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Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

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Zika: la Guadeloupe passe en épidémie.

dddLe point épidémiologique au 28/04/2016: Zika aux Antilles-Guyane annonce le passage en phase épidémique Zika pour la Guadeloupe.
La confirmation biologique devrait donc bientôt n’être réservée (comme en Martinique) qu’aux femmes enceintes et aux patients avec des formes graves ou des complications (vus à l’hôpital).
Plus que jamais le définition clinique de cas a donc toute sa valeur, et une synthèse de la description clinique de tous les cas confirmés de Guyane, Martinique et Guadeloupe (à partir des fiches de renseignement remplies) est annoncée dans le BVS du mois de juin.

PCR zika dans le sang et es urines.

A lire l’article Evaluation des technologies de santé : Détection par RT-PCR du virus Zika dans le sang et les urines sur le site de la HAS, dont on retiendra:
– « un avis favorable à l’inscription à la NABM de cet acte »
dans le cadre d’une « suspicion d’une infection par le virus Zika chez un patient symptomatique… ET se trouvant en zone de transmission du virus Zika ou de retour de zone de transmission (dans une limite de deux semaines suivant ce retour) »
– « pour le prélèvement sanguin jusqu’à sept jours entre le moment de survenue des symptômes et la réalisation du prélèvement ; dans les urines jusqu’à dix jours entre le moment de survenue des symptômes et le recueil des urines »
– « technique de RT-PCR capable de détecter les deux lignages du virus Zika (africain et asiatique) » 
– « en cas de risque de co-circulation des virus de la dengue et du chikungunya, recherche de Zika associée à la recherche de ces deux virus par un laboratoire en capacité de rechercher aussi ces deux virus ».

« La HAS souligne… réserves portent aussi sur l’absence de calibration standardisée et donc de seuil de détection homogène entre les laboratoires… un résultat négatif de RT-PCR doit être interprété avec précaution« .

Zika: repères sur vos pratiques.

Pas encore disponible sur le site HAS, mais enfin diffusée par l’ARS locale: la fiche ZIKA: repères pour votre pratique au 28/12/15… document qui sera amené à évoluer avec l’avancée des connaissances sur cette arbovirose qui pose notamment des questions sur un lien causal avec une augmentation (notée au Brésil et en Polynésie) des anomalies du développement cérébral intra-utérin et des microcéphalies chez des foetus et nouveau-nés de femmes qui étaient enceintes au moment d’une épidémie: à suivre!
zik

RetEx sur l’épidemie de chikungunya de 2014.

Au moment où s’annonce l’émergence d’une nouvelle arbovirose (Zika)… revenons sur les enseignements et conclusions du RetEx (retour d’expérience) sur l’épidémie de chikungunya en 2014, qui s’est tenu le 27 juin 2015 et dont on retiendra, en Guadeloupe:
une disparition dans la dynamique de l’épidémie en fonction des iles (également notée avec la Martinique)
chik iles
– des effets paradoxaux de la sécheresse, combinés aux problèmes de   réseaux d’eau, incitant la population à constituer des réserves d’eau qui dans certains cas ont contribué à la multiplication de gîtes larvaires.
chik et pluie

POINTS FORTS:
– Bon système de surveillance épidémiologique et une forte implication des professionnels de santé
Anticipation avec l’utilisation du PSAGE chikungunya ( outil d’organisation de la réponse et de la communication)
– Bonne coordination au niveau de l’ARS
– Forte réactivité des autorités (gestion et coordination des structures pilotée par la préfecture notamment) et de certaines municipalités, quand d’autres ont beaucoup tardé à se mobiliser…
Large mobilisation de partenaires et d’acteurs y compris privés (organisations patronales)
– Elimination rapide et organisée des déchets métalliques à risques et des filières de traitement performantes
Mobilisation progressive et large de renforts

POINTS FAIBLES:
– Difficultés à prévoir la dynamique de l’épidémie
– Difficultés à impliquer les populations et les municipalités  en dépit des actions (coûteuses) de communication et de la formation de relais, mais qui génèrent peu de changements des comportements
 – Absence d’un niveau de coordination des communes par l’AMG (Association des Maires de Guadeloupe) les élections municipales, les fêtes de carnaval ont également été des facteurs démobilisateurs.
– Absence de molécules adulticides

