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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

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Score ABCD2 et risque de récidive d’AVC.

Le score ABCD2, est un score prédictif du risque de récidive d’AVC après un AIT ou un AVC mineur.

ABCDD

CONDUITE A TENIR recommandée, en fonction du score:
– entre 0 et 3 (risque de récidive de 1% à 48h, et 3% à 3 mois): effectuer rapidement un bilan (en ville ou hospitalisation) avec ECG, IRM ou scanner.
– entre 4 et 5 (risque de 4% à 48h, et 10% à 3 mois): hospitaliser pour bilan.
– entre 6 et 7 (risque de 8% a 48h, et 18% à 3 mois): hospitaliser le patient à proximité d’une unité de soins neuro-vasculaires et faire une IRM en urgence.

Source: article wikipedia sur le score ABCD2

Maladies à déclaration obligatoire…tous « sentinelles ».

Nous sommes tous des sentinelles notamment lors du signalement d’une maladie de la  liste des 31 maladies à déclaration obligatoire.

Retenir en Guadeloupe:
– La dengue est exclue de la liste.
– La rougeole dans le contexte mondial (recrudescence) et régional (cas groupés début 2011 à Saint-Martin).
– Le choléra dans le contexte de proximité avec Haiti, et des 2 cas confirmés à Saint Martin en 2012.
-Les TIAC (Toxi-Infections Alimentaires Collectives), y penser et les signaler sans attendre au 05 90 410 200 et/ou en utilisant la fiche de signalement.

NOTA BENE:
-Les cas de ciguatera sont à signaler dès le premier cas (à la différence des TIAC par définition ≥ 2 cas)
-L’infection à VIH, le paludisme d’importation, la tuberculose… sont des diagnostics biologiques déclarés par les laboratoires.

A lire: BVS 2013-01 spécial MDO dans les DFA

Le poste de Chef de Clinique en Médecine Générale à l’UAG.

La Médecine Générale est reconnue comme spécialité à part entière depuis 2004. Sa filière universitaire est en cours de développement, avec pour objectif majeur la valorisation de l’enseignement et de la recherche dans cette discipline.
Des postes d’enseignants en médecine générale, titulaires ou associés, ont ainsi été créés : Professeur des Universités (PU) ou Associé (PA), Maître de Conférence des Universités (MCU) ou Associé (MCA), et Chef de Clinique des Universités (CCU)

Focus sur le poste de Chef de Clinique:
En 2012, en France, 74 CCU en médecine générale partagent leur temps entre:
– activité pédagogique : enseignement dans les deuxième et troisième cycles des études médicales, contrôles de connaissances, participation aux jurys d’examen et de concours
– activité de recherchedéveloppement d’études, production de connaissances, et direction de thèse ou de mémoire
– activité de soins ambulatoire : sous différents statuts possibles (salarié au sein d’un centre de santé, ou libérale sous la forme d’un remplacement, d’une collaboration, d’une installation, ces deux dernières possibilités étant privilégiées).
Le CCU est rémunéré de façon distincte, pour son activité pédagogique et de recherche (financement universitaire) et pour son activité de soins (salaire ou honoraires).

univ

A la Faculté de Médecine de l’UAG:
– le poste de PA, est occupé par le Pr Jeannie HELENE-PELAGE.
– le poste de MCA, est occupé par le Dr Franciane GANE-TROPLENT.
– le poste de CCU a été occupé pour la première fois en mai 2010, et pour 2 ans par le Dr Wale KANGAMBEGA qui détient des diplômes universitaires en diabétologie et éducation thérapeutique et complétera sa formation avec un Master 1 et 2 en éducation thérapeutique du patient (ETP). Elle continue à faire partie du département de médecine générale, et participe aux enseignements, à des projets de recherche, à des directions de thèse et à la rédaction d’un journal.
Le Dr Philippe CARRERE, lui a succédé en mai 2012,  après obtention d’un Master 2 Recherche (ex DEA) en épidémiologie clinique. Il assure sa part recherche en menant des travaux dans le domaine des inégalités sociales de santé. A ce titre, il a participé à plusieurs congrès et a récemment obtenu le prix du meilleur poster aux dernières rencontres internationales de la Société Française d’HTA. Il effectue sa part soins cinq demi-journées par semaine en collaboration libérale dans un cabinet médical situé à Saint-Claude.

