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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

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e-RESPECT, la Revue des Etudiants en Soins Primaires…

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La Revue des Etudiants en Soins Primaires et Chercheurs Toulousains… première revue scientifique médicale francophone faite par et pour les étudiants autour de la thématique des Soins Primaires.

Avec au sommaire de chaque numéro, des actualités médicales, professionnelles, universitaires, des cas cliniques…
Les numéros sont téléchargeables à partir des archives du site, ou en suivant les liens ci-dessous:
Numéro 1 (mars 2012)
Numéro 2 (novembre 2012)
Numéro 3 (mars 2013)
Numéro 4 (juin 2013)
– Numéro 5 (octobre 2013)
– Numéro 6 (mars 2014)
Numéro 7 (juin 2014)
Numéro 8 (octobre 2014)


 

Hypocholestérolémiants sous entente préalable.

Loin d’être une simplification… à partir du 1er novembre 2014, il faudra pour toute nouvelle prescription de rosuvastatine (Crestor®), ézétimibe (Ezetrol®), ou ézétimibe + simvastatine (Inegy®), le prescripteur devra faire une demande d’accord préalable en ligne (sur son compte professionnel de santé sécurisé «espace pro») ou sur le formulaire «Demande d’accord préalable médicaments hypocholestérolémiants» à adresser au service du contrôle médical.
En ligne la réponse est automatisée et casi immédiate, sur formulaire l’absence de réponse sous 15 jours  vaudra pour accord de prise en charge.
En cas de refus de prise en charge, la décision est notifiée à l’assuré par l’organisme d’assurance maladie. Elle mentionne les voies et délais de recours qui lui sont applicables. Le professionnel de santé à l’origine de la demande en est informé, et dans ce cas la mention « non remboursable » devra être ajoutée sur chaque prescription ultérieure du médicament ayant fait l’objet d’un refus.

Ces décisions seraient fondées sur le « caractère particulièrement coûteux de la prise en charge » de ces traitements et sur le « non-respect des recommandations de la Haute Autorité de santé »…
Mais soyons clairs: la Caisse veut controler les délivrances des pharmaciens, et les prescriptions de médecins, alors qu’il suffirait que l’Etat (qui fixe les prix des médicaments et autorise leur remboursement) prenne ses responsabilités.
Je m’étonne personnellement qu’ils n’aient pas « coller » cette demande sur le dos des médecins traitants « encore »… et j’attends de voir ce qui va se passer pour les patients sortant d’hospitalisation ou de consultation spécialisées (cardio, endocrino…) avec typiquement une nouvelle prescription de rosuvastatine.

Source: Arrêté du 23/09/14 paru au Journal Officiel.

Enquête IPSOS « chikungunya ».

L’institut IPSOS-Antilles , a réalisé en aout 2014, pour l’ARS,  des enquêtes téléphoniques en Guadeloupe et Martinique sur 900 personnes (à partir de 15 ans ), dont il ressort:
Concernant « l’Etude d’évaluation des retombées des actions de prévention contre le Chikungunya en Guadeloupe »:
– 81% de la population sait que le vecteur de la maladie est le moustique, contre 19% qui pense qu’elle se transmet autrement que par la piqûre de moustique
-85% pensent que les messages de prévention diffusés par les autorités publiques contre le Chikungunya sont suffisamment clairs
– 61% (contre 39%) ont changé leurs habitudes ou comportement afin d’éviter de se faire piquer par les moustiques, et 69% de la population utilise régulièrement répulsifs, ou moustiquaires, ou insecticide pour vêtement
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Concernant le volet  « expérience du chikungunya et médicalisation »
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ipsos chik 1soit 152/214 = 71% de ceux qui déclarent avoir eu le chikungunya, déclarent avoir des douleurs persistantes (intermittentes ou continues).
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L’incidence obtenue à la date de l’enquête est donc de 40,7% en Guadeloupe et 32,2% en Martinique. Ces résultats sont cohérents avec les données de la surveillance par les médecins sentinelles tant en Guadeloupe qu’en Martinique.
Par ailleurs l’enquête montre que pour 10 personnes qui ont consulté, 12 disent avoir eu le Chikungunya sans avoir consulté.

