du BVS 2012-10, spécial VIH : bilan d’un an d’expérimentation des TROD, par les médecins libéraux de Guyane.

InVS et Cire

L’Institut de veille sanitaire (InVS) est un établissement public placé sous la tutelle du ministère chargé de la Santé. Sa mission « observer, surveiller, alerter » est relayée en région par les Cellules interrégionales d’épidémiologie (Cire), placées sous la responsabilité scientifique de l’InVS et installées au sein des Agences régionales de Santé (ARS).

Le dispositif de veille sanitaire aux Antilles-Guyane est présenté dans le bulletin de veille sanitaire BVS n°4, avril 2011.

Leurs missions :
– Coordonner et animer la veille sanitaire régionale, en particulier dans le cadre du plan régional relatif à l’alerte et à la gestion des situations d’urgence sanitaire (loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique).
Collaborer étroitement avec les services déconcentrés du ministère chargé de la Santé et apporter une expertise indépendante tournée vers l’aide à la décision.
Recueillir, exploiter, analyser et interpréter les données de surveillance de l’état de santé de la population, permettant de détecter et d’évaluer précocement tout évènement sanitaire pouvant constituer une menace de santé publique. (dengue, leptospirose, grippe…)
– Apporter sur le terrain une réponse rapide aux signaux d’alerte sanitaire : analyse, investigation, évaluation du risque, proposition de gestion de l’alerte (dengue, paludisme…)
Mener des études en appui à des programmes de santé publique (chlordécone…)
Coopérer au plan international notamment avec les principaux partenaires de la Caraïbe.
Contribuer à la formation des professionnels de santé dans les domaines de l’épidémiologie et de l’évaluation des risques.

Réalisations interrégionales
– Priorisation des maladies infectieuses
– Guide de surveillance de la dengue
– Plans relatifs à l’alerte et à la gestion des situations urgence sanitaire (Pragsus)
– Programmes de surveillance, d’alerte et de gestion des épidémies de dengue(Psage)

Des outils de diffusion d’information
Les bulletins: d’Alerte et de Surveillance Antilles-Guyane: BASAG de 2003 à 2008 puis les bulletins de Veille Sanitaire: BVS depuis 2010
Les points épidémiologiques (dengue, grippe, bronchiolite, gastro-enterite…)
La page Cire de Guadeloupe,  sur le site de l’ARS, ou sur le site InVS.

 

3èmes Journées Inter-Régionales de Veille Sanitaire des Antilles-Guyane, octobre 2012.

3eme JIRVS
Les 3èmes JIRVS Antilles-Guyane ont eu lieu au Gosier les 26 et 27 octobre 2012. Le BVS-AG, aout-sept.2012 y est consacré, avec des résumés des communications, et sur le site de l’INVS un accès en ligne aux diaporamas supports des communications orales, classées par sessions:

– veille et recherche (surveillance animale, génotypes du BK…)
international (règlement sanitaire, alertes…)
environnement ( chlordécone, algues, brumes du Sahara…)
santé publique (cancers, vaccinations…)
émergences (grippe, chikungunya…)
infectieux (dengue, rubéole, rougeole, VIH…) avec une session spéciale leptospirose (incidence et mortalité, cas groupés…)