Article co-écrit, et relu par les Drs Wale KANGAMBEGA, et Philippe CARRERE.

 Source : e-RESPECT, N° 1, mars 2012 page 12

CA et synthèse médicale annuelle.

La cotation CA (Consultation Annuelle) est applicable une fois par an, aux patients en ALD, dont vous êtes le médecin traitant.
CA vaut 28.6 euros, et rétribue l’acte de synthèse annuelle.

«Elaboration à partir du dossier informatisé, et mise à disposition, d’une synthèse annuelle par le médecin traitant pour ces patients» est par ailleurs un objectif d’organisation du cabinet de la ROSP (Rémunération sur Objectifs de Santé Publique), qui vaut 150 points soit 1050 euros.

Cependant, tous les logiciels professionnels ne sont capables de produire cette synthèse «à partir du dossier informatisé».
PS: Pour info Médiclick le fait: onglet « fiche patient », puis « synthèse annuelle », à tester…

L’élaboration de cette synthèse est utile au suivi des patients chroniques (notamment ceux nécessitant des interventions pluridisciplinaires) et indispensable à l’efficience du parcours de soins, et du DMP… mais chronophage d’où l’évidente nécessité d’automatiser sa production.

La HAS et l’ASIP Santé ont élaboré un modèle informatisé de synthèse médicale, nommé « Volet de Synthèse Médicale» (VSM), sous la forme d’une fiche de synthèse informatisée, conforme aux standards techniques et aux référentiels médicaux… qui devrait progressivement, automatiquement (et gratuitement?), être mise à disposition des professionnels de santé dans leurs logiciels métiers habituels…

Le contenu du Volet de Synthèse Médicale est le suivant:
des renseignements administratifs: coordonnées du patient et du médecin traitant, date de mise à jour
– des renseignements cliniques: pathologies en cours, antécédents personnels (dont les allergies), facteurs de risque (familiaux, mode de vie,  professionnels…)
– les traitements au long cours
– les points de vigilance
– en cas d’impression, la signature du médecin.

PS: L’ASIP Santé est l’opérateur public chargé du déploiement de la e-santé en France. L’agence accompagne le développement des systèmes d’information dans le domaine de la santé et dans le secteur médico-social, au service de la coordination et de la qualité des soins.
On lui doit:
– le Dossier Médical Personnel (DMP)
– la Carte de Professionnel de Santé (CPS)
– le Répertoire Partagé des Professionnels de Santé (RPPS)
– le système MSSanté de messagerie sécurisée des professionnels de santé.

Déclaration des indicateurs sur objectif.

Vous devez déclarer AVANT LE 20/02/2013 (après report de la 1ère échéance fixée au 31/01/13) vos 5 indicateurs d’organisation du cabinet et vos 5/9 indicateurs de qualité de soins « pathologies chroniques ».
Le préalable étant que la CGSS de Guadeloupe ai fini d’installer EspacePro chez les praticiens… Au 13/12/2012 on comptait 343 installés.

Pour ce qui est des modalités de déclaration des indicateurs, nous vous conseillons le didacticiel (fait par MGFrance et visible sur youtube.com) qui explique, écran par écran, la déclaration des objectifs et leur rémunération.

1) Les 5 indicateurs d’organisation du cabinet à déclarer:
La déclaration s’effectue en théorie exclusivement sur EspacePro, dans la rubrique « Convention » (onglet vert en bas a droite de l’écran d’accueil).
Vous devez saisir vos horaires et le nom des logiciels utilisés (informatisation du dossier médical et aide à la prescription certifiée HAS). Penser à la fin à cliquer sur « Envoyer les données » pour validation.
Vous devrez ensuite faire parvenir une copie d’un justificatif (facture ou contrat de maintenance) avec cachet et signature du médecin, par courrier ou scanné-maillé à l’adresse rosp@cgss-971.cnamts

Rappelons qu’avec la nouvelle convention, la télétransmission est devenue une OBLIGATION, et que vous devez télétransmettre au moins 2/3 de vos feuilles de soins pour avoir droit à la Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (ROSP).
En ligne le tableau-résumé des ROSP du Dr BRONNER (en rose les indicateurs a saisir par les médecins), et la calculette d’évaluation de MGFrance (le « bon point » vaut 7 euros).