Source: Diaporamas InVS et Ipsos sur « Etudes chikungunya menées par Ipsos-Antilles en Guadeloupe et Martinique », et Examen du volet « expérience du chikungunya et médicalisation » présentés au Cemié de Guadeloupe de sept. 2014.

Cure et arrêt de travail.

Un petit article extrait du UG Zapping N°95 du 08 octobre 2014 : La communication d’Union Généraliste‏, du Dr BRONNER sur « CURE ET ARRÊT DE TRAVAIL » donne des éléments concrets pour répondre à cette demande répétée… en renvoyant à la page Ameli  Effectuer une cure thermale, qui dit:
Votre formulaire de prise en charge de la cure thermale sert d’avis d’arrêt de travail. Présentez-le à votre caisse d’Assurance Maladie pour demander le paiement de vos indemnités journalières.
Ce formulaire peut éventuellement servir de justificatif d’arrêt de travail auprès de votre employeur ou auprès de Pôle emploi, si vous êtes demandeur d’emploi indemnisé.
Vous pouvez percevoir des indemnités journalières pendant toute la durée de votre cure thermale, sous certaines conditions, notamment liées à un plafond de ressources (37 448 € pour une personne seule par exemple).
Le délai de carence de trois jours est applicable, les indemnités journalières ne vous seront donc versées qu’à partir du 4e jour d’arrêt de travail.
A noter: « comme la réglementation française ne saurait rester simple, vous noterez que dans la fonction publique il n’y a pas d’arrêt de travail pour cure et il faut prendre des congés ».

Actualité sur le DOCCR.

L’AGWADEC souhaite faire passer une information aux médecins concernant le DOCCR (Dépistage Organisé du Cancer Colo-Rectal), le détail dans le courrier AGWADEC en lien, et en résumé:
– Remplacement prévu début 2015 du test HEMOCCULT*2 par le test immun.
Dans l’intérêt de la population cible du DOCCR, l’AGWADEC privilégie l’option de poursuivre les campagnes d’invitation aussi longtemps que des tests restent disponibles
– Le stock de tests restants est estimé entre 4 et 5000 tests chez les médecins et pharmaciens.
Pensez à contacter les pharmacies proches en cas de rupture de votre stock.
– Le cahier des charges des dépistages organisés des cancers préconise l’emploi de courriers d’invitation avec un papier à lettre porteur d’étiquettes « code-barre » d’identification, dont le stock est lui aussi limité… aussi les patients vont bientôt se présenter munis de courriers DOCCR modifiés, et il sera alors demandé aux assurés sociaux d’imprimer les codes-barres, puis de les découper et coller.
– Pour plus d’informations l’équipe de l’AGWADEC reste à votre disposition
Tel : 0590 38 15 03
Mail : agwadec@wanadoo.fr

Réaction aux « Mesures exceptionnelles de la CGSS Gpe pour le Chik »

