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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

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Info leptospirose // trail.

L’ARS attire l’attention sur les patients (sportifs) qui participent aux trails et/ ou canyoning (activités à risque de transmission de la leptospirose), en Guadeloupe (Volcano, le trail de la mangrove, trail des grands fonds…) ou ailleurs …
Pour rappel:
L’incubation dure de 4 à 14 jours. De nombreuses formes cliniques, allant du syndrome grippal à l’atteinte multiviscérale avec syndrome hémorragique sont décrites.
Dans la forme modérée, la maladie débute par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et douleurs articulaires diffuses. Elle peut évoluer vers une atteinte rénale, hépatique, méningée ou pulmonaire. Dans 20% des cas, elle se complique d’un syndrome hémorragique. Aucun signe n’est vraiment spécifique mais l’existence d’un ictère conjonctival et de myalgies est particulièrement évocatrice.
Les formes graves (ictéro-hémorragique ou maladie de Weil) associent insuffisance rénale aiguë, atteinte neurologique (convulsions, coma) et des hémorragies plus ou moins sévères (pulmonaire, digestive).

La confirmation diagnostique repose sur:
– la PCR  dans les 10 premiers jours de la maladie
– la sérologie Elisa à partir du 7ème jour, confirmée par le MAT (Microscopic Agglutination Test)
– une deuxième sérologie est recommandée à 21 jours d’intervalle si la première est négative et en l’absence d’autre diagnostic.
Ces examens sont pris en charge par l’Assurance maladie.

En cas de forte suspicion,  le traitement antibiotique (amoxicilline, céphalosporine ou cyclines) est à débuter le plus tôt possible, ce qui diminue le risque de complication, raccourcit l’évolution, atténue la symptomatologie, et diminue la durée du portage rénal.  
Enfin, il convient de signaler à la plateforme de veille et sécurité sanitaires tout cas  confirmé.

Source: fiche leptospirose, Institut Pasteur

Zika et femme enceinte (2)

A lire cette synthèse du rapport de l’ORSAG sur zika: connaissances et prévention chez la femme enceinte en Guadeloupe en contexte épidémique… pour mieux adapter notre discours…et qui met notamment en evidence que :
78% des femmes enceintes sont au courant des complications liées au zika lors de la grossesse
seules 8% des femmes enceintes se protégent efficacement des piqures de moustique (tous les jours, répulsifs, moustiquaire et vêtements longs)
– 70% des femmes enceintes n’utilisent pas le préservatif lors des rapports

zik 1 zik 2

Bulletin des réseaux de surveillance des IST

Les réseaux de cliniciens (RésIST) et de laboratoires (Rénago, Rénachla, lymphogranulomatoses vénériennes : LGV) permettent de suivre l’évolution des indicateurs des IST bactériennes.

En 2014, les données du bulletin-des-reseaux-de-surveillance-des-IST montrent:

syphilis
– le nombre de syphilis récentes  augmente chez les hétéro-sexuels, mais surtout chez les hommes homo-bisexuels (plus de 84 % des cas)

gono– le nombre d’infections à gonocoques continue d’augmenter chez les hommes homo-bisexuels, tandis qu‘il semble se stabiliser chez les hétérosexuels.
Aucune résistance à la ceftriaxone, traitement de 1ère intention, n’a été détectée depuis 2011

– le nombre d’infections urogénitales à chlamydia  parait stable chez l’homme comme chez la femme
le nombre de LGV rectales et de rectites à Chlamydia non L est en augmentation en 2014. La quasi-totalité des cas concerne des hommes homo-bisexuels

– le niveau de co-infections par le VIH reste très élevé chez les patients présentant une rectite à Chlamydia (LGV ou rectite non L), une syphilis ou une gonococcie, reflétant une utilisation insuffisante du préservatif chez les hommes homo-bisexuels séropositifs

AU TOTAL :
Chez les hommes homo-bisexuels, le nombre de syphilis récentes, d’infections à gonocoques et de LGV continue à augmenter en 2014 en lien avec une progression des comportements sexuels à risque dans cette population.

Chez les hétérosexuels, le nombre de récentes augmente depuis 2012 tandis que le nombre d’infection à Chlamydia semble se stabiliser. L’utilisation du préservatif reste insuffisante, en particulier lors des fellations qui sont un mode de contamination très efficace pour une syphilis ou une gonococcie.

BVS toxicovigilance Antilles-Guyane.

poissonUn BVS (bulletin de veille sanitaire) 2016-01_toxicovigilanceV2 très intéressant vient de paraitre avec notamment des articles:
– page 5 sur les intoxications par préparation médicinale traditionnelle à base de « liane amère » ou « liane serpent »  (Tinospora crispa)
liane amere– page 16 sur une autre préparation médicinale, le « chiniy-trefl », obtenu à partir de « chenilles à trèfle » qui se nourrissent du « trèfle à chenille » (Aristolochia trilobata)
gdgd

– page 7 sur les envenimation avec poisson lionpoissonfff, avec un protocole de prise en charge
protocole poisson lion

 

Bilan de l’épidémie zika en Polynésie.

 Dans le dernier BEH (n° 20-21 – 5 juillet 2016) est paru le Bilan de l’épidémie à virus Zika survenue en Polynésie française entre octobre 2013 et mars 2014. De la description de l’épidémie aux connaissances acquises après l’évènement, à lire en détail, mais dont on retiendra notamment:
Durant les six mois d’épidémie, il a été estimé qu’un total de 32 000 cas suspects avait consulté (11,5% de la population).
Les signes cliniques les plus fréquemment rapportés pour les 297 cas confirmés et investigués étaient : éruption maculo-papuleuse (93%), asthénie (78%), fièvre ressentie (72%), arthralgies (65%), hyperhémie conjonctivale (63%). La durée moyenne de l’épisode aigu était de six jours.
42 cas de syndromes de Guillain-Barré ont été décrits, pour lesquels le lien de causalité a été prouvé a posteriori.
Une augmentation du nombre de cas de malformations neurologiques congénitales issues de grossesses survenues lors de l’épidémie a été décrite par la suite et une association entre les 8 cas de microcéphalie et l’infection à ZIKV a été montrée