Pour mémoire:
– télé-transmission et utilisation des télé-services (arrêts de travail, protocoles ALD… en ligne): 75 points
tenue du dossier médical informatisé (avant d’arriver un jour au DMP): 75 points
 utilisation d’un logiciel certifié d’aide à la prescription: 50 points
– affichage des horaires (en salle d’attente et sur ameli.fr) et modalités d’organisation du cabinet: 50 points
– capacité à produire les synthèses annuelles: fonction du volume de votre patientèle « médecin traitant » et de l’ordre de 150 points pour 800 patients, soit 1.3 euros/patient…

A mettre en parallèle avec vos frais réels (entre 1500 et 2000 euros en moyenne):
installation informatiquecompter 700 euros pour un ordinateur et une imprimante, à changer tous les 3-5 ans en moyenne.
télétransmission: abonnement internet 500-900 euros/an + lecteur carte vitale 200-500 euros à changer tous les 5 ans en moyenne.
dossier médical et d’aide à la prescription: (700 euros/an)
Vous pouvez utiliser pour votre estimation personnelle, la calculette P4P.

Le dispositif conventionnel faisant de la télétransmission une obligation (on ne parle donc plus d’incitation) cette partie « organisation du cabinet » des ROSP est en fait une aide financière à l’informatisation, avec un maximum de 250 points/médecin/an soit 1750 euros (qu’il faudra encore déclarer…).

2) Les 5 (sur 9) indicateurs de qualité des soins/pathologies chroniques: Il s’agit de données déclaratives, à renseigner par le médecin.
2-a) concernant les patients DNID: nombre de patients dont
–  l’HbA1c est < 8,5 %: 15 points si objectif de 90% atteint
–  l’HbA1c est < 7,5 %: 25 points si objectif de 80% atteint
–  le LDL est < 1.5g/l: 10 points si objectif de 80% atteint
–  le LDL est < 1.3g/l: 25 points si objectif de 60% atteint
Vous noterez au passage l’inadéquation entre ces objectifs de LDL et ceux retenus dans les dernières recommandations (Cf article sur « objectifs de LDL »).
2-b) concernant les patients hypertendus: nombre de patients dont la pression artérielle est à 140/90 mm Hg, rapporté à l’ensemble des patients MT traités par anti-hypertenseurs: 40 points si objectif de 60% atteint.

En pratique… Au 13/12/2012 la Caisse de Guadeloupe était incapable de nous dire comment produire ces chiffres…
On sait que le calcul des indicateurs par la Caisse se fait sur un minimum de 10 à 20 patients (quid de la valeur statistique de tout ça?) mais on ne sait par exemple s’il s’agit toujours des mêmes patients ou pas (tirage aléatoire, ou suivi de cohorte)?
Sinon on vous répondra que votre logiciel médical est sensé vous sortir ce genre de résultats… mais encore faut-il:
– savoir utiliser cette fonction: formations prévues en mars pour certains logiciels, en attendant vous pouvez faire une recherche sur internet avec le nom de votre logiciel et « recherche par critère » par exemple…
avoir paramétré le dossier médical en ayant rentré le médecin traitant, les antécédents, les valeurs de TA ou HBA1c aux bons endroits…

Chers confrères: Bon courage!
et faites remonter les problèmes que vous rencontrez, nous ferons suivre lors de la prochaine CPL (Cf article sur CPL).

Le Registre Général des Cancers de Guadeloupe.

registre K logo Les registres de morbidités sont des structures épidémiologiques qui réalisent l’enregistrement continu et exhaustif des cas d’une pathologie donnée dans une région géographique donnée et qui, à partir de cet enregistrement, effectue, seule ou en collaboration, des études visant à améliorer les connaissances concernant cette pathologie.
Ils sont essentiels pour la production d’indicateurs épidémiologiques : incidence et mortalité par sexe par période, par classe d’âge ; probabilité de survie après un diagnostic de cancer. Ces indicateurs sont utilisés pour l’élaboration de stratégies de prévention, l’amélioration de la prise en charge des patients et le développement de la recherche en épidémiologie.
Les registres peuvent aussi mettre en évidence des inégalités sociales et/ou des
inégalités territoriales de santé.