Certains d’entre vous (mais pas tous je le sais…) ont reçu le 08/08 un mail « URGENT / Mesures exceptionnelles de prise en charge par l’Assurance Maladie du Chikungunya » de la CGSS Guadeloupe contenant les 3 pièces ci-jointes:
Circulaire CGSS Gpe 060814
Mode opératoire Médecins Pharmaciens
Liste des médicaments
Je réagis ici à titre personnel et comme représentante syndicale (MGFrance):
SUR LA FORME, avec un petit RAPPEL CHRONOLOGIQUE:
– décembre 2013: 1er cas de Chikungunya en Caraïbes, faisant redouter une épidémie dont le pic est prédit pour aout 2014.
–  7 mois après (04/07/14): le Conseil d’Administration de la CGSS Guadeloupe propose 2 mesures (100% sur les traitements antalgiques et annulation du délai de carence en cas d’arrêt de travail sur rechute de Chikungunya) annoncées par Mme RESID à la TV… alors que les médecins eux communiquent sur l’automédication et le caractère non obligatoire de consulter…
– 15 jours après (17/07/14): confirmation verbale par la ministre de la santé (Mme TOURAINE), lors de sa visite
– 15 autres jours plutard (mardi 05/08/14): Mme RESID demande à rencontrer en catastrophe les représentants des médecins et pharmaciens.
Appel d’une secrétaire à 12h, pour une réunion le soir même à 17h… annulée 1 heure après… probablement car personne de disponible… la même secrétaire me dit que Mme RESID va me joindre vers 15h… j’attends toujours… pour discuter de la circulaire? Un peu tard, non? Je réponds qu’il ne nous reste plus qu’à appliquer la circulaire dès que le contenu nous sera communiqué…
– mercredi 06/08/14: signature de la Circulaire CGSS Gpe 060814, valable du 17/07 au 01/10/14.
– jeudi 07/08/14:  la CGSS Guadeloupe envoie finalement (à certains) les 3 pièces ci-jointes sans plus d’explication!
Personnellement j’ai reçu le mail  «URGENT/Mesures exceptionnelles de prise en charge par l’Assurance Maladie du Chikungunya » vers 11h et entendu l’info à la radio dans ma voiture à midi…
Par contre:
– vendredi 08/08 je transférais le mail à un moins une consoeur qui ne l’avait pas reçu…
– samedi 09/08 par principe je faisais le test dans une pharmacie… non informée ne fera donc pas le 100%…
Voilà pour la communication auprès des professionnels… et pour le moment rien vu auprès des patients …
Sur la forme toujours: Il serait plus juste de parler du traitement antalgique ou symptomatique que du « traitement du chikungunya »…
Enfin nulle part il n’est précisé si « Dérogation » est à écrire à la main? ou pas? (vous aurez compris le clin d’œil au « ne pas substituer » à la main!)
circu chik cgss
 rechute chik
SUR LE FOND:
– Impact attendu des mesures?
– Remboursement de 65% étendu à 100% sur les antalgiques prescrits aux patients n’ayant ni AME, ni CMU, ni complémentaire santé… soit quoi? 5% de la population? (source rapport IRDES 2012)
– Annulation des jours de carence pour les patients salariés (ce qui exclu les artisans, agriculteurs, commerçants, professions libérales…) qui feront des formes persistantes de chikungunya: soit quoi? encore 5% de la population?  (source INSEE 2011)
– Durée de la mesure: pas de possibilité de rétroactivité… donc actif, disons 9 semaines au mieux, si le dispositif se met en place un jour…
– Prise en charge médicamenteuse réservée aux formes aigues et chroniques, suppose-t-on (mais ce n’est pas explicite) en voyant dans la liste les AINS… alors pourquoi pas les corticoïdes?
Que dire de par la présentation de la liste des antalgiques classés ni par pallier, ni par ordre de priorité en fonction du stade, et avec en tête de liste les AINS qui sont contre-indiqués dans la prise en charge aigue…
Pour rappel: les recommandations de prise en charge adressées aux professionnels de santé sont les suivantes:reco med chik
EN RESUME
Des mesures tardives, issues de l’expérience réunionnaise nous dit-on… « pensées » par la Caisse plus de 6 mois après les 1er cas… dont ni l’utilité (impact minime sur la population), ni la praticabilité (choix des molécules, présentation de la liste, mise en parallèle avec les reco de bonne pratique) n’ont été discutées avec les professionnels (service de maladie infectieuse, comite d’expert des maladies infectieuses et émergeantes, représentants des médecins et pharmaciens…)
Des effets d’annonce médiatiques, une circulaire envoyée par mail sans aucune  communication auprès des médecins prescripteurs, des pharmaciens « délivreurs « , ou des patients concernés…
Il ne faudra pas s’étonner de l’échec de la mise en œuvre d’un dispositif, voué à disparaitre (dès le 1er octobre?)‏