ONSexPRIME un site d’information sur la sexualité à l’attention des adolescents…mais pas seulement !!! et notamment qui peut rendre service aux « adultes » pour répondre aux question des plus jeunes… avec humour parfois… et je vous conseille particulièrement cette petite vidéo 🙂
Bulletin des réseaux de surveillance des IST
Les réseaux de cliniciens (RésIST) et de laboratoires (Rénago, Rénachla, lymphogranulomatoses vénériennes : LGV) permettent de suivre l’évolution des indicateurs des IST bactériennes.
En 2014, les données du bulletin-des-reseaux-de-surveillance-des-IST montrent:
– le nombre de syphilis récentes augmente chez les hétéro-sexuels, mais surtout chez les hommes homo-bisexuels (plus de 84 % des cas)
– le nombre d’infections à gonocoques continue d’augmenter chez les hommes homo-bisexuels, tandis qu‘il semble se stabiliser chez les hétérosexuels.
Aucune résistance à la ceftriaxone, traitement de 1ère intention, n’a été détectée depuis 2011
– le nombre d’infections urogénitales à chlamydia parait stable chez l’homme comme chez la femme
le nombre de LGV rectales et de rectites à Chlamydia non L est en augmentation en 2014. La quasi-totalité des cas concerne des hommes homo-bisexuels
– le niveau de co-infections par le VIH reste très élevé chez les patients présentant une rectite à Chlamydia (LGV ou rectite non L), une syphilis ou une gonococcie, reflétant une utilisation insuffisante du préservatif chez les hommes homo-bisexuels séropositifs
AU TOTAL :
Chez les hommes homo-bisexuels, le nombre de syphilis récentes, d’infections à gonocoques et de LGV continue à augmenter en 2014 en lien avec une progression des comportements sexuels à risque dans cette population.
Chez les hétérosexuels, le nombre de récentes augmente depuis 2012 tandis que le nombre d’infection à Chlamydia semble se stabiliser. L’utilisation du préservatif reste insuffisante, en particulier lors des fellations qui sont un mode de contamination très efficace pour une syphilis ou une gonococcie.
Point sur l’HEPATITE B.
L’HEPATITE B:
– est une infection virale (VHB)
– très contagieuse (50 à 100 fois plus que le VIH)
– transmissible lors des relations sexuelles, par le sang ou ses dérivés, de la mère à l’enfant lors de l’accouchement et par contacts intra-familiaux
– présente chez 1,6 % de la population guadeloupéenne, soit 3 fois plus que dans la population générale métropolitaine (0.65%)
– responsable de 2400 infections aiguës/an
– asymptomatique dans 70% des cas
– évolue vers la chronicité (persistance de l’AgHBs > 6 mois) dans 5 à 10% des cas.
– responsable de 1300 décès/an en France dont 50 à 60 décès/an en Guadeloupe.
Il existe un VACCIN efficace (pour lequel il y a eu une polémique non fondée sur le risque de déclencher une sclérose en plaque).
En Guadeloupe, la couverture vaccinale est de 73.5% chez les enfants de 2 ans, contre 41,9 % en métropole.
En France, le DEPISTAGE de l’antigène HBs (AgHBs) est obligatoire au 6ème mois de grossesse, et pour la population générale plusieurs stratégies de dépistage biologique des hépatites virales sont proposées par l’HAS avec des avantages, inconvénients, et coûts (B=0.31 euros) à prendre en compte.
Rappel sur l’interprétation des marqueurs sérologiques
– AgHBs (B55=17.05 euros), signe la présence du VHB
– Ac-antiHBs (B60=18.6 euros), anti-corps protecteur signe la guérison, ou la vaccination (efficace si taux > 10Ui)
– Ac-antiHBc (B60), signe un contact viral (récent ou ancien)
En pratique: le schéma qui semble le plus « rentable » (B115=35.65 euros) est l’AgHBs associé à l’Ac-antiHbs, qui permet de savoir si le patient est infecté ou non (si oui bilan à compléter), et s’il est guéri ou vacciné (si oui pas besoin de renouveler le dépistage).
En cas de suspicion d’hépatite chronique (AgHBs positif et Ac-antiHbs négatif), il convient de compléter le bilan avec : AgHBc (B60=18.6 euros), AgHBe (B70=21.7 euros), dosage ARN viral VHB (B150=46.5 euros), et ALAT.
En cas d’HEPATITE CHRONIQUE confirmée, la charge virale est le marqueur clé qui permet de distinguer:
– le portage chronique asymptomatique (charge virale faible et ALAT normales), avec un taux de guérison (séroconversion HBs) spontanée de 3 à 5 % par an.
– l’hépatite B chroniqueactive (charge virale élevée et ALAT > 2 à 5 fois la normale), dont la gravité et l’évolutivité sont déterminée par l’histologie (score METAVIR).
Les objectifs du traitement sont:
– virologique : rendre indétectable l’ADN VHB
– biochimique : normaliser les transaminases
– sérologique : obtenir la séroconversion HBe (si Ag HBe positif) associée à l’arrêt de la réplication virale et à une évolution favorable vers la guérison (séroconversion HBs)
– histologique : réduire la fibrose et prévenir la cirrhose et la cancérisation (à dépister par l’échographie hépatique et le dosage annuel de l’alpha-FoetoProteine)
L’arrêt de la multiplication virale, est obtenu dans 80% des cas.
Sources: BVS novembre 2010, BEH juillet 2012, spécial hépatites B et C, guide hépatite B chronique, BEH-Web mai 2011, item 83 sur infectiologie.com, Etude REGLIST ORSAG 2010
Article relu et corrigé par le Dr Magali DURAND, gastro-entérologue.