Les registres fonctionnent dans le cadre d’un réseau de collaborations locales avec les professionnels du système de soins mais aussi nationales et internationales du fait de l’utilisation de règles communes d’enregistrement.

Il existe en France, 15 registres généraux (toutes localisations cancéreuses) et 10 registres spécialisés faisant partie du réseau Français des registres de cancers (réseau Francim).

Présentation du registre de Guadeloupe
Responsable: Dr Jacqueline DELOUMEAUX 
Année de création: 2008
Autorisation CNIL: 29 juin 2009 (N° 909113)
Année de première qualification: 2011
Localisation: CHU de Pointe-à-Pitre
Coordonnées: 05 90 89 16 99, secretariat.registre@chu-guadeloupe.fr
Financeurs: Institut de veille sanitaire, Institut National du Cancer, ARS Guadeloupe
Population cible: Guadeloupe et collectivités territoriales de Saint-Martin et Saint-Barthélemy (450 000 habitants)

Collaborations :
Etablissements de soins (DIM et service de soins): CHU de Pointe-à-Pitre, Centre Hospitalier de la Basse-Terre, Centre Hospitalier de Saint-Martin, Cliniques des Eaux-Claires, Polyclinique de Guadeloupe, Centre Médico-sociale.
Laboratoires d’Anatomo-Cyto-Pathologie : CHU, cabinet Dr Trival, cabinet Dr Téron-Aboud.
Assurance Maladie : CNAMTS, RSI
Structures: Karukéra-onco (Réseau de cancérologie de Guadeloupe), AGWADEC (Association Guadeloupéenne de dépistage des cancers), Centres de Coordination en Cancérologie de Basse-Terre et Grand-Terre (3CGT)

Fonctionnement :
Recueil rétrospectif (n-2) de données socio-démographiques et médicales à partir des différentes sources d’informations.
La codification des cas de cancer se fait à partir de la Classification Internationale des maladies pour l’Oncologie 3ème version (CIM O3).

Le cancer en quelques chiffres en Guadeloupe :
Plus de 1500 nouveaux cas par an.
Sex ratio de 1,7
Moyenne d’âge : 66 ans (±13) chez les hommes, 61 ans (± 16) chez les femmes.

Le cancer de la prostate chez les hommes représente 1/3 des cas nouveaux cas de cancers toutes localisations confondues.

registre 1

 

registre 2

 A venir:
Le bulletin du registre pour la fin du 1er trimestre 2013
– Un article sur la procédure de signalement au Registre des cancers par les médecins.

« L’affaire » des données de santé publique.

Copie de la tribune de Jean de Kervasdoué, professeur au CNAM, et Didier Sicard, président d’honneur du Comité consultatif national d’éthique, paru le 15/01/2013 en ligne sur le site de LE MONDE, et intitulé:

« PLUS GRAVE QUE LE DEBAT SUR LA PILULE, L’AFFAIRE DES DONN2ES DE SANTE PUBLIQUE » 

Si l’affaire du Mediator a, à juste titre, ému l’opinion, ce scandale aurait pu ne pas avoir lieu. Il eût été aussi possible de montrer en temps voulu que les pilules de troisième génération étaient trop souvent proposées.
Il y a plus grave : chaque jour, en France, beaucoup d’autres médicaments sont prescrits alors qu’ils ne devraient pas l’être. Des examens médicaux risqués sont réalisés alors qu’existent des substituts efficaces qui n’ont pas les mêmes effets secondaires et qui sont, de surcroît, moins onéreux.
Examens médicaux et prescriptions médicamenteuses utiles, voire indispensables dans certains cas cliniques précis, nuisent parfois sans raison médicale, tandis que certains de nos concitoyens ne reçoivent pas les soins dont ils seraient en droit de bénéficier.