 PERSPECTIVES:
Actualiser le PSAGE avec des déclinaisons dengue/chik/zika
Optimiser les bases de receuil épidémiologiques (saisie/ressources humaines)
Reprofiler le service LAV (cadres et agents de terrains)
– Maintenir la collaboration avec les communes
– Elaborer une convention avec le SDIS visant à l’engagement de renforts opérationnels (30 agents formés) en cas d’épidémie ou de menace d’épidémie majeure.
– Réfléchir aux modalités d’implication d’autres sources de renforts humains (agents du Parc National, ou de l’ONF…)
– Etablir une ligne de conduite concernant l’utilisation des insecticides efficaces selon le risque épidémique.
– Poursuivre la recherche pour la LAV (insecticides, moustiques stériles ou génétiquement modifiés…)
– Poursuivre l’élaboration des plans communaux de lutte et de prévention des maladies vectorielles (moustique, rat…)
– Développer les réseaux d’information humains (Education Nationale, organisations patronales…), sociaux (internet…) et médiatiques (obtenir des espaces gratuits lors du passage en épidémie)
– Développer l’éducation à la santé (lutte contre le moustique…), et l’environnement.
– Revoir la stratégie de communication et mobilisation sociale (municipalités, associations…)

Sources: Bilan des actions de LAV et de prévention développées dans le cadre de l’épidémie de CHIKUNGUNYA EN GUADELOUPE et RetEx Chik 2014 ARS Guadeloupe Iles du Nord et Bulletin de veille sanitaire nov 2015

Zika: Point épidémio. 07-01-2016

A lire la Situation épidémiologique du virus Zika aux Antilles Guyane. Point au 7 janvier 2016. un numéro très utile avec en rappel:
– les symptômes de la maladie, et la définition de cas
– le diagnostic biologique en fonction du délai avec le début des signes
– les stades du Psage dans le cadre d’une arbovirose emergente (la Guadeloupe est actuellement en phase 1c)
– les situations en Guyane, Martinique, Guadeloupe, et zone Amérique
– la protection contre les moustiques
– les numéros où signaler les cas suspects.
A lire aussi notre article Alerte Zika

kika

Vigilance légionellose à Sint Marteen.

Message du 20/08/2015 de la Cellule de Veille d’Alerte et de Gestion Sanitaire et la CIRE Antilles-Guyane:

Deux cas de légionellose ont été diagnostiqués depuis le 17/08/15 en Guadeloupe et Martinique, sur des patients ayant fréquenté un établissement hôtelier de la partie hollandaise de Saint Martin dans les 10 jours précédant les signes cliniques, suggérant une source commune de contamination.

En conséquence: vigilance particulière devant tout patient présentant des signes cliniques évocateurs de légionellose, notamment devant des manifestations pulmonaires ne régressant pas sous bêta-lactamines, et plus particulièrement chez les sujets fragiles et ayant séjourné dans un établissement hôtelier de la partie hollandaise de Saint Martin dans les 14 jours précédant leurs signes cliniques.

 Pour rappel:
le diagnostic peut être facilement confirmé par une recherche d’antigènes solubles urinaires.
le traitement de référence est un traitement par macrolides ou fluoroquinolones.
– la légionellose est une maladie à déclaration obligatoire, tout cas suspect ou avéré, est à signaler le plus rapidement possible la Cellule de Veille d’Alerte et de Gestion Sanitaire de l’ARS.

Choléra: recrudescence en Haiti, en 2015.

Le point épidémiologique , choléra, avril 2015 de l’Organisation Mondiale pour la Santé montre en Haïti, en 2015, une situation proche de celle de 2012 et 2013, alors qu’il y avait eu en 2014 une nette amélioration.
Sur les 11 premières semaines de 2015, ils ont recensés 10 328 cas, 8124 hospitalisations et 106 décès.
cholera
POUR RAPPEL:
• la définition de cas:alerte cjholera
• le point sur les connaissances de l’INVS
La durée d’incubation est courte, de quelques heures à cinq jours.
La plupart des sujets contaminés par V. cholerae présentent peu ou pas de symptômes, bien qu’on puisse retrouver le bacille dans leurs selles pendant une à deux semaines. En cas de maladie, 80 à 90 % des épisodes sont bénins ou modérément sévères et il est alors difficile de les distinguer cliniquement d’autres types de diarrhées aiguës.
Moins de 20 % des malades développent un tableau de choléra typique avec des signes de déshydratation modérée à sévère : il y a alors de violentes diarrhées et des vomissements, en « eau de riz », sans fièvre.

• La conduite à tenir devant un cas évocateur:CAT cholera• La stratégie de prise en charge_Gpe_2015