« Tout – absolument tout – est cancérigène, comme le démontrent quotidiennement de nouvelles études, infailliblement «alarmantes». S’alimenter sainement devient une corvée encadrée de mises en garde terrorisantes. Le malaise le plus banal provoque la panique. «Grisonner est-il une maladie ? Je ne fais pas le comique…», ironise Hadler: en effet, ça le deviendra sans doute un jour, cette nouvelle «maladie» amenant encore de l’eau à la vague actuelle de médicalisation sans précédent.
Edité par les Presses de l’Université Laval (PUL) au Québec, et téléchargeable sur leur site.
Ou pour reprendre la présentation de l’ouvrage sur le site de la SFMG:
Au moment où le monde se questionne sur le financement des soins, où la France s’enlise avec le déficit chronique de la sécurité sociale, Nortin M. Hadler s’interroge sur la société actuelle et la consommation de soins.
Professeur de médecine et d’immunologie à l’Université of North Carolina à Chapel Hill, N.M. Hadler est également consultant en rhumatologie pour les hôpitaux liés à l’Université. Son intérêt pour les systèmes de prise en charge des maladies et des accidents du travail font de lui un expert dans ce domaine.
Son livre jette les bases de sa philosophie dès les premiers chapitres : nous sommes tous mortels, nous devons rester raisonnable, nous devons nous méfier du traitement (de la manipulation) des données épidémiologiques, et savoir lire dans le détail. Puis viennent des analyses savoureuses sur les problèmes de santé publique du moment: facteurs de risques cardio-vasculaires, alimentation, cancer du sein et de la prostate, vieillissement, pathologies du travail, les facteurs psychosociaux, pour finir avec les thérapies alternatives.
L’existence de systèmes de soins avec remboursement des actes, de techniques médicales de plus en plus sophistiquées, et d’enquêtes épidémiologiques mal digérées, rendent médecins et patients déraisonnables.
Est-il raisonnable:
– de consulter ou de prendre un médicament pour le moindre symptôme et sous prétexte de l’existence d’un remboursement par la sécurité sociale?
– d’intervenir chirurgicalement devant la découverte d’une anomalie à l’imagerie?
– de pratiquer des biopsies systématiques devant une anomalie non spécifique du sein ou de la prostate?
– de « construire » des maladies sous prétexte qu’il existe des médicaments?
On peut être en accord ou en désaccord avec l’auteur sur tel ou tel point, il ne s’agit pas pour M.N Hadler de tout déconstruire, mais bien d’aiguiser notre esprit critique, singulièrement affadi dans un monde hyper-médiatisé ou l’individu est régulièrement manipulé par les affects surtout dans le domaine de la santé !