Avec dans ce numéro de décembre 2012, le bilan de l’année 2012…
– L’AFSSaPS est devenue l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) entraînant une restructuration de l’Agence avec un renforcement théorique de la PharmacoVigilance…
– des retraits de médicaments:
• Méprobamate par voie orale (Equanil®, Mépronizine®)
• Kétoconazole par voie orale (Nizoral®)
– des ré-évaluations du Bénéfice/Risque:
• Varénicline (Champix®) considéré comme favorable par l’Agence Européenne du Médicament malgré le risque de suicide et d’accidents cardiovasculaires (comme les infarctus du myocarde)!!!
• Tianeptine (Stablon®) : le B/R reste favorable selon l’ANSM malgré le risque de dépendances « graves » (chimiquement proche de l’antidépresseur l’amineptine (Survector®), retiré du marché en France en 1999)
• Calcitonine (Caldens®, Calsyn®, Miacalcic®): risque de cancer. L’utilisation de la calcitonine est désormais limitée à la durée la plus courte possible et à la dose efficace minimale en seconde intention dans les seules indications autorisées : maladie de Paget, prévention de la perte osseuse aigüe lors d’immobilisation et hypercalcémie d’origine maligne.
– des alertes de PharmacoVigilance: encore…
• Citalopram (Séropram®) et escitalopram (Seroplex®): pour risque d’allongement dose-dépendant de l’intervalle QT
• Dompéridone (Motilium®, Péridys®…) neuroleptique « caché » possiblement associer à des arythmies ventriculaires ou morts subites
• Saxagliptine (Onglyza®): risque de graves réactions d’hypersensibilité.
• Aliskirène (Rasilez®): effets indésirables cardio-vasculaires (AVC, décès d’origine cardiovasculaire) et insuffisances rénales sévères chez des diabétiques de type 2 traités par IEC ou sartans…alors qu’autres antihypertenseurs efficaces (sur la morbi-mortalité) et moins dangereux sont disponibles
• Fébuxostat (Adénuric®), qui n’a pas démontré plus que l’allopurinol molécule de réference, avec des risques cardiaques (infarctus du myocarde, AVC, arrêt cardiaque) et hépatiques, et un prix plus élevé.
• Tacrolimus (Protopic®), topique indiqué dans la dermatite atopique résistante à la corticothérapie : possible association avec lymphomes ou cancers cutanés. Il s’agit de la troisième alerte sur ce risque depuis 2006.
• Rivaroxaban (Xarelto®) et dabigatran (Pradaxa®), en pratique dans la fibrillation auriculaire, il n’y a pas d’argument pour changer le traitement d’un patient stabilisé sous AVK.
– des articles sur:
• neuroleptiques et Parkinson
• benzodiazépines et démence
• tramadol et hypoglycémies
• statines: choix et objectifs
• nouveaux anti-agrégants
– enfin on retiendra:
• indications restreintes pour le Tavanic® (lévofloxacine)
• ASMR IV (pas de service rendu) pour Januvia® et Xelevia® (sitagliptine).
PRESCRIRE: Revue et Organisme de Formation.
L’Association Mieux Prescrire, qui édite toutes les productions Prescrire, est une association de formation à but non lucratif (loi 1901) financée à 100 % par les abonnés, sans aucune ressource publicitaire ni subvention.
Sa mission est inscrite dans l’Article 1 des statuts: « Œuvrer, en toute indépendance, pour des soins de qualité, dans l’intérêt premier des patients. À cet effet, l’Association pourra prendre toute initiative et entreprendre toute action à des fins de formation des professionnels de santé, de sensibilisation, d’information, et d’amélioration des pratiques. »
PRESCRIRE c’est donc:
– Une revue mensuelle (avec une édition en anglais et un supplément annuel consacré aux interactions médicamenteuses) réputée indépendante (financée par ses abonnés), qui dénonce régulièrement les incohérences du système quand il fait passer la qualité ou la sécurité des soins, et l’intérêt des patients après celui des firmes pharmaceutiques, avec la bénédiction des agences gouvernementales…
Prescrire est donc régulièrement citée et crée la polémique… alors qu’aime… ou pas, il faut leur reconnaître leur « méthode rédactionnelle Prescrire » et la valeur de leurs analyses basées sur des données solides et pertinentes.
– Un organisme agréé pour la formation continue (FMC) et l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) qui propose plusieurs programmes de formation et d’amélioration des pratiques professionnelles (APP).
– Des sites:
• prescrire.org, le site générique avec:
– en accès libre: les articles en Une, ou le Petit manuel de Pharmacovigilance et Pharmacologie clinique
– en accès abonné: la liste des Idées-Force (sorte de résumé sur une question posée) classées par matière , ou la liste des arrêts de commercialisation (depuis 1981).
• Formation, avec:
– un accés libre aux exercices: lectures critiques, remue-méninges, et take it easy
– une information sur les différents programmes de formation (et comment s’y inscrire): question de pratique (le programme Prescrire d’APP) sur le thème des anti-coagulants en 2013, test de lecture mensuel (à partir de la revue), ou thématiques (démarche individuelle de perfectionnement des connaissances basée sur un support documentaire et une évaluation, à raison de 3 thèmes par an)
• Campus, destiné aux étudiants et à leurs enseignants, dont les Maitres de Stage qui peuvent commander le kit maître de stage.
• Éviter l’Evitable, ou comment tirer parti des erreurs pour mieux soigner?
• In English
Outil: Aide à la prescription chez la femme enceinte ou allaitante.
Sur le site du CRAT (Centre de Référence sur les Agents Tératogènes), une information et une aide à la prescription:
– par substance: toxiques, vaccins, médicaments (famille, DCI, nom commercial)
– par pathologie ou symptôme (exemples: douleur, toux… HTA, épilepsie, acné, gale, cystite…)
A retenir:
– les médicaments identifiés dangereux pendant la grossesse (isotrétinoine, anti-épileptiques, AINS, AVK, IEC, AA2…)
– les recommandations en cas de voyage (fièvre jaune, paludisme…)
– les recommandations au cours de l’allaitement.