DES MANQUEMENTS À L’ÉTHIQUE
Si d’un point de vue moral ou juridique, il n’y a pas de « petites » ou de « grandes » affaires, mais des manquements à l’éthique ou au droit, les spécialistes de santé publique se situent sur un autre plan : ils ne recherchent pas de coupables, mais s’efforcent de quantifier l’importance du problème et de trouver des solutions.
Qu’il s’agisse de médicaments et d’actes diagnostiques et thérapeutiques, il y a à la fois sous-prescriptions, sur-prescriptions et prescriptions inadaptées parce qu’il est matériellement impossible aux médecins de suivre toute l’actualité scientifique.
Parce que certains actes rémunérateurs pour le praticien ou l’établissement hospitalier continuent d’être remboursés, alors que leur justification clinique a disparu ; parce que l’assurance-maladie non seulement n’exploite pas ou peu les données qu’elle possède mais aussi et surtout rend difficile aux chercheurs d’y avoir accès et l’interdit à tous les autres acteurs, même quand l’autorise la Commission nationale de l’informatique et des libertés !
Une seule base de données est en pratique accessible, celle qui livre des informations sur tous les séjours hospitaliers de tous les Français une année donnée, mais elle est tenue par l’Etat, pas par l’assurance-maladie.
Cette dernière, sous des prétextes fallacieux, empêche de documenter les considérables gâchis et les scandaleuses inégalités de santé. Selon l’endroit où ils sont soignés, selon leur médecin, les Français recevront ou ne recevront pas les soins appropriés à leur état clinique, compte tenu du savoir médical.

14 MILLIONS D’ORDONNANCES AYANT AU MOINS DIX MÉDICAMENTS
Il ne suffit pas en effet de s’intéresser à l’efficacité d’un médicament avant sa mise sur le marché et de regarder à la loupe les éventuels conflits d’intérêts des experts et puis d’être indifférent à la manière dont il est utilisé, qui demeure l’essentiel.
Ce n’est pas parce qu’un médicament est efficace qu’il est toujours prescrit à bon escient. Ce n’est pas parce qu’un instrument de musique est juste que chaque musicien sait en tirer le bénéfice.
Pourtant, c’est ce qui se passe en France dans le monde médical. En effet, quand un médicament est prescrit, il est pratiquement toujours délivré, que la prescription soit ou non appropriée.
Par exemple, les pharmaciens français délivrent chaque année 14 millions d’ordonnances ayant au moins dix médicaments, qui sont à l’origine de plus de 3,6 millions d’interactions possibles entre eux ; beaucoup d’admissions en urgence sont dues à cette surconsommation.
Il a été montré qu’il n’y avait aucun lien entre la fréquence des maladies cardiaques, d’une part et le nombre ou le revenu des cardiologues, de l’autre, que les dépenses en cardiologie par département variaient par habitant de 1 à 9 (900 %), que selon l’hôpital où se présentait un infarctus du myocarde, le malade était opéré ou non.
Dans le domaine des actes de dépistage, l’assurance-maladie rembourse toujours des coloscopies à plus de 600 euros (600 à 1 200 euros) alors qu’en première intention, il est possible de réaliser une coloscopie virtuelle à moins de 100 euros.
Enfin, un médicament anticancéreux est toujours prescrit, alors qu’il vient d’être démontré aux Etats-Unis qu’il était inefficace. Ce ne sont que quelques exemples, faute de pouvoir analyser systématiquement les données de l’assurance-maladie.

