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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

La Réserve Sanitaire.

L’Etablissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires (EPRUS)existe depuis 2007, en réaction aux problèmes rencontrés notamment dans la gestion de la crise sanitaire provoquée à la Réunion par l’épidémie de Chikungunya en 2005-2006.
Il s’agit d’un établissement publique dépendant du Ministère de la Santé, dont le but est de faciliter l’organisation et le déploiement, en France ou à l’étranger de la Réserve Sanitaire.
Exemples récents: renfort médical suite au passage d’IRMA à St Martin en 2017, ou suite à l’incendie du CHUPPA en 2018.

La Réserve sanitaire est un dispositif réactif, souple et innovant fondé sur le volontariat de professionnels de santé issus de tous les métiers de la santé (depuis les étudiants en dernière année, jusqu’aux retraités depuis moins de 5 ans) formés aux missions d’urgences (exemples dans la brochure EPRUS).
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EN PRATIQUE:
Il s’agit d’un engagement citoyen, sous la forme d’un contrat de 3 ans, qui offre au professionnel de santé salarié ou libéral, un cadre protégé et rénuméré (volontariat et non bénévolat):
formations: présentielles et e-learning.
aspect juridique et assuranciel: prise en charge, y compris en cas d’accident du travail.
aspect financier: prise en charge des frais de mission (repas, logement et transport) et rémunération des « périodes d’emploi et de formation… considérées comme des périodes de travail effectif. Ainsi, rémunération et autres avantages légaux et conventionnels (ancienneté, avancement, congés payés…) sont maintenus. »
« – Si le réserviste est sans emploi ou exerce en libéral, nous le rémunérons sur la base de la rémunération moyenne de sa profession ou spécialité à partir des grilles transmises par la CNAMTS.
– Si le réserviste est employé, nous remboursons l’employeur a posteriori sur la base d’un avis de paiement reprenant l’ensemble des rémunérations versées par l’employeur pendant la période de mise à disposition du réserviste.
– Si le réserviste est retraité, il est indemnisé à hauteur de 53% de la rémunération moyenne de sa profession. Cette indemnisation ne peut être inférieure au SMIC.
– Si le réserviste est étudiant, il est rémunéré à hauteur de la rémunération du 1er échelon de la grille des agents publics de la profession que leur diplôme ou leur niveau d’étude leur permet d’exercer.»

POUR PLUS D’INFO: le site avec sa section Questions-réponses , la page facebook la procédure en ligne pour devenir réserviste

SourcesPlaquette EPRUSbrochure EPRUSsite EPRUS

Les arboviroses par le Pr HELENE PELAGE.

Je veux partager avec vous le génial diaporama ARBOVIROSES du Pr HELENE PELAGE: « local » et hypermoderne!
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Pour ceux qui ne la connaissent pas… c’est notre très active chef et Professeur du département de Médecine Générale à la faculté de médecine de Guadeloupe, a qui on doit déja le lexique médical créole 2015 et les planches anatomiques ci-dessous en kréol.
anatomie en kréol

Et pour ceux qui ne sont pas de la Guadeloupe ou des Antilles, quelques petites précisions pour mieux comprendre ce diaporama et comment il « colle » à la culture locale…
Karukera, est le nom caraibe de la Guadeloupe (du temps de Christophe Colomb) et qui signifie  l’ile aux belles eaux.
Zikaque (page 3) est un mélange de zika et icaque, un fruit de chez nous 🙂
– page 6: : fourmi manioc (Acromyrmexv octospinosus), escargot géant africain (Achatina fulica), poisson lion (Pterois volitans), et Citrus greening (un parasite des agrumes) sont des nuisibles locaux bien connus, arrivés plus ou moins récemment (oct 2010 pour le poisson lion)
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Le chik vu par la CGSS.

Diapositives issues de la présentation par Mme JALCE de la CGSS Guadeloupe de « L’épidémie de chikungunya, un an après… le regard de l’Assurance Maladie », faite lors du RetEx chikungunya, juin 2015.
On retiendra l’effet ridicule (85 bénéficiaires) et sans surprise… de la mesure très médiatiquement annoncée au journal par la Ministre de passage… sur la prise en charge à 100% des antalgiques: une vraie usine à gaz, avec une mise en œuvre des plus inadaptée (patients, médecins et pharmaciens très mal informés, et retard à la mise en œuvre effective)…
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RetEx sur l’épidemie de chikungunya de 2014.

Au moment où s’annonce l’émergence d’une nouvelle arbovirose (Zika)… revenons sur les enseignements et conclusions du RetEx (retour d’expérience) sur l’épidémie de chikungunya en 2014, qui s’est tenu le 27 juin 2015 et dont on retiendra, en Guadeloupe:
une disparition dans la dynamique de l’épidémie en fonction des iles (également notée avec la Martinique)
chik iles
– des effets paradoxaux de la sécheresse, combinés aux problèmes de   réseaux d’eau, incitant la population à constituer des réserves d’eau qui dans certains cas ont contribué à la multiplication de gîtes larvaires.
chik et pluie

POINTS FORTS:
– Bon système de surveillance épidémiologique et une forte implication des professionnels de santé
Anticipation avec l’utilisation du PSAGE chikungunya ( outil d’organisation de la réponse et de la communication)
– Bonne coordination au niveau de l’ARS
– Forte réactivité des autorités (gestion et coordination des structures pilotée par la préfecture notamment) et de certaines municipalités, quand d’autres ont beaucoup tardé à se mobiliser…
Large mobilisation de partenaires et d’acteurs y compris privés (organisations patronales)
– Elimination rapide et organisée des déchets métalliques à risques et des filières de traitement performantes
Mobilisation progressive et large de renforts

POINTS FAIBLES:
– Difficultés à prévoir la dynamique de l’épidémie
– Difficultés à impliquer les populations et les municipalités  en dépit des actions (coûteuses) de communication et de la formation de relais, mais qui génèrent peu de changements des comportements
 – Absence d’un niveau de coordination des communes par l’AMG (Association des Maires de Guadeloupe) les élections municipales, les fêtes de carnaval ont également été des facteurs démobilisateurs.
– Absence de molécules adulticides

 PERSPECTIVES:
Actualiser le PSAGE avec des déclinaisons dengue/chik/zika
Optimiser les bases de receuil épidémiologiques (saisie/ressources humaines)
Reprofiler le service LAV (cadres et agents de terrains)
– Maintenir la collaboration avec les communes
– Elaborer une convention avec le SDIS visant à l’engagement de renforts opérationnels (30 agents formés) en cas d’épidémie ou de menace d’épidémie majeure.
– Réfléchir aux modalités d’implication d’autres sources de renforts humains (agents du Parc National, ou de l’ONF…)
– Etablir une ligne de conduite concernant l’utilisation des insecticides efficaces selon le risque épidémique.
– Poursuivre la recherche pour la LAV (insecticides, moustiques stériles ou génétiquement modifiés…)
– Poursuivre l’élaboration des plans communaux de lutte et de prévention des maladies vectorielles (moustique, rat…)
– Développer les réseaux d’information humains (Education Nationale, organisations patronales…), sociaux (internet…) et médiatiques (obtenir des espaces gratuits lors du passage en épidémie)
– Développer l’éducation à la santé (lutte contre le moustique…), et l’environnement.
– Revoir la stratégie de communication et mobilisation sociale (municipalités, associations…)

Sources: Bilan des actions de LAV et de prévention développées dans le cadre de l’épidémie de CHIKUNGUNYA EN GUADELOUPE et RetEx Chik 2014 ARS Guadeloupe Iles du Nord et Bulletin de veille sanitaire nov 2015

BVS spécial chikungunya.

Le Bulletin de Veille Sanitaire Antilles-Guyane N°3-4-5, est entièrement consacré au Chikungunya, avec notamment:
– des articles sur la prise en charge subaigue et chronique, éléments que l’on retrouve dans les Recommandations nationales sur la prise en charge du chikungunya nouvellement parues.
–  une évaluation de l’utilisation d’immunoglobulines intraveineuses hyperimmunes pour la prévention de l’infection néonatale à virus Chikungunya – des articles sur l’entomologie et l’écologie des vecteurs
– une estimations de l’incidence des formes cliniques de la maladie au cours de l’épidémie (page 29), à partir de l’enquête ipsos dont nous avons déjà parlé.
– des éléments sur les épidémies de Guyane et St Martin…

Fin de l’épidémie de chikungunya en Guadeloupe.

chikLe dernier Point Epidémiologique (n° 33-2014) diffusé le 20 novembre, montrait un nombre de cas évocateurs inférieur à 200 (132, 139 et 60) pour les semaines 44, 45 et 46.
Il a été prévu de déclarer la fin de l’épidémie lorsque le nombre de cas évocateurs sera inférieur à 200 pendant 4 semaines consécutives.
Les données consolidées de la 47ème semaine (semaine du 17 novembre) allant dans le même sens, cela signe la sortie d’épidémie, pour la Guadeloupe.
Attention: cela ne signifie pas pour autant une absence de circulation du virus!

Enquête IPSOS « chikungunya ».

L’institut IPSOS-Antilles , a réalisé en aout 2014, pour l’ARS,  des enquêtes téléphoniques en Guadeloupe et Martinique sur 900 personnes (à partir de 15 ans ), dont il ressort:
Concernant « l’Etude d’évaluation des retombées des actions de prévention contre le Chikungunya en Guadeloupe »:
– 81% de la population sait que le vecteur de la maladie est le moustique, contre 19% qui pense qu’elle se transmet autrement que par la piqûre de moustique
-85% pensent que les messages de prévention diffusés par les autorités publiques contre le Chikungunya sont suffisamment clairs
– 61% (contre 39%) ont changé leurs habitudes ou comportement afin d’éviter de se faire piquer par les moustiques, et 69% de la population utilise régulièrement répulsifs, ou moustiquaires, ou insecticide pour vêtement
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Concernant le volet  « expérience du chikungunya et médicalisation »
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ipsos chik 1soit 152/214 = 71% de ceux qui déclarent avoir eu le chikungunya, déclarent avoir des douleurs persistantes (intermittentes ou continues).
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L’incidence obtenue à la date de l’enquête est donc de 40,7% en Guadeloupe et 32,2% en Martinique. Ces résultats sont cohérents avec les données de la surveillance par les médecins sentinelles tant en Guadeloupe qu’en Martinique.
Par ailleurs l’enquête montre que pour 10 personnes qui ont consulté, 12 disent avoir eu le Chikungunya sans avoir consulté.

Source: Diaporamas InVS et Ipsos sur « Etudes chikungunya menées par Ipsos-Antilles en Guadeloupe et Martinique », et Examen du volet « expérience du chikungunya et médicalisation » présentés au Cemié de Guadeloupe de sept. 2014.