POURQUOI DISSIMULE-T-ON LE RÉEL ?
Pourquoi préfère-t-on l’ignorance ? Pourquoi dissimule-t-on le réel ? Pourquoi prétend-on l’impossible, à savoir que pour soigner leurs malades en vertu des connaissances du moment – une obligation déontologique, mais toute de principe -, les médecins français lisent tous les 36 000 articles médicaux publiés chaque mois dans les revues médicales ? A quel imaginaire collectif cette non-communication des données de l’assurance-maladie correspond-elle?
Pourquoi préfère-t-on rechercher des coupables que de trouver des solutions en autorisant l’accès aux données que garde et exploite si peu l’assurance-maladie? Pourquoi se place-t-on sur le plan des principes et non pas celui de l’analyse empirique?
Comment peut-on prétendre encore que la liberté de prescription peut ne pas s’accompagner de mécanismes de contrôle a posteriori alors que c’est le cas non seulement au Royaume-Uni, mais aussi aux Etats-Unis ?
Vraisemblablement parce que les médecins français n’ont pas la culture de santé publique, les associations de malades et les élus préfèrent placer leur discours sur le terrain politique.
Ils se retrouvent entre eux, débattent de principes, d’égalité de droit et se méfient du réel, se moquent des inégalités de fait et oublient la personne qui erre avant de recevoir un diagnostic mais qui, en attendant l’IRM introuvable, est inondée d’examens.
Tout ceci est scandaleux car les dépenses dites « de santé » croissent plus vite que les recettes et le déficit charge les épaules des générations futures. Si la France consacrait la même part de sa richesse nationale à la santé que le Japon, les dépenses de santé baisseraient d’environ 65 milliards d’euros !
Mais chacun préfère l’ignorance au savoir, sous prétexte que le savoir pourrait nuire ou servir tel ou tel intérêt économique par essence condamnable. L’Etat et l’assurance-maladie seraient-ils incapables de négocier sur de solides bases ? Ce mélange d’obscurantisme, de suffisance, d’impuissance et de laxisme est devenu insupportable. Il doit cesser.

Dépassements d’honoraires en Médecine Générale.

Il est bon de savoir de quoi on parle :
– en optique: 5,3 milliards d’honoraires perçus dont 4,9 en dépassements (92%)
– en dentaire: 10,25 milliards d’honoraires perçus dont 4,5 en dépassements (44%)
– en médecine: en 2011, 21.6 milliards d’euros d’honoraires perçus, dont 2,6 milliards d’euros en dépassements, soit 12%.
Dans le détail, les dépassements constituaient 4% des honoraires des généralistes (8,367 milliards d’honoraires perçus dont 0,329 de dépassements), 17% des honoraires des spécialistes (13,256 milliards dont 2,273 de dépassements), et 32% des honoraires des chirurgiens.
Le secteur 2 concerne 11% des généralistes, et 41% des spécialistes.

EN GUADELOUPE: En 2009, une étude de la CGSS  (présentée en CPL le 07/12/2010) sur les dépassements d’honoraires des 249 médecins généralistes et 147 spécialistes exerçant en libéral intégral et secteur I, montrait:
– pour les 249 généralistes:
Les dépassements représentaient 135 970 euros, soit 0.6% des honoraires perçus.
77% des praticiens (192/249) effectuaient de 90 à 100% de leurs actes sans dépassement.
94.3% des actes étaient réalisés sans dépassements.
23 généralistes avaient été repéres comme etant à l’origine de 78% du montant des dépassements (106 752 euros) dont 4 encore plus atypiques à l’origine de 40% (55 243 euros).

– pour les 147 spécialistes:
Les dépassements représentaient 710 665 euros, soit 2.9% des honoraires perçus.
20.5% des actes étaient réalisés avec dépassements.
3 spécialités étaient à l’origine de 57% du total des dépassements: l’ophtalmologie (33%), la pédiatrie (12.5%) et la gynécologie (11%)
36 praticiens avaient été repérés.

NOTA BENE:
– Concernant les médecins hospitaliers ayant une activité privée à l’hôpital (qui ne doit en théorie pas excéder 20 % de leur temps de travail).
En 2010, ces praticiens étaient au nombre de 4500 et 41% d’entre eux (1 850) exerçaient en secteur 2. Le taux de dépassement moyen était pour les spécialités chirurgicales de 81%…

– A propos de la « parade » développée par l’Assurance Maladie depuis 2007: le service Ameli Direct via www.ameli-direct.fr ou par téléphone au 3646, permettant aux assurés de s’informer le secteur conventionnel des médecins, leurs tarifs,  s’ils acceptent ou non la carte vitale…
Par ailleurs, dans le cadre de la transparence tarifaire et de l’information des assurés (décret publié au JO du 12 février 2009), les médecins ont l’obligation d’afficher leur situation conventionnelle et les honoraires pratiqués, et d’établir un devis pour tout acte ou consultation de plus de 70 euros…

Sources : Etude de la CGSS de Guadeloupe sur les dépassements d’honoraires des médecins en 2009, UGéZapping 68 du Dr C.BRONNER, Drees Comptes Nationaux de la santé 2011 et Point d’information Assurance Maladie du 